Martin Scorsese s'essaie au film pour enfants en 3D

En cette fin d'année, Martin Scorsese a enfilé le costume du Père-Noël avec quelques jours d'avance. Surtout connu pour avoir porté la violence à l'écran (Raging Bull, Les Affranchis, Gangs of New York, pour ne citer que ceux-ci), le réalisateur passe à un tout autre registre en adaptant le livre pour enfants Hugo Cabret. Une première pour Martin Scorsese, qui pour l'occasion s'essaie aussi à la 3D.

Hugo (Asa Butterfield) est un jeune orphelin de 12 ans qui vit caché dans les combles de la gare Montparnasse dans les années 1930, avec pour seul compagnon un automate mystérieux hérité de son père. Persuadé que l'engin lui révélera des choses sur son passé, Hugo recherche la clé qui le fera fonctionner. Jusqu'au jour où il découvre le précieux sésame pendu au cou d'une jeune inconnue (Chloé Moretz).

Hommage à Méliès

Avec Hugo Cabret, Martin Scorsese rend hommage à Georges Méliès, réalisateur français du début du XXe siècle dont l'ingéniosité avait révolutionné les débuts du cinéma. L'automate se veut d'ailleurs un clin d'oeil aux inventions de Méliès. Ce dernier, qui a fini sa vie ruiné à vendre des jouets dans un magasin de la gare Montparnasse (justement), est un des personnages centraux du film de Scorsese, incarné par Ben Kingsley.

Plus qu'un film sur l'enfance, Hugo Cabret est un retour sur l'enfance de Scorsese. «Hugo, c'est moi», confiait-il dans une récente interview. Scorsese, ce gamin solitaire qui a grandi dans un environnement hostile, Little Italy à New York, un quartier sous le joug des gangsters, qui devait lui inspirer plus tard ses films les plus célèbres.

Magimel face à des vents contraires

Des vents contraires, de Jalil Lespert, est également l'adaptation d'un roman, celui, éponyme, d'Olivier Adam. Le film décrit le drame familial vécu par Paul (Benoît Magimel) lorsque son épouse Sarah (Audrey Tautou) disparaît sans laisser de traces. Brisé, désormais seul avec leurs deux enfants inconsolables, il tente désespérément de la retrouver, avant de se résoudre, une année plus tard, à un nouveau départ.

Paul s'installe avec ses enfants à St-Malo, la ville où il a grandi. Mais des coups de fil anonymes continuent de lui empoisonner la vie. Est-ce que Sarah tente de reprendre contact avec sa famille? Après une longue descente aux enfers, Paul va finalement remonter la pente grâce à ses amis (dont le sémillant Ramzy Bedia) et à de nouvelles rencontres.

Une adaptation plus que réussie

Des vents contraires est le troisième livre d'Olivier Adam porté à l'écran. Le célèbre écrivain, qui a remporté le prix RTL pour ce roman, a lui-même proposé à Jalil Lespert d'en faire l'adaptation, pour son deuxième long-métrage après 24 mesures en 2007. Les deux hommes ont ensuite étroitement collaboré pour le scénario.

Le résultat est un film bouleversant d'humanité, à la fois triste et plein d'espoir, porté par des personnages touchants, y compris dans les seconds rôles (Isabelle Carré en flic charitable, Marie-Ange Casta en jeune femme frivole). Le tout dans un paysage qui pousse à la mélancolie, le long des côtes bretonnes, balayées par des vents pas toujours contraires.

Mission: Impossible - Protocole fantôme

Tom Cruise se fond pour la 4e fois dans la peau d'Ethan Hunt pour une mission encore plus impossible que les trois précédentes. Cette fois-ci l'agence Mission Impossible est impliquée dans un attentat contre le Kremlin, rien moins que cela.

Accusé de terrorisme, Ethan Hunt est lâché par le gouvernement américain qui lance le protocole fantôme. Il doit alors rétablir la crédibilité de l'agence, tout en évitant de nouvelles attaques terroristes. Sans compter que des tensions naissent au sein même de son équipe.

Les amateurs d'action ne seront pas déçus. Cette grosse production (170 millions de dollars) signée Brad Bird tient ses promesses avec des scènes impressionnantes, de l'explosion du Kremlin à une cascade vertigineuse sur Burj Dubaï, la plus haute tour du monde.

Sébastien Bourquin