Cette stratégie mise en place par le PS se base sur les résultats d'octobre aux élections fédérales qui ont vu une poussée du centre. "En additionnant les résultats du PDC et du PBD, la force politique qu'ils représentent justifie ce siège (celui d'Eveline Widmer-Schlumpf)", explique Christian Levrat au Matin Dimanche.
Le PLR et l'UDC ont par contre perdu des plumes lors du scrutin (16 sièges au total), ce qui pousse le président socialiste à se montrer offensif. "Ils ne sont de loin pas majoritaires au Parlement. Il n'y a pas de raison qu'ils le soient au Conseil fédéral".
Le PLR Johann Schneider-Ammann dans le viseur
C'est surtout le PLR, présidé par Fulvio Pelli, qui risque de se retrouver dans la position de grand perdant le 14 décembre prochain. Car le PS n'est pas hostile à un deuxième siège UDC si les deux formations bourgeoises s'affrontent. "L'UDC va sans doute échouer" si elle se borne à n'attaquer que le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf, estime Christian Levrat. "Mais on n'exclut pas d'élire un second conseiller fédéral UDC. Nous attendons donc que l'UDC nous dise si elle lance ou non son ticket contre le PLR", précise le président du PS.
Scénario privilégié pour Christian Levrat: un affrontement entre Alémaniques qui minimiserait les chances de Jean-François Rime (UDC). Il verrait ainsi le Zurichois Bruno Zuppiger se présenter contre le conseiller fédéral Johann Schneider-Ammann. "Le candidat le plus solide de l'UDC est Zuppiger. Le plus faible des radicaux est Schneider-Ammann". Le Fribourgeois souhaite néanmoins que l'UDC ne soit pas intégrée contre sa volonté à l'exécutif. "On ne va pas recommencer le cirque de ces dernières années".
Toni Brunner pour le moment sur sa lancée
Toni Brunner, le président de l'UDC, se prête également au jeu de l'interview dans le Matin Dimanche. Or il ne semble a priori pas enclin à viser le siège de Johann Schneider-Ammann. "Le PLR est le troisième parti suisse. Il respecte la concordance. Je ne vois qu'une seule raison pour lui retirer un siège: une fusion des partis PDC et PBD."
Le président du parti agrarien répète ainsi l'objectif "transparent" de sa formation: "Notre but c'est que la concordance soit respectée et que le Parlement accorde à l'UDC le second siège auquel elle a droit. Le PBD de Mme Widmer-Schlumpf n'a pas cette légitimité". Interrogé sur l'hypothèse d'une issue différente, Toni Brunner répond: "L'UDC pourrait demander une interruption de l'élection pour redéfinir sa stratégie".
On relève enfin que le PDC doit pour sa part déterminer sur quel pied danser - notamment la collaboration entre formations du centre - en ce début de semaine. La question est de savoir si les démocrates-chrétiens vont privilégier le rapprochement avec le PBD ou le statu quo.
jzim