Snow Patrol de retour après une panne d'inspiration

Snow Patrol revient avec "Fallen Empires", son sixième album accouché dans la douleur. Le leader du groupe britannique (Irlande du Nord et Ecosse), Gary Lightbody, a en effet dû surmonter le syndrome de la page blanche. Le chanteur a toutefois trouvé le moyen de prendre la plume et la guitare.

Résultat, le septième album est déjà bouclé. Le dernier morceau de ce (long) "Fallen empires", "Broken Bottles From a Star" est déjà annoncé comme le premier titre du prochain album. Révélé en 2003 avec "Final Straw", le groupe reste apparenté aux anciens de U2 et à Coldplay ou Arcade Fire.

Une filiation évidente mais bien vécue

"Fallen Empires" commence plutôt bien, avec une filiation évidente avec leurs devanciers de U2. "I'll Never Let Go", "Called Out in the Dark" et "The Weight of Love" semblent s'inspirer directement la période "Achtung Baby".

Les lignes de basses et de synthés laissent ensuite la place à une série de ballades pop de belle ampleur ("This Isn't Everything you Are", "The Garden Rules"...) mais vite lassantes. Plus puissants, "New York" et surtout un "In The End" taillé pour les stades, passent bien mieux la rampe. Un plutôt bon Snow Patrol, même si la bande peine à garder le rythme.

Gainsbourg  de père en fils

Il y a comme une odeur de Gitanes dans l'air en ce moment. Lulu Gainsbourg, fils de Serge et de Bambou sort un premier album hommage. "From Gainsbourg to Lulu" est un "cadeau très personnel" d'un fils à son père, disparu alors qu'il avait 5 ans. Un paquet de 15 titres adaptés et parfois chantés par Lulu, mais aussi par une pléiade d'invités prestigieux.

Rufus Wainwright, Scarlett Johansson, Johnny Depp et Vanessa Paradis, Iggy Pop, Ayo, Matthieu Chedid... Le résultat est très inégal et si Lulu prouve qu'il cherche encore sa voix, il s'affirme sur les instrumentaux jazzy voie manouche "Intoxicated Man" et "Black Trombone".

Bashung chante Gainsbourg

L'autre sortie liée à Gainsbourg est elle doublement posthume, puisqu'il s'agit d'une relecture de "L'Homme à tête de chou" par Alain Bashung. Le résultat a accompagné un spectacle basé sur l'album concept du beau Serge ("L'Homme à tête de chou" narre l'histoire de Marilou, rendant fou de jalousie son amant aux grandes oreilles). En 2006, Bashung a posé sa voix et la musique n'a été finalisée qu'après sa mort. Le cancer qui a emporté l'homme des "Vertige de l'amour" et "Gaby" en 2009 l'a ainsi empêché de participer au spectacle qu'il devait accompagner en live.

A l'écoute, Bashung déroute mais hypnotise en scandant les textes de Gainsbourg. La rencontre est portée par des arrangements classieux, lyriques, mais envoûtants. Un résultat meilleur que l'original, juge le trompettiste de jazz Erik Truf faz, qui a collaboré au projet.

Coeur de pirate un peu tendre

Coeur de pirate, soit Béatrice Martin, cette Québécoise aux airs de fille sage mais aux bras tatoués, fait le saut du deuxième album avec "Blonde". Comme son titre l'indique ("Blonde" désigne l'amoureuse au Québec), l'album raconte des aventures sentimentales.

Côté musique, le folk-pop et le piano, son instrument favori, laissent plus de place au rock et au jazz en clin d'oeil aux chanteuses des années 60. Et de fait il y a un peu de Françoise Hardy et de Sylvie Vartan dans "Blonde". Douze titres rétro et une voix un peu fêlée qui peinent à convaincre si on n'a pas un coeur de... midinette.

Caryl Bussy