"Monsieur Chagaev a tort! Ses accusations sont infondées! Nous n’avons pas laissé le club en faillite, ni avec des millions de dettes comme il le prétend".
Dans ses bureaux des Geneveys-sur-Coffrane (NE), lors de l’interview exclusive qu’il a accordée à la TSR, l’ancien président de Neuchâtel Xamax Sylvio Bernasconi rejette les accusations émises à son encontre.
"Nous sommes sereins"
Il se dit prêt à en parler avec le président tchétchène Bulat Chagaev: "Si nous avons commis des erreurs, c’est avec plaisir que nous honorerons cette dette. Nous sommes sereins et souhaitons que cessent ces commérages inacceptables". L’entrepreneur neuchâtelois précise que lorsqu’il a vendu Neuchâtel Xamax à Bulat Chagaev au mois de mai, "le club n’avait jamais été aussi sain financièrement depuis ces 20 dernières années".
Sylvio Bernasconi refuse de rendre public le prix de la transaction, en précisant : "Bulat Chagaev et moi-même avons signé des accords de confidentialité portant sur plusieurs centaines de milliers de francs".
Selon nos informations, Sylvio Bernasconi aurait donné le club au Tchétchène, mais lui aurait vendu 8 joueurs pour 1,2 million de francs. Interrogé, l'ex-patron de Xamax précise: "J'ai vendu des actions à M.Chagaev, et pas des joueurs, pour 1,2 million".
"Chagaev m'a donné confiance"
Pour ce qui est des autres accusations émises par Bulat Chagaev - concernant notamment les contrats de joueurs douteux et la finale de la Coupe de Suisse truquée - Sylvio Bernasconi les balaie du revers de la main.
L'ex-président de Xamax indique qu'il a rencontré Bulat Chagaev à trois reprises ce printemps. C’est Paolo Urfer (ex-directeur sportif sous l’ère Bernasconi) et Andreï Rudakov (premier président élu par Bulat Chagaev) qui lui ont présenté Bulat Chagaev. "Il était plein d'ambitions, il voulait faire de grandes choses à Neuchâtel. En plus, il n’y a rien eu à dire sur les paiements. Il m’a donné confiance, j’ai cru tout ce qu’il m’a dit!"
Des regrets
Même s’il ne se sent pas coupable de la situation, Sylvio Bernasconi nourrit des regrets quand il observe ce qui se passe à la Maladière. "Si Xamax devait faire faillite, alors oui, je vais regretter d’avoir remis le club à Bulat Chagaev, c’est sûr", a-t-il confié à la TSR.
Et pour écarter toute rumeur, il ajoute qu’il ne reprendra pas les rênes de Neuchâtel Xamax. "J’ai donné tout ce que j’ai pu, dit-il. Aujourd’hui, l’envie n’y est plus. Et quand l'envie n’y est plus, il faut savoir dire stop. Je n’ai pas à me racheter de conscience. Je n’ai volé personne". Sylvio Bernasconi se dit toutefois prêt à redevenir simple sponsor, si le besoin s’en faisait sentir.
Raphaèle Tschoumy
Chagaev ne paierait plus le loyer de ses bureaux genevois
"L'Illustré" à paraître mercredi revient sur l'épineux dossier de Bulat Chagaev. Selon l'hebdomadaire romand, le Tchétchène ne paie plus le loyer de ses luxueux bureaux genevois depuis plusieurs mois. La régie lui aurait envoyé une mise en demeure.
L'enquête de "L'Illustré" laisse aussi sous-entendre que le patron controversé de Neuchâtel Xamax pourrait bientôt changer d'air. Une partie de ses proches aurait d'ailleurs déjà rejoint Dubai.
Le journaliste dresse le portrait d'un Chagaev au caractère changeant et au train de vie phénoménal. Mais l'homme serait désormais encerclé par une multitude de créanciers. ats