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Berlusconi ne se représentera pas à des élections

Silvio Berlusconi prévoit que des élections anticipées seront nécessaires. [KEYSTONE - EPA/GIUSEPPE LAMI]
Silvio Berlusconi prévoit que des élections anticipées seront nécessaires. - [KEYSTONE - EPA/GIUSEPPE LAMI]
Le chef du gouvernement italien, qui a annoncé mardi sa démission prochaine, déclare qu'il ne se représentera pas en cas d'élections anticipées, dans une interview exclusive à La Stampa. Silvio Berlusconi déplore aussi avoir manqué de pouvoir à la tête du gouvernement italien. Il se compare à l'ex-dictateur fasciste Benito Mussolini qui regrettait lui aussi de ne pouvoir faire que des "recommandations".

"Je suis fatigué de ne pas réussir à dicter la ligne et de ne pas pouvoir faire la politique que je voudrais. Je me sens plus puissant comme libre citoyen que comme président du Conseil", affirme Silvio Berlusconi dans une interview à La Stampa mercredi. "Je lis un livre sur les lettres de Mussolini à (sa maîtresse) Claretta, et lui, à un certain moment dit: +Mais tu ne comprends pas que je ne compte pour rien, je peux faire seulement des recommandations+. Voilà, je me sens dans la même situation", explique le Cavaliere, 75 ans.

Interrogé par le directeur du journal Mario Calabresi sur les différences avec la dictature fasciste, le président du Conseil répond: "Bien sûr, je ne suis pas un dictateur, même si vous l'avez écrit pendant des années. Mais je veux dire que ce sont les pères de notre constitution, qui, justement par peur que l'histoire se répète, ont affaibli excessivement l'exécutif".

Plus candidat

Quant au processus politique actuel, le Cavaliere assure qu'il ne se représentera pas et se sens "libéré". Il ajoute qu'il souhaite remettre le flambeau à son dauphin, Angelino Alfano à qui il a déjà confié les rênes de son parti comme secrétaire général du Peuple de la Liberté (PDL, centre-droit).

Silvio Berlusconi pense qu'il faudra passer par des élections pour dégager une nouvelle majorité au Parlement. [AP Photo/Andrew Medichini]
Silvio Berlusconi pense qu'il faudra passer par des élections pour dégager une nouvelle majorité au Parlement. [AP Photo/Andrew Medichini]

"Avant, nous devons donner des réponses immédiates aux marchés. Nous ne pouvons plus attendre pour approuver les mesures décidées, je me suis engagé auprès de l'Europe et avant de partir, je veux tenir ma promesse", explique-t-il. "Mais je lance un appel à tous, majorité et opposition, pour que ces mesures passent au plus vite et ensuite je démissionnerai", poursuit le président du Conseil, qui situe la date de sa démission avant la fin de ce mois. "Il est important d'aller vite: plus vite nous agissons plus vite nous sortons de ce manège infernal, de cette situation incroyable, avec les marchés qui poussent", insiste-t-il.

Silvio Berlusconi a remporté mardi un vote test à la Chambre des députés, mais a perdu la majorité absolue ce qui l'a contraint à annoncer sa démission dans la soirée. En accord avec le chef de l'Etat Giorgio Napolitano, il remettra son mandat dès que le parlement aura adopté des mesures budgétaires et économiques promises à l'Union européenne, probablement d'ici fin novembre. Le président de la République a annoncé qu'il entamerait aussitôt des consultations tant avec la majorité qu'avec l'opposition en vue de la formation d'un nouveau gouvernement. Il ne convoquera des élections anticipées que s'il ne parvient pas à trouver une nouvelle majorité.

"Certes, le chef de l'Etat mènera ces consultations mais je ne vois pas de majorité alternative possible", estime Silvio Berlusconi qui rejette toute alliance avec le Parti démocrate (opposition de gauche) ou les centristes". "Il ne reste que la voix royale, celle des élections", estime-t-il.

Les "traîtres" à Berlusconi

Sur le plan personnel, Silvio Berlusoni ne cache pas son amertume sur "les traîtres" de son parti qui se sont abstenus mardi, aux côtés de l'opposition. "Il est arrivé une chose hallucinante, à laquelle j'ai du mal à croire, j'ai été trahi par ceux que j'ai portés dans mon coeur toute ma vie, dit-il citant l'un des députés, dont la fille est sa filleule, ou une autre qu'il rebaptise Iscariote (surnom de Judas dans les Evangiles) comme Judas.

Qu'envisage-t-il de faire à l'avenir? "je ferai le père fondateur de mon parti et peut-être que je me remettrai à faire le président du Milan" AC, le club de foot qu'il préside. Poussé dans ses retranchements, il se déclare prêt à "donner un coup de main pendant la campagne électorale, ça c'est quelque chose qui m'a toujours très bien réussi". "Mes enfants sont très heureux si je quitte la politique, ils espèrent ainsi se réveiller le matin sans devoir lire dans les journaux du monde entier des attaques contre moi, et puis ils savent que je suis fatigué".

agences/cab

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La méfiance des marchés financiers persiste

Les Bourses européennes s'enfonçaient dans le rouge mercredi matin. L'annonce du départ prochain du chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi n'est pas parvenue à faire baisser les taux d'emprunt de l'Italie qui continuent à s'envoler.

La Bourse de Paris reculait de 2,19%, celle de Francfort de 2,04%, Londres de 1,37%, Madrid de 2,62%. La place financière milanaise, qui avait entamé la séance sur une hausse de 1,38%, plongeait même de 4,05%. En Suisse, l'indice phare SMI (Swiss Market Index) cédait 1,36% vers 11h30.