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Suppressions d'emplois: un mois de novembre noir

Suppression d'emplois chez Bobst: l'annonce a lieu en plein traumatisme causé par les licenciements chez Novartis
Le traumatisme causé par les licenciements chez Novartis / 19h30 / 1 min. / le 8 novembre 2011
Les entreprises suisses ont multiplié ces dernières semaines les annonces de suppressions d'emplois, faisant de novembre un mois noir.

Particulièrement affectée, l'industrie exportatrice se plaint depuis un an et demi déjà de l'impact du franc fort sur ses marges. Depuis fin octobre, les coups durs portés à l'emploi se succèdent. Restructuration, délocalisation et réductions d'emplois sont devenues monnaie courante.

Novartis a ainsi annoncé fin octobre la suppression de 2000 emplois d'ici trois à cinq ans, dont 1100 en Suisse. Bâle paie le plus lourd tribut avec la disparition de 760 postes, mais le groupe pharmaceutique bâlois compte également fermer le site vaudois de Nyon-Prangins, entraînant la perte de 320 emplois.

Le canton de Vaud très touché

Le sort semble s'acharner sur le canton de Vaud. Après Novartis, c'est au tour de Kudelski et Bobst. Poussé par la cherté du franc, le spécialiste de systèmes d'accès sécurisés a annoncé fin octobre une importante restructuration, avec 270 emplois, dont 90 en Suisse, passant à la trappe.

Le fabricant de machines Bobst a de son côté annoncé début novembre la suppression de 420 emplois à Lausanne. La Suisse alémanique n'est pas épargnée. Cham Paper Group va supprimer 212 emplois sur son site de Cham (ZG). L'appréciation du franc oblige le groupe papetier à transférer une grande partie de sa production dans le nord de l'Italie, où se trouvent ses deux autres usines.

En réaction à l'évolution défavorable des affaires, ainsi qu'à la force du franc, le groupe st-gallois Wicor a pour sa part annoncé la suppression de 40 postes sur son site de Rüti (ZH). Swissprinters n'est pas en marge. Plus de 200 emplois seront supprimés à Zurich et St-Gall. L'imprimeur est confronté à la diminution continuelle du volume dans le secteur et à des marges bénéficiaires en baisse dans le domaine des tirages.

Vigueur du franc en cause

Touchant de plein fouet les grandes firmes, cette situation préfigure mal celle des petites entreprises. Selon l'association faîtière Swissmem, deux tiers des firmes actives dans l'industrie des machines, des équipements électriques et des métaux, seraient "très fortement" pénalisés par la vigueur du franc.

L'intervention de la Banque nationale suisse (BNS) le 6 septembre a certes atténuer l'urgence pour un certain nombre d'exportateurs, mais n'y a pas mis un terme pour autant. La fixation pour l'euro d'un cours plancher à 1,20 franc offre une stabilité en matière de planification budgétaire, mais cette manoeuvre est insuffisante.

Aux yeux des syndicats, il est "indispensable" d'affaiblir encore le franc à un niveau de 1,40 franc pour un euro. Les milieux économiques abondent. Pour échapper à cette spirale des devises, un seuil fixé à 1,20 franc ne suffit pas.

Les grands groupes n'échappent pas au phénomène. Contrairement aux petites et moyennes firmes exportatrices, les multinationales ont l'avantage de générer des recettes, mais aussi des coûts à l'étranger. Celles qui disposent en revanche de sièges importants en Suisse sont aussi fortement touchées par l'impact du franc fort.

Le numéro deux bancaire helvétique Credit Suisse a ainsi annoncé entre juillet et novembre la suppression de 3500 postes, dont 500 en Suisse. L'UBS s'inscrit dans la même lignée, le numéro un du secteur ayant communiqué ces derniers mois un nombre comparable d'emplois à supprimer.

ats/hof

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