Les nouveaux Amel Bent et Bénabar dans les bacs

La piquante Amel Bent sort un quatrième album, "Délit Mineur", un titre en forme de clin d'oeil aux chansons tristes qui se jouent en mineur et que la belle adore, mais aussi en référence aux problèmes que peut avoir une jeune fille.

Révélée en 2004 par "Nouvelle Star" (dont elle termine troisième), la Française a pris du galon depuis. Elle signe un CD plus mature et plus rock que les trois précédents.

Sa voix chaude est magnifique, une vraie aisance pour celle qui imaginait entrer en fac' de psychologie après sa participation à l'émission de M6. Mais heureusement, c'est à la chanson qu'elle s'est finalement consacrée.

Avec Le Forestier et Goldman

Et son "Délit Mineur" réserve des surprises. Comme avec "Tu fermes les yeux", où Amel Bent invite sa soeur cadette. Mais ce sont surtout les collaborations de renom qui frappent. Maxime Le Forestier lui-même a écrit "Mineure", qui clôt le CD.

Et un autre poète extraordinaire, Jean-Jacques Goldman, signe lui "Si j'en crois", magnifiquement porté par la voix d'Amel Bent, même si plutôt éloigné du style de la chanteuse. Enfin, l'ex-leader du groupe Kyo, Benoît Poher, lui a composé "Délit", et "Je Reste". On retient tout particulièrement "Les Chansons Tristes", qui, contrairement aux apparences, swingue!

Bénabar chante toujours son quotidien

Trois ans après "Infréquentable", Bénabar, sa gouaille, son humour et son quotidien sont de retour avec "Les Bénéfices du doute". Bénabar, on connaît.

Ce sont des histoires apparemment sans importance, mais si joliment interprétées sur des musiques souvent fanfaronnes qu'on ne peut que sourire, rire, voire fondre en larmes, tant elles frappent juste.

Le quarantenaire a remis l'ouvrage sur le métier et livre 13 nouveaux morceaux, souvent nostalgiques, comme "Moins vite", où Bénabar le papa enjoint ses enfants de grandir moins vite parce qu'il voudrait en profiter...

Moins fanfaron et plus engagé

Sur "Les Bénéfices du doute", Bénabar est moins fanfaron, encore plus désillusionné qu'avant, et engagé. En témoigne le single "Politiquement correct", en ouverture. Et on le retrouve pleinement sur le rythmé "Les Rateaux", où l'amour-propre est "très salissant", dont le ton et la mélodie font penser, avec bonheur, aux "Epices du souk du Caire" (de "Reprise des négociations", sorti en 2005).

On aime aussi "L'agneau", où le Bénabar rigolo prend le dessus avec un "canard qui trouve sympa d'être laqué"! Ses détracteurs diront qu'il n'invente rien. Mais les fans devraient aimer.

Charlotte Gainsbourg méconnaissable

Charlotte Gainsbourg sort cette semaine "Stage Whisper", un double album qui réunit inédits et titres live, issus de la tournée que la fille de Serge Gainsbourg et Jane Birkin a faite en 2010. Maintes fois repoussée, la sortie de cet album pourra surprendre.

Car ici, Charlotte se fait vraiment chanteuse, n'en déplaise à ceux qui trouvaient sa voix pas assez puissante. Et, deuxième surprise, "Stage Whisper" contient de l'électro, comme le montre "Terrible Angels". Et même un hommage à la période disco ("Paradisco"). On regrettera pourtant que la jolie voix de Charlotte soit la plupart du temps méconnaissable.

Julie Mégevand