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Novartis: grève d'une journée à Prangins

Des employés de Novartis se sont réunis dans la salle communale de Nyon. [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Les employés de Novartis s'étaient réunis dans la salle communale de Nyon. - [KEYSTONE - Jean-Christophe Bott]
Le personnel du site de Novartis à Prangins, près de Nyon (VD), a observé comme prévu une "grève d'avertissement" d'une journée. Il a mis fin au mouvement en fin d'après-midi après avoir obtenu des garanties que ses propositions d'alternatives soient sérieusement examinées.

Les employés de Novartis avaient mis en place un piquet de grève dès 8h mercredi à la salle communale de Nyon et refusaient de poursuivre leur travail si le géant de l'industrie pharmaceutique continuait à présenter la fermeture du site comme irrévocable.

Une bonne partie des employés sous contrats individuels, administration, laboratoires et chercheurs, ont suivi le mouvement, a expliqué Yves Defferrard, syndicaliste à Unia. "La grève a payé", a constaté le personnel en début d'après-midi. Le patron de Novartis a en effet finalement accepté de rencontrer les employés "le moment venu".

Retour au travail à 22h

Un piquet de grève invite les employés à se rendre à la salle communale de Nyon. [Jean-Christophe Bott]
Un piquet de grève invite les employés à se rendre à la salle communale de Nyon. [Jean-Christophe Bott]

Armin Zust, le directeur de Novartis pour la Suisse a relaté dans un courrier au Conseil d'Etat vaudois "la volonté exprimée par le président et le directeur de Novartis d'étudier de manière constructive et ouverte les différentes pistes et alternatives".

Face à ces garanties et à ce signe d'ouverture, le personnel de l'usine de Nyon a donc décidé à l'unanimité de suspendre sa grève. Le travail devait reprendre à 22h avec l'équipe de nuit.

Le personnel et le syndicat ont également salué l'engagement du Conseil d'Etat vaudois qui a relayé leurs revendications et est intervenu énergiquement en leur faveur auprès de la direction de Novartis. Les employés déplorent toutefois que Joe Jimenez, le patron de Novartis, ne leur ait pas répondu directement et "s'éloigne ainsi de ses propres préceptes et de sa charte garantissant le respect de son personnel et du partenariat social", ajoute Unia.

Des groupes de travail

Le personnel a accepté de poursuivre son travail de consultation et de mettre en route les groupes de travail constitués d'une trentaine d'experts pour faire avec Unia des propositions crédibles et constructives. La grève pourrait toutefois être reconduite si Novartis empêchait que le travail des groupes ne se passe de manière transparente et constructive.

Les groupes de travail et Unia espèrent formuler sans tarder des propositions alternatives de qualité pour maintenir le site de Prangins et sauvegarder les emplois. Pour pouvoir oeuvrer en toute sérénité, Unia et la délégation de négociation communiquera de manière limitée sur le contenu du travail des experts ces prochains jours, rapporte encore le syndicat.

De son côté, le Conseil d'Etat vaudois a fait savoir mercredi que le groupe de travail constitué lors de la rencontre avec le Conseiller fédéral Schneider-Ammann peut commencer ses travaux.

Les représentants de Novartis, du Département fédéral de l'économie et de l'Etat de Vaud ayant été désignés, une première séance se tiendra au début de la semaine prochaine. La délégation du Conseil d'Etat formée de Philippe Leuba, Pascal Broulis, Pierre-Yves Maillard et Anne-Catherine Lyon suivra le dossier.

agences/boi

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Un plan de restructuration

Le 25 octobre dernier, Novartis annonçait son intention de biffer 2000 emplois, dont 1100 emplois en Suisse et 900 aux Etats-Unis.

Environ 760 emplois à plein temps doivent disparaître à Bâle et 320 à Prangins.

Selon le groupe bâlois, le potentiel d'économies de la fermeture du site nyonnais est "beaucoup plus élevé que les 20 millions cités hors contexte".

Globalement, il représente plus de 200 millions par an pour l'ensemble des plans annoncés le 25 octobre, y compris les deux sites concernés à Bâle.