Publié

Laurent Voulzy invente la pop médiévale

Laurent Voulzy mêle pop et textes médiévaux avec plus ou moins de réussite. [Jean-Christophe Bott]
Laurent Voulzy mêle pop et textes médiévaux avec plus ou moins de réussite. - [Jean-Christophe Bott]
Dix ans que Laurent Voulzy n'avait plus sorti d'album original. Il revient avec "Lys & Love", un album expérimental qui mêle pop anglaise et français médiéval. Les fans d’Amy Winehouse pourront se réjouir... ou pas, ses producteurs ont décidé de sortir un album posthume avec quelques inédits, des duos et des reprises. Enfin, les reggaemen suisses de Moonraisers se quittent avec "Boyo".

Dix ans que les fans de Laurent Voulzy attendaient la sortie d'un nouvel album de chansons originales. Avec "Lys & Love", aucun doute que le Français a pris le mot "original" dans tous les sens du terme.

Comme son nom l'indique, "Lys & Love" se rapporte à la fois au lys médiéval des rois de France pour ce qui est des paroles et de certaines orchestrations, et au Love anglophone contemporain pour ce qui est du rythme façon pop des années 1960. Un mélange qui s'illustre d’ailleurs par les lieux d’enregistrements choisis par Voulzy: les studios d'Abbey Road à Londres chers aux Beatles et le donjon du château de Vincennes.

Un titre de quinze minutes

Autant le dire tout de suite, il y a du (très) bon, comme du (très) moins bon. Le single choisi pour promouvoir le disque sur les ondes, "Jeanne", est un exemple brillant du mélange réussi. Entre les cordes lyriques, les choeurs mystiques, la mélodie entêtante et les paroles mystérieuses, le produit risque bien de devenir un nouveau tube au répertoire de Voulzy.

Mais d'autres expériences sont moins concluantes. "La 9e croisade", d'une durée de près de quinze minutes, est trop répétitive pour que la sauce prenne ou "Glastonbury", où Voulzy donne trop le sentiment d'osciller entre musique pour un film d'époque et chanson contemporaine.

Au final, "Lys & Love" est un album intéressant, hors des sentiers battus, mais d'une qualité trop inégale pour en faire un chef d’oeuvre.

"Jeanne"

Amy Winehouse, la tentation commerciale

Entre nostalgie et déception, l'album posthume d'Amy Winehouse laisse un arrière-goût amer. [Matt Dunham]
Entre nostalgie et déception, l'album posthume d'Amy Winehouse laisse un arrière-goût amer. [Matt Dunham]

Après le décès à 27 ans de leur artiste prodige, les producteurs d'Amy Winehouse n'ont pas résisté à la tentation de sortir un album posthume. Un geste commercial, forcément, qui se vérifie malheureusement à l'écoute.

Car "Lioness: hidden treasures" cache effectivement quelques trésors, mais pas suffisamment. Si le bonheur de réentendre la voix unique d'Amy Winehouse suffira aux fans, les quelques titres inédits - que l'artiste préparait pour un troisième album - n'atteignent pas encore le niveau des inoubliables morceaux des deux précédents disques.

Un mention tout de même à "Our day will come", dont le clip est un bel hommage à sa carrière brisée, et qui permet de retrouver la grâce musicale d'Amy Winehouse.

Des duos de légende

Séquence nostalgie, l'album intègre la version du hit de bossa nova "The Girl from Ipanema", qui est la première chanson qu'Amy Winehouse avait chantée à son producteur aux prémisses de sa carrière.

"Lioness: hidden treasures" offre également quelques duos, dont le "Body & Soul" enregistré avec Tony Bennett, mais aussi "Like smoke" avec NAS, où la voix d’Amy Winehouse s'efface derrière celle du rappeur, comme un symbole de sa future déchéance.

Entre nostalgie et déception, l'écoute de cet album posthume laisse donc un arrière goût amer que les rares éclats de génie de la voix d'Amy Winehouse ne parviennent pas à atténuer.

Les Moonraisers font leurs adieux

Les Moonraisers se séparent après une carrière de près de vingt ans. [KEYSTONE - Dominic Favre]
Les Moonraisers se séparent après une carrière de près de vingt ans. [KEYSTONE - Dominic Favre]

Les "Moonraisers" ont décidé de se séparer après bientôt vingt ans d'une carrière suisse et européenne. En guise de cadeau d'adieu, le groupe de reggae neuchâtelois livre "Boyo", un album de onze titres pour la plupart composés par Jaba.

Une reprise version reggae de "Earth Song" de Michael Jackson vient illustrer la direction prise par le groupe, à savoir un son plus commercial qui contraste avec l'originalité des débuts. Une originalité qui se manifeste encore par bribes, comme dans l'étonnant "Crazy Horse" au rythme de samba mêlé de digeridoo sans aucune parole!

"Boyo" manque donc un peu de piquant, mais n'en reste pas moins la preuve de la maturité atteinte par le groupe.

Victorien Kissling

Publié

Les sorties CD à venir

Sophie Zelmani, "Soul" (25 novembre)

Moonraisers, "Boyo" (25 novembre)

Laurent Voulzy, "Lys & Love" (28 novembre)

Amy Winehouse, "Hidden Treasures" (2 décembre)

Charlotte Gainsbourg, "Stage Whisper" (2 décembre)

Katie Melua, "Secret symphony" (3 février 2012)

Leona Lewis, "Heart Glass" (23 mars 2012)

L'info musique de la semaine

Une Suédoise qui affirme être la fille d'Elvis Presley réclame 130 millions de dollars de dommages et intérêts à la famille du chanteur pour diffamation et préjudice moral, selon la plainte déposée en justice jeudi. Lisa Johansen, 43 ans, prétend être la véritable fille du King et de son ex-femme Priscilla Presley. Pour elle, Lisa Marie Presley, ex-femme de Michael Jackson, lui a volé son nom et son héritage.

Dans son livre publié en 1998, Lisa Johansen affirme avoir quitté les Etats-Unis en 1977, pour la Suède, pour des raisons de sécurité. En 2000, sa maison d'édition avait porté plainte contre elle car elle refusait de se prêter à des tests ADN. Après avoir fait beaucoup parlé d'elle, au moment de la publication de son livre, Lisa Johansen est restée discrète ces dix dernières années, mais une série de nouveaux conflits avec la famille Presley, l'a conduite à se tourner vers la justice. Elle a déposé une plainte le 21 novembre au tribunal fédéral de Memphis (Tennessee, sud).

A l'origine de ce recours, la réaction de la famille Presley à une visite qu'elle a fait avec sa famille à la résidence du chanteur Graceland, le 16 août dernier, jour anniversaire de la mort du chanteur. Quelques jours après, la famille Presley, par l'intermédiaire de son avocat Martin Singer, l'avait menacé de poursuites judiciaires si elle continuait à se conduire de manière "bizarre". Lors d'une visite de Graceland en 1992, Lisa Johansen s'était fait passer pour Lisa Marie Presley, pour dérober des objets.