Ciné: "L'ordre et la morale" de Mathieu Kassovitz

Mathieu Kassovitz repasse derrière la caméra pour la septième fois avec "L'ordre et la morale", un film qui raconte une page peu glorieuse de l'histoire française contemporaine.

Révélé avec "La Haine" (1995), devant et derrière la caméra", Kassovitz revient en France après avoir dirigé deux productions américaines à gros budgets ("Gothika" et "Babylon A.D."). A l'écran, il est cette fois entouré d'acteurs confirmés (Philippe Torreton, Sylvie Testud) et de nombreux amateurs. Le film est basé sur le livre "La morale et l'action" de Philippe Legorjus, ancien du GIGN impliqué dans l'histoire.

La politique a ses raisons....

Tout commence par la prise d'otages en 1988, dans l'île d'Ouvéa, en Nouvelle-Calédonie, de 30 gendarmes par des indépendantistes kanaks. La France, alors en pleine campagne pour la présidentielle (François Mitterrand affrontait alors Jacques Chirac), dépêche 300 militaires pour rétablir l'ordre.

Philippe Legorjus (Kassovitz), capitaine du GIGN, tente une médiation avec le chef des insurgés Mais Paris veut des résultats et le bain de sang ne pourra être évité. Le film n'a pas pu être tourné en Nouvelle-Calédonie. Legorjus y est en effet encore considéré comme un traître par beaucoup.

"La source des femmes"

Le réalisateur français d'origine roumaine Radu Mihaileanu ("Va, vis, deviens", "Le concert") livre cette fois un conte oriental et féministe avec "La source des femmes".

Quelque part entre l'Afrique du Nord et le Moyen-Orient, les femmes s'épuisent à puiser l'eau loin du village. C'est alors que l'une d'elles propose une grève de l'amour tant que leurs hommes n'amèneront pas l'eau jusqu'aux maisons Le film rassemble plusieurs actrices françaises d'origine maghrébine (Leïla Bekhti, Hafsia Herzi) et la star arabe-israélienne Hiam Abbas ("The Visitor", "La fiancée syrienne"...).

Une grève basée sur des faits réels
"La source des femmes" est basée sur des faits réels survenus en Turquie en 2001. Suite à une série d'incidents, les femmes d'un village traditionnel ont effectivement fait grève pour forcer les hommes à changer les choses.

Juif français, Mihaileanu voulait que son scénario soit réalisé par une femme d'origine arabe. Ne trouvant personne, il s'est plongé dans la culture musulmane et a empoigné sa caméra. Et pour Mihaileanu, il était "impératif de tourner en arabe, non seulement par souci d'authenticité et de sonorité, mais aussi pour que les personnages ne parlent pas la langue du colonisateur".

"L'Irlandais": choc des culture policier

"L'Irlandais" propose une bonne louche d'humour britannique légèrement incorrect servie avec un choc des cultures typique des comédies.

Dans la lignée de "Bons baisers de Bruges", Brendan Gleeson ("Harry Potter", "Green zone") endosse l'habit d'un policier excessivement flegmatique, raciste à ses heures et bien entendu amateur de Guinness dans une localité irlandaise. Son quotidien est bouleversé par l'arrivée d'un superflic du FBI (Don Cheadle) aux trousses de trafiquants de drogue. "L'Irlandais" est le premier long métrage de John Michael McDonagh.

Caryl Bussy