Cette action symbolique de protestation s'est déroulée simultanément à la douane de Bardonnex (GE) et à celle de Riehen (BS), où se sont retrouvés respectivement une vingtaine et environ 80 producteurs, a précisé mardi Rudi Berli, secrétaire d'Uniterre.
Munis de brouettes remplies de plaques de beurre, les paysans ont mimé les "transports absurdes" organisés entre la Suisse et ses voisins européens. Les producteurs de lait ont surtout dénoncé les "exportations de beurre à prix cassé" qui sont, selon eux, "doublement nocives": elles détruisent à la fois le marché indigène et celui de leurs collègues européens.
Des aliments bradés
La Suisse pratique un soi-disant système d'assainissement du marché qui "dégage" les surproductions au moyen d'exportations de dumping vers d'autres pays, ajoute Uniterre.
Une partie du beurre dont le prix a été artificiellement abaissé grâce à des prélèvements obligatoires aux producteurs est destinée au marché mondial. Une autre partie de ces produits de dumping sont écoulés sur le marché européen: du fromage maigre à destination de l'industrie est ainsi exporté en bénéficiant de la prime de transformation fromagère. Il en va de même avec du beurre au taux de graisse réduit.
Pour ces produits destinés à l'exportation, les producteurs sont payés actuellement 23 centimes (ou 19 centimes) par litre de lait. Des aliments de haute qualité sont ainsi bradés. "Les bas prix imposés aux producteurs détruisent inexorablement une agriculture paysanne familiale répartie harmonieusement sur l'ensemble du territoire; ceci des deux côtés de la frontière", relève Uniterre.
Eviter les excédents
Les producteurs suisses et européens réclament une gestion des quantités en Suisse, afin d'éviter les excédents. Ils disent "stop à la surproduction organisée, soit plus de 200 millions de litres de lait. Ils réclament également de meilleurs revenus pour améliorer leur qualité de vie.
Surtout, ils demandent de pouvoir gérer eux-mêmes les quantités en adéquation avec le marché et demandent des prix du lait équitables. Ils refusent aussi les prélèvements forcés pour le "dégagement" du beurre.
agences/lan
Laiterie industrielle inaugurée
Filiale du groupe Migros, la laiterie industrielle ELSA a inauguré mardi ses nouvelles installations à Estavayer-le-Lac (FR) en présence du conseiller fédéral Ueli Maurer.
Au cours de ces cinq dernières années, le géant orange a investi 100 millions sur ce site.
Selon le groupe, ELSA figure parmi les laiteries les plus modernes d'Europe.
Dotée de nouvelles technologies et d'installations à la pointe du progrès, mais aussi d'une chaîne logistique et de flux de marchandises optimisés, l'entreprise se profile comme un "fleuron de l'industrie laitière".
Gros employeur pour Fribourg, ELSA transforme quelque 300 millions de kilos de lait par an. L'entreprise compte plus de 600 collaborateurs.