"A dangerous Method": Cronenberg en psychanalyse

Le maître Sigmund Freud et le disciple Carl Jung. A l'origine du conflit entre ces deux génies de la psychanalyse moderne, une théorie, le primat de la sexualité dans l'inconscient humain, et son incarnation charnelle, Sabina Spielrein, tour à tour patiente et maîtresse de Jung.

Un "ménage à trois" passionnel et psychanalytique qui semblait impossible à mettre en scène sur grand écran, à destination du grand public. Il a fallu toute l'audace et la folie d'un David Cronenberg pour en faire un film, sur les tourments de l'esprit humain et ses rapports intimes avec le corps, le désir et l'interdit: "A Dangerous Method"

Relation sado-masochiste

Zurich, 1904. A 29 ans, Carl Jung (Michael Fassbender) mène une vie rangée aux côtés de son épouse et débute sa carrière de psychiatre sous l'influence des travaux de l'éminent Sigmund Freud (Viggo Mortensen). Lorsqu'on lui présente Sabina Spielrein (Keira Knightley), une jeune patiente russe diagnostiquée "hystérique", le jeune psychiatre décide de mettre en pratique les procédés de son maître Freud.

Lors de ses séances avec cette jeune femme au demeurant cultivée et brillante, Jung découvre son enfance marquée par les humiliations et ses tendances sexuelles sado-masochistes. Le "cas" de Sabina donne lieu à une correspondance fournie avec son mentor, Sigmund Freud, avec lequel le jeune médecin partage une grande complicité intellectuelle.

Grâce aux conseils de Freud et à une pratique assidue de l'analyse, le jeune psychiatre, parvient à peu à peu traiter les névroses de sa patiente, mais inexorablement, il succombe à son attirance physique pour la jeune femme...

"Le Havre"

Marcel Marx (André Wilms) est un ancien écrivain qui s'est exilé volontairement dans la ville portuaire du Havre. Il a choisi le métier honorable mais non rémunérateur de cireur de chaussures, qui lui donne le sentiment d'être plus proche du peuple en le servant.

Il a fait le deuil de son ambition littéraire et mène une vie satisfaisante dans le triangle constitué par le bistrot du coin, son travail et sa femme Arletty (Kati Outinen), quand le destin met brusquement sur son chemin un enfant immigré originaire d’Afrique noire (Blondin Miguel).

Au même moment, sa femme tombe gravement malade et doit s'aliter. Marcel affronte alors la mécanique aveugle d'un Etat de droit occidental, représenté par l'étau de la police (personnifiée par Jean-Pierre Darroussin) qui se resserre de plus en plus sur le jeune garçon réfugié.

Un conte social à la Chaplin

Entre humour, émotion et critique sociale, le réalisateur finlandais Ari Kaurismäki transmet subtilement sa vision de l'utopie politique, sans en faire un pamphlet acerbe. Sobre, "Le Havre" n’en est pas moins un film fort, que beaucoup comparent à un conte social à la Charlie Chaplin.

La comparaison chaplinesque se retrouve aussi dans l’absurdité de certaines situations et le surréalisme des dialogues.

"Le Havre" a été salué comme "une ode à l’espérance, à la solidarité et à la fraternité"par le jury du prix œcuménique à Cannes, où il a remporté le prix de la critique internationale.

"Happy New Year"

Il y avait "Love Actually", puis "Valentine’s Day". Il y a désormais "Happy New Year". Particularité de ces trois films: raconter plusieurs histoires parallèles à un moment clé de l'année. Mais surtout: obtenir le casting le plus long et le plus prestigieux (entendez le plus vendeur) possible.

Attention, la liste est longue: Robert de Niro, Sarah Jessica Parker, Michelle Pfeiffer, Hilary Swank, Ashton Kutcher, Zac Efron, Josh Duhamel, Jessica Biel, Katherine Heigl et même Jon Bon Jovi dans son propre rôle.

Pétri de bons sentiments, "Happy New Year" reste dans la même lignée que les autres comédies-pétries-de-bons-sentiments à l’Américaine...

Victorien Kissling