Coup dur pour l'économie vaudoise

La mesure concerne surtout les sites de Lausanne. Mais Bobst ne procédera à aucun licenciement. Après Novartis, c'est un nouveau coup dur pour l'économie romande.

La société vaudoise a invoqué mardi le franc fort pour justifier cette restructuration. Le directeur général, Jean-Pascal Bobst, dit regretter "l'impact que les changements économiques globaux et les taux de change ont sur la situation du personnel". Mais "le désavantage concurrentiel que nous subissons avec plus de 50% de nos coûts salariaux en Suisse alors que plus de 90% de nos ventes sont en Europe, en Asie et en Amérique, nous force à prendre des mesures radicales pour conserver la compétitivité de notre société", poursuit-il.

Sous-traitance

Bobst va sous-traiter ses activités à faible valeur ajoutée, en Chine et en Inde, où le groupe a accru la capacité de ses usines ces deux dernières années "pour pouvoir y accueillir ces transferts". La recherche, l'innovation, le développement et la fabrication de produits de haute technologie seront concentrées à Mex, où des modèles d'entrée de gamme plus concurrentiels en provenance de Chine, d'Inde et du Brésil seront employés.

La stratégie de Bobst se fonde sur deux piliers: "les fondamentaux solides de l'industrie de l'emballage, illustrés par une demande et une consommations globales (...) en hausse dans le monde et la transformation du groupe". Celle-ci comprend notamment le déménagement en cours du site de production de Prilly et la concentration des activités sur le site moderne de Mex.

Profitabilité privilégiée

Cette consolidation apportera une amélioration significative de la profitabilité du groupe dès l'an prochain, écrit Bobst dans un communiqué publié mardi. Ce programme d'économies doit être achevé à la fin de 2013, escompte le groupe. En accélérant sa restructuration, la société compte réaliser des économies de 77 millions de francs cette année et de 85 millions l'an prochain.

Ce dernier avait déjà annoncé début septembre, lors de la présentation de ses résultats semestriels, vouloir introduire des "mesures pour améliorer la compétitivité des activités en Suisse". L'entreprise a par ailleurs confirmé Attilio Tissi au poste de directeur financier, qu'il occupait jusqu'ici ad interim.

ats/olhor

SUPPRESSIONS SANS LICENCIEMENTS

Bobst ne procédera à aucun licenciement. Deux mois de longues négociations ont été nécessaires pour éviter une telle mesure. Preuve que des "solutions ingénieuses" peuvent être trouvées, selon le syndicat Unia. Un groupe de travail constitué de la commision du personnel de Bobst, de la direction et d'Unia a planché deux mois durant pour éviter la prononciation de centaines de licenciements.

L'entreprise envisageait initialement de supprimer environ un tiers de ses effectifs. Ces coupes ont pu être réduites, grâce à diverses dispositions. Parmi celles-ci, figurent des pré-retraites à 63 ans, le non-renouvellement des contrats temporaires et ceux à durée déterminée ainsi que le non-remplacement des départs naturels, a précisé mardi le syndicat Unia.

Le recours à la réduction de l'horaire de travail au premier semestre de l'an prochain, l'octroi d'allocations d'initiation au travail collectives (AIT) par le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO), de même qu'un soutien par le canton de Vaud pour le centre de formation des apprentis (270 au total) du groupe font également partie des mesures. D'autres dispositions encore sont étudiées.

Alors que l'industrie vaudoise "subit coup dur sur coup dur", Unia se félicite des solutions trouvées dans le cas présent et de la "collaboration fructueuse". "Ce bon résultat démontre l'importance de la consultation des partenaires sociaux (...)". Face aux menaces planant sur la place industrielle helvétique, toutes les parties doivent s'unir, conclut le syndicat.