Pour sa quatrième réalisation, "Les Lyonnais", l'ancien flic Olivier Marchal est passé du côté des truands en s'inspirant du "gang des Lyonnais" qui a sévi dans les années 1970 en effectuant des braquages spectaculaires sur l'ensemble de la France.
Le film suit Edmond Vidal, surnommé Momon (impeccablement interprété par Gérard Lanvin), contraint de replonger dans le grand banditisme pour aider un ami d’enfance, plus de quarante ans après les agissement de son gang. Mais par des flash-backs accélérant le rythme du film par des montages serrés, le spectateur redécouvre sa carrière criminelle.
L'influence Neyret
Au moment du tournage, les rumeurs circulaient à propos du personnage du commissaire Brauner, un flic à l'ancienne, taiseux et manipulateur, mais profondément humain. Pour beaucoup, il était l'incarnation du numéro 2 de la PJ lyonnaise, Michel Neyret, arrêté fin septembre pour trafic d'influence et de stupéfiants (Lire: Affaire de corruption à Lyon).
Les rumeurs ont été accréditées par la présence persistante du flic sur les lieux de tournage. "Nous étions ensemble au SRPJ de Versailles et on s'est retrouvés 30 ans après à Lyon", justifie Olivier Marchal, même s'il réfute les informations selon lesquels Michel Neyret aurait été "conseiller technique". Quoi qu'il en soit, après "36 Quai des Orfèvres" et "MR73", Olivier Marchal signe une nouvelle plongée réaliste dans les affres de la pègre française.
"The Lady"
Alors qu'elle vient d'annoncer que son parti se présenterait aux prochaines élections partielles en Birmanie, Aung San Suu Kyi est l'héroïne du dernier film de Luc Besson. La résistante non-violente à la junte militaire et prix Nobel de la paix en 1991 est magistralement interprétée par Michelle Yeoh, qui dégage une énergie et une émotion puissantes. A tel point d'ailleurs que parfois, comme ce fut le cas avec Morgan Freeman en Nelson Mandela dans "Invictus", il est difficile de se remémorer les véritables traits d'Aung San Suu Kyi.
Luc Besson - qui va sans doute retrouver des lettres de noblesse grâce à ce film après ses récentes réalisations décevantes - a fait le pari de centrer cette biographie autour de la liaison amoureuse entre Aung San Suu Kyi et son mari Michael Aris (interprété par David Thewlis). Un choix judicieux, qui offre quelques répits romantiques dans l’horreur montrée sans ambages de la répression militaire.
Un tournage secret
Si le pays s'ouvre peu à peu à la démocratie, le tournage n'a toutefois pas été sans difficultés. Ainsi, Luc Besson a dû tourner quelques plans déguisé en touriste, avec une mini caméra au poing, pour éviter d'alerter les autorités birmanes. Comme il a caché pendant de longs mois le titre de son film, puisque "The Lady" est le surnom d'Aung San Suu Kyi. D'ailleurs, Michelle Yeoh s'est récemment vu refuser l'entrée en Birmanie, un membre de la junte expliquant qu'elle figurait désormais sur liste noire.
"The Lady", film engagé, apparaît donc comme un excellent moyen de rappeler le contexte du conflit birman à travers sa personnalité la plus marquante. Et comme Luc Besson est parvenu à rencontrer Aung San Suu Kyi et à obtenir son autorisation pour la réalisation de ce long-métrage, aucun doute qu'il se veut au plus près de l'histoire originale.
Le Chat Potté
Qui peut résister aux yeux implorants du chat Potté, tenant son chapeau entre ses petites pattes, pour faire fondre le coeur de ses ennemis dans la franchise "Shrek"? Si vous répondez par l'affirmative, alors le nouveau film d’animation de Dreamworks n'est pas fait pour vous. Pour les autres, "Le Chat Potté" est à ne pas manquer.
Flairant le bon coup commercial, les producteurs de l'ogre vert ont décidé de centrer un film sur le personnage secondaire, mais ô combien attachant, du matou qui se prend pour Zorro.
Hommage aux westerns
L'histoire débute bien avant Shrek, tandis que le Chat se forge sa légende dans le sang et la poussière de l'Ouest. A la poursuite d'haricots magiques et aidé d'une séduisante catwoman, Potté n'hésite pas à se lancer à l'aventure, tout en gardant ses réflexes de chat. Un mélange hilarant.
A l'instar de "Shrek" qui rend honneur aux contes de fée, le Chat Potté est un brillant hommage aux westerns classiques par de nombreuses références. De quoi donc ravir les enfants, mais aussi ceux qui le sont restés dans l’âme.
Victorien Kissling
Les prochaines sorties
LES SORTIES DU 30 NOVEMBRE
LES LYONNAIS, de Olivier Marchal. Avec Gérard Lanvin, Tchéky Karyo
LE CHAT POTTE, de Chris Miller
THE LADY, de Luc Besson. Avec Michelle Yeoh, David Thewlis
RETOUR SUR TERRE, de Pierre Lacourt. Avec Alain Cheneval
SUBMARINE, de Richard Ayoade. Avec Craig Roberts, Sally Hawkins
THE KING OF DEVIL'S ISLAND, de Marius Holst. Avec Stellan Skarsgard
LES SORTIES DU 7 DECEMBRE (SOUS RESERVE)
BARNEY'S VERSION de Richard J. Lewis. Avec Paul Giamatti, Dustin Hoffmann, Rosamund Pike
BLACK GOLD de Jean-Jacques Annaud. Avec Antonio Banderas, Ralph Fiennes, Tahar Rahim, Freida Pinto
CARNAGE de Roman Polanski. Avec Jodie Foster, Matt Dillon, Kate Winslet, Christoph Waltz
HAPPY FEET 2 de George Miller Voix de : Brad Pitt, Matt Damon, Robin Williams, Elijah Wood
MAMA AFRICA de Mika Kaurismäki
MARC RISTORI - D'UNE SECONDE À L'AUTRE de Benjamin Tobler
MIT DEM BAUCH DURCH DIE WAND de Anka Schmid
L'info ciné de la semaine
Le film "Vol spécial" du cinéaste romand Fernand Melgar a été distingué samedi au Canada lors de la cérémonie de clôture de la 25e édition du Festival International de Cinéma Francophone en Acadie (FICFA). Il a obtenu le prix du meilleur long métrage documentaire.
"Le jury a souligné la qualité de son regard, l'excellence de son montage, la justesse et l'humanité de son témoignage sur un sujet important et la réflexion essentielle qu'il suscite chez le spectateur", a dit lundi l'association des réalisateurs indépendants Climage, sise à Lausanne, dans un communiqué
"Vol spécial" a par ailleurs obtenu deux mentions samedi à Bruxelles, du jury et de la Fédération Internationale des Droits de l'Homme, à l'issue du Festival des Libertés, a ajouté Climage.
La sortie en Suisse de "Vol spécial" dans les salles de cinéma remporte un grand succès, s'est réjoui Climage. Avec plus de 30'000 spectateurs après 9 semaines d'exploitation, le film est classé à la deuxième place des sorties documentaires de l'année. Et "malgré la campagne d'interdiction des projections scolaires orchestrée par l'UDC, il a déjà été vu par plus de 10'000 élèves et étudiants".