Lucas Papademos a appelé les députés à le soutenir dans cette tâche périlleuse. "Pour continuer l'effort, le soutien de nos partenaires européens et du FMI est nécessaire (...) ainsi que l'application d'un nouveau programme d'ajustement budgétaire, qui aura comme objectif de faire face d'une manière plus efficace et plus rapide au problème des finances publiques et à l'amélioration de la compétitivité", a-t-il dit dans son discours de politique générale devant le parlement.
"La principale tâche de ce gouvernement (...) est de mettre en oeuvre les décisions du sommet (européen du 27 octobre, NDLR) et d'appliquer la politique économique liée à cette décision", a dit le Premier ministre nommé jeudi, suite à un accord politique entre les socialistes, la droite et l'extrême-droite pour former un gouvernement de coalition afin de tenter d'éviter une faillite au pays.
Accord de prêt à la Grèce d'ici la fin de l'année
Sur la mise en application de la décision de Bruxelles, Lucas Papademos a indiqué qu'un nouvel accord de prêt devrait être approuvé par le parlement "avant la fin de l'année". Et les détails de l'accord d'échange d'obligations (PSI en anglais) avec les banques devraient être annoncés "immédiatement". Selon lui, "l'application efficace du PSI va entraîner d'une part la réduction du montant des intérêts de la dette publique (...) dès 2012, ce qui va entraîner la réduction du déficit public".
D'autre part, la Grèce "n'aura pas besoin de mesures additionnelles pour 2013 et 2014", a-t-il assuré. "J'assume la responsabilité au moment le plus difficile de l'histoire moderne du pays, tout seul je ne peux pas y arriver", a déclaré cet ancien vice-président de la Banque centrale européenne (BCE) aux députés.
Il a souligné que "malgré les sacrifices du peuple, l'évolution de la crise est toujours incertaine". Vote de confiance mercredi Le vote de confiance au parlement doit intervenir mercredi, à l'issue de ce débat qui durera trois jours au total. "Personne ne veut que le pays sorte de l'euro", a-t-il dit aux députés en les appelant à voter favorablement.
"Le pays peut être sauvé, cela dépend de nous", a-t-il lancé vers la fin de son intervention, après avoir détaillé les mesures qu'il envisage de lancer: une réduction de la fonction publique par la mise en chômage technique de salariés du public, une réforme de la justice, une réforme fiscale, une loi simplifiant les exportations.
Lucas Papademos a prévu que le déficit public du pays en 2011 serait réduit "aux alentours de 9%" du PIB, après avoir été de 10,6% en 2010 et de 15,7% en 2009. Soit au dessus des objectifs qui avaient été fixés initialement à la Grèce par ses créanciers. Si le pays veut rattraper son retard, et rester dans le tempo des objectifs d'assainissement fixés par ses créanciers, il devra en effet accélérer les efforts.
Néanmoins, le Premier ministre n'a pas donné l'objectif officiel de réduction du déficit public pour 2012, qui sera contenu dans le projet de budget devant être adopté avant fin décembre par le parlement.
L'Italie face à une probable nouvelle cure d'austérité
En Italie, le futur chef du gouvernement Mario Monti a demandé lundi du temps aux marchés pour former son gouvernement et préparer son programme, qui pourrait contenir des "sacrifices" pour sortir le pays de la crise de la zone euro.
Interrogé lors d'une conférence de presse dans la soirée sur ce qui attend les Italiens, Mario Monti a répondu: "Du sang non, des larmes non plus, des sacrifices peut-être". Sur l'hypothèse de l'adoption par l'Italie de nouvelles mesures de rigueur après deux plans d'austérité de 60 milliards depuis juillet, Mario Monti a jugé "prématuré de répondre dès maintenant".
L'Union européenne a estimé ces derniers jours que les mesures approuvées jusqu'à présent n'allaient pas permettre à l'Italie d'atteindre son objectif d'un équilibre budgétaire dès 2013.
L'ex-commissaire européen a aussi réclamé du temps aux marchés pour rétablir la situation dans le pays, menacé d'asphyxie par le poids de sa dette. "Je ne nie pas l'importance des marchés mais nous sommes en démocratie et des délais précis sont nécessaires", a déclaré Mario Monti à propos des consultations politiques qu'il a démarrées lundi. Il s'est dit "certain que les marchés seront patients et comprendront".
Pour illustrer son propos, il a annoncé qu'il recevrait mardi, outre les grands partis politiques, les syndicats et le patronat, des représentants institutionnels des jeunes et des femmes. "Nous devons avoir le courage de penser à eux", a-t-il dit, en estimant que ce qui est profitable "pour les jeunes et les femmes l'est pour le pays".
agences/olhor