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Dernières larmes des Nord-Coréens pour Kim Jong-Il

Séquences choisies - Anti-Kim Jong-Il en Corée du Sud
Séquences choisies - En Corée du Sud, des activistes anti-Corée du Nord ont célébré le décès de Kim Jong-Il / L'actu en vidéo / 38 sec. / le 28 décembre 2011
La Corée du Nord a organisé mercredi de grandioses obsèques pour son dirigeant Kim Jong-Il, décédé le 17 décembre. Des centaines de milliers de civils et militaires ont rendu hommage et pleuré leur "Cher Leader" disparu.

La télévision d'Etat nord-coréenne a diffusé une retransmission exceptionnelle des obsèques en montrant les images de la cérémonie dans le décor enneigé de Pyongyang plongé dans un grand froid.

En tête du cortège roulait une limousine noire arborant un portrait géant de l'ancien homme fort du régime, Kim Jong-Il souriant. Derrière suivaient une longue voiture surmontée d'un bouquet de fleurs blanches, puis une autre limousine transportant un cercueil noir recouvert d'un drapeau rouge.

A la droite du véhicule funéraire marchait Kim Jong-Un, le fils et successeur de Kim Jong-Il à la tête de la Corée du Nord, revêtu d'un costume sombre. Parmi les autres responsables en tenue civile avançant près du jeune héritier figuraient Jang Song-Thaek, l'oncle par alliance de Kim Jong-Un et "régent" pressenti du pays, et d'autres hauts responsables du Parti des travailleurs de Corée, le parti unique.

Civils et militaires en pleurs

Les pleurs de Kim Jong-Un, fils du dictateur défunt Kim Jong-Il, dont les funérailles se sont déroulées mercredi. [KCNA - � Reuters TV / Reuters]
Les pleurs de Kim Jong-Un, fils du dictateur défunt Kim Jong-Il, dont les funérailles se sont déroulées mercredi. [KCNA - � Reuters TV / Reuters]

Sur la place du mausolée Kumsusan d'où le corps de Kim Jong-Il a été emmené, des dizaines de milliers de soldats ont salué leur ancien chef, tête nue et courbée en signe de respect, sur fond de musique funèbre. Après une rapide revue de la garde d'honneur par un officier sabre au clair, un orchestre a joué l'hymne national, puis le cortège suivi de voitures civiles et militaires a emprunté une grande artère.

Le long du trajet, sous la neige, des civils et militaires pleuraient bruyamment, serrant les poings en signe d'affliction, tombant même à genoux. Aucune délégation étrangère n'a été autorisée. Quelques hommages ont toutefois eu lieu hors du pays, notamment à Dandong, agglomération chinoise frontalière et principal point de passage pour le commerce sino-nord-coréen. Des centaines de personnes, le visage grave, se sont pressées au consulat nord-coréen pour y déposer des fleurs.

Loyauté envers le régime

Le corps de Kim Jong-Il a été placé au mausolée Kumsusan, où repose celui de son propre père, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-Sung, décédé en 1994. [KRT]
Le corps de Kim Jong-Il a été placé au mausolée Kumsusan, où repose celui de son propre père, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-Sung, décédé en 1994. [KRT]

Les experts voyaient dans ce protocole une manifestation de loyauté bien orchestrée envers le pouvoir en place, inspirée des obsèques en 1994 du père du défunt, le fondateur de la Corée du Nord communiste Kim Il-Sung. Cette cérémonie devait aussi permettre de renforcer la légitimité du fils cadet de Kim Jong-Il, désigné successeur dès l'annonce du décès paternel, le 19 décembre.

Agé de moins de 30 ans, Kim Jong-Un a été appelé mercredi "leader suprême du parti, de l'Etat et de l'armée" par l'agence de presse officielle, bien qu'il n'occupe pas ces postes officiellement pour l'instant. Kim Jong-Un hérite d'un pays à l'économie délabrée, incapable de nourrir correctement sa population et cruellement dépendante de l'aide extérieure.

Les Nord-Coréens de l'étranger rappelés chez eux

Pyongyang avait ordonné à ses citoyens travaillant à l'étranger, par autorisation spéciale, de revenir en Corée du Nord mercredi pour les obsèques, selon le quotidien Korea JoongAng Daily

La plupart des Nord-Coréens travaillant à l'étranger, par autorisation spéciale, devaient rentrer dans leur pays natal avant la date limite de mardi matin fixée par les autorités nord-coréennes, a précisé le journal.

agences/mre

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