La ministre PBD peut compter sur les voix du PS, du PDC, des Verts et de son propre parti. A eux quatre, ils réunissent 128 voix à l'Assemblée fédérale, soit la majorité absolue.
Si l'UDC veut un second conseiller fédéral, elle devra s'attaquer au fauteuil d'un libéral-radical. Elle obtiendrait le soutien du groupe parlementaire socialiste, qui lui a posé un ultimatum. L'UDC a jusqu'à mardi pour y répondre.
Si elle renonce à s'attaquer au fauteuil d'un conseiller fédéral libéral-radical, "nous considérerons que le parti préfère attendre une vacance PLR pour revendiquer un deuxième siège", a déclaré le président du PS Christian Levrat mardi devant la presse.
"Tout est possible", dixit l'UDC
En clair, le PS reconnaît le droit à l'UDC de détenir deux sièges, mais au détriment du PLR, a renchéri la cheffe de groupe Ursula Wyss. La décision définitive des socialistes tombera mardi prochain, à la veille du renouvellement du Conseil fédéral. "Si l'UDC échoue à obtenir le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf, nous ne soutiendrons pas une interruption de séance, puisqu'il ne s'agira pas d'une surprise", a dit le président du PS.
Du côté de l'UDC, on souffle le chaud et le froid. Rebondissant sur les déclarations de nombre de ses parlementaires, son président Toni Brunner a affirmé ne pas envisager d'attaquer un siège PLR, mais qu'en cas d'échec face à Eveline Widmer-Schlumpf, "tout est possible".
Des discussions sont encore prévues avec le PS, a dit Toni Brunner, qui a encore bon espoir de le faire changer d'avis, tout comme le PDC d'ailleurs.
Le PLR s'inquiète pour son 2e siège
Le PLR a de quoi s'inquiéter et ses parlementaires ont voulu en savoir davantage en auditionnant les candidats UDC. Mais les démocrates du centre ont sciemment esquivé les questions concernant une éventuelle attaque contre le siège de Johann Schneider-Ammann. "Il faut nous préparer à tout", a reconnu la cheffe du groupe PLR Gabi Huber devant la presse.
Admettant qu'il y a une majorité théorique pour réélire Eveline Widmer-Schlumpf, elle ajoute que si la "concordance est brisée", les libéraux-radicaux décideront alors de la suite des évènements. Le PLR devrait en revanche pouvoir compter sur le PDC, plutôt favorable au statu quo.
Président du groupe démocrate-chrétien, qui apportera clairement son soutien à la ministre grisonne comme prévu, Urs Schwaller a déclaré qu'il n'est pas question pour l'heure d'une attaque contre un ministre libéral-radical.
Ce soutien ne suffira cependant pas si l'UDC devait finalement décider de répondre à l'ultimatum socialiste. Avec 128 voix, les groupes PS, UDC et PBD assurent la majorité absolue.
ats/sbo
PIERRE-YVES MAILLARD ECRIT AUX PARLEMENTAIRES
Candidat au Conseil fédéral, Pierre-Yves Maillard a adressé mardi une lettre aux parlementaires fédéraux. Le socialiste y rappelle son expérience au Conseil d'Etat vaudois, ses motivations et ses propositions politiques.
"L'élection au Conseil fédéral est à la fois un choix de personne et un choix politique", écrit Pierre-Yves Maillard.
"J'espère par ce courrier vous donner l'occasion de faire votre choix en bonne connaissance de cause", note le Vaudois. Contrairement à Alain Berset, élu à la Chambre des cantons, PierreYves Maillard ne fait plus partie du sérail politique bernois depuis son élection au Conseil d'Etat vaudois, fin 2004.
L'envoi de cette lettre est une démarche plutôt inhabituelle: "c'est très rare à mon avis", observe le secrétaire du Parti socialiste vaudois, Arnaud Bouverat. La missive se veut un complément aux auditions des candidats par les groupes parlementaires.
Sur le fond, Pierre-Yves Maillard rappelle son attachement aux "bons compromis" et sa volonté de proposer des réformes. Il plaide pour une modernisation de l'approvisionnement énergétique et critique "la fuite en avant dans le libre-échange" agricole. Enfin, il prône une collaboration "plus intense" entre les cantons et la Confédération.
Berset et Maillard très sollicités
Les quatre prétendants au Conseil fédéral ont passé d'un groupe parlementaire à l'autre mardi après-midi, suivis par une meute de journalistes. Les deux socialistes ont été les plus sollicités. Mais plusieurs groupes n'ont pas encore arrêté leur stratégie.
Alain Berset et Pierre-Yves Maillard ont pu s'exprimer devant quasi tous les groupes parlementaires: Verts et Vert'libéraux, PBD, PLR et, finalement, UDC. Jean-François Rime et Bruno Zuppiger n'ont pour leur part eu droit qu'à l'attention du PLR et des Vert'libéraux.
Des deux socialistes, les Vert'libéraux ont décidé à une grosse majorité d'apporter leur soutien à Alain Berset. Les Verts n'ont pour leur part pas voulu trancher entre le Fribourgeois et le Vaudois. Idem du PLR, qui les déclare tous deux "éligibles", de même que les deux UDC.
Devant l'UDC, c'est en revanche Pierre-Yves Maillard qui a fait la meilleure impression à la majorité du groupe, selon Toni Brunner. Mais le président de l'UDC de préciser que, en fonction de la position actuelle du PS, aucun des deux n'est éligible à ses yeux.
Toutes les auditions ne sont cependant pas terminées. Ainsi le PDC ne prévoit d'entendre les deux seuls candidats socialistes que la semaine prochaine. Les Verts sont prêts à écouter les deux UDC à la seule condition que leur parti s'attaque au PLR et non au siège d'Eveline Widmer-Schlumpf.