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Sergio Ermotti est confirmé à la tête d'UBS

L'heure du départ a bientôt sonné pour Kaspar Villiger, alors que Sergio Ermotti est confirmé dans sa fonction de président de la direction. [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
L'heure du départ a bientôt sonné pour Kaspar Villiger, alors que Sergio Ermotti est confirmé dans sa fonction de président de la direction. - [KEYSTONE - Alessandro Della Bella]
UBS accélère les changements à sa tête. Kaspar Villiger, président du conseil d'administration, se retirera après l'assemblée générale du 3 mai 2012 pour céder sa place plus tôt que prévu à Axel Weber. Comme attendu, Sergio Ermotti, patron ad intérim depuis septembre, est lui nommé à titre définitif.

Le moment d'un changement de génération à la tête d'UBS est venu, a déclaré mardi à Zurich, Kaspar Villiger, 70 ans, pour expliquer sa décision de ne pas se présenter à sa propre succession lors de l'assemblée générale. Après une période très éprouvante, UBS est désormais stabilisée et figure au rang des établissements bancaires les mieux capitalisés du monde, a ajouté l'ex-conseiller fédéral.

Agé pour sa part de 54 ans, Axel Weber a présidé la Bundesbank, la banque centrale allemande, de mai 2004 à fin avril 2011. Economiste de formation, l'Allemand, qui a notamment enseigné à l'Université de Bonn et à l'Université Goethe de Francfort, était censé dans un premier temps devenir président du numéro un bancaire helvétique dès 2013 seulement.

"Fier" du travail accompli depuis son arrivée à la tête d'UBS avec l'ex-patron Oswald Grübel en 2009, Kaspar Villiger s'est dit réjoui de pouvoir annoncer que deux professionnels très compétents, expérimentés, et dont les profils sont complémentaires, reprennent les rênes de la banque.

Situation clarifiée

Ces nominations "confèrent à UBS la stabilité dont elle a besoin et clarifient la situation", a poursuivi Kaspar Villiger. Après avoir passé 14 ans au Conseil fédéral, de 1989 à 2003, le radical lucernois, a siégé aux conseils d'administration de Swiss Re et Nestlé, notamment.

Il avait été élu à la présidence d'UBS en avril 2009, succédant alors à l'éphémère et contesté Peter Kurer, ancien juriste en chef de la banque et successeur de Marcel Ospel en 2008. Alors en pleine tourmente, l'établissement venait d'essuyer une perte historique de plus de 20 milliards de francs pour l'exercice 2008 et la Confédération avait même dû voler à son secours.

Sergio Ermotti était directeur général par intérim d'UBS depuis septembre 2011. [Stefano Rellandini]
Sergio Ermotti était directeur général par intérim d'UBS depuis septembre 2011. [Stefano Rellandini]

Le nouveau patron, Sergio Ermotti a pour sa part estimé que l'établissement a franchi un pas important pour se repositionner. Pour mémoire, le Tessinois de 51 ans a succédé provisoirement à Oswald Grübel le 24 septembre. Artisan du redressement financier d'UBS, l'Allemand a jeté l'éponge, emporté par le scandale des transactions frauduleuses d'un courtier londonien.

Inconnu du grand public avant cette nomination, Sergio Ermotti dispose d'une solide carrière bancaire, avec une expérience acquise aux Etats-Unis et en Italie. Il a travaillé durant 18 ans pour la banque américaine Merrill Lynch, avant de rejoindre UniCredit, la première banque italienne.

En avril de cette année, il est entré à la direction générale d'UBS. Il s'y occupait des activités en Europe, Afrique et Moyen-Orient.

Nouvelle stratégie

Dans la foulée de ces changements, la direction d'UBS a finalisé les plans relatifs au repositionnement de la banque. Les détails de cette stratégie, dont les grandes lignes ont été dévoilées à la démission de Oswald Grübel, seront présentés jeudi à New York, lors de la journée des investisseurs.

UBS entend se concentrer sur ses activités clef de gestion de fortune et de banque universelle, a rappelé Sergio Ermotti. Déjà à l'origine de bien des déboires pour UBS, notamment de pertes abyssales durant la crise financière, l'unité a été éclaboussée en septembre par les activités frauduleuses d'un trader à Londres.

A la peine dans un environnement de marché devenu "très, très difficile", la division sera "plus ciblée, moins complexe et moins gourmande en capital", a précisé Sergio Ermotti. Et d'ajouter qu'il ne fallait pas s'attendre à de grosses surprises jeudi, ce processus ayant déjà été entamé. "Nous voulons procéder à ce changement de stratégie, mais nous ne devons pas le faire".

Pour rappel, UBS a dégagé un bénéfice net de 1,02 milliard de francs au 3e trimestre, malgré les 1,85 milliard de francs perdus dans les transactions non autorisées du courtier londonien. M. Ermotti a par ailleurs souligné qu'il n'y avait pas matière à spéculer quant à un départ du chef de la banque d'affaires, Carsten Kengeter.

ats/vkiss

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