Réunis en soirée, les activistes ont en effet décidé de prendre place dans l'église Saint-Jacques située sur la place Stauffacher. La paroisse leur avait mis à disposition en journée déjà le foyer et le parvis. Le domaine étant privé, la police ne peut pas intervenir. Les militants se sont engagés à poursuivre leur mouvement de manière pacifique, sans déranger les visiteurs de l'église ni aucun de ses cultes. Ils pourront utiliser les toilettes de l'église pour autant de les nettoyer. Ils resteront au minimum jusqu'au 5 janvier prochain.
Evacuation dans le calme
Quelque 80 policiers étaient arrivés peu après 8h00 au Lindenhof, le parc où campaient les indignés depuis un mois. Ils ont donné 20 minutes aux activistes pour partir de leur plein gré. Si certains ont saisi l'opportunité, une trentaine de militants se sont assis en cercle fermé en guise de résistance. Les policiers ont dû les porter vers les fourgonnettes. Certains ont été menottés.
Les quelque 40 tentes ont été fouillées puis pliées. La voirie a ramassé 3,5 tonnes de déchets.
L'intervention s'est déroulée "absolument pacifiquement et de manière proportionnée", a indiqué à l'ats un porte-parole de la police. Toutefois, il n'a pas été possible d'éviter que certaines personnes soient saisies un peu plus brusquement, a-t-il admis.
Usage de gaz lacrymogène
Selon une militante, la police a usé de spray au poivre et de gaz lacrymogène. En tout, 31 personnes ont été dénoncées pour opposition à un acte d'autorité. Elles ont par ailleurs reçu une amende d'ordre de 500 francs.
Une Suissesse de 26 ans a été dénoncée auprès du Ministère public pour violence et menace envers un fonctionnaire, précise la police dans un communiqué. Un Polonais de 39 ans a également été dénoncé mais pour des délits qui ne sont pas en lien avec l'occupation du Lindenhof.
Les activistes ont prévu de se réunir dans la soirée pour décider de la suite à donner à leur mouvement. Ils ne pourront toutefois pas se rencontrer à la Paradeplatz comme prévu à cause de l'interdiction de périmètre imposée par la police.
Autorisation refusée
Les indignés zurichois avaient déposé une demande d'autorisation pour leur camp sur le Lindenhof, situé en vieille ville. Mais après avoir toléré l'occupation pendant trois semaines, les autorités ont donné aux indignés jusqu'à dimanche dernier à minuit pour partir. Les militants campaient dans le parc du Lindenhof depuis le 17 octobre.
Ils s'y étaient réfugiés après avoir occupé la Paradeplatz pendant un week-end et avoir été forcés par la police de partir. Les indignés zurichois font partie d'un mouvement mondial qui dénonce le système financier et l'avidité des banques.
ats/vkiss/olhor
Genève continue de tolérer ses indignés
En Suisse, un autre camp se trouve à Genève. Les militants genevois avaient monté une trentaine de tentes devant le Mur des réformateurs mais ont dû se déplacer de l'autre côté du Parc des Bastions à cause de la préparation de la course de l'Escalade. Pour l'instant, la ville continue de les tolérer.