"J'ai écouté, j'ai entendu et je réponds favorablement" à plusieurs sollicitations pour briguer les suffrages des Sénégalais pour la présidentielle, "je suis candidat", a affirmé l'artiste. Il a expliqué qu'il s'agit pour lui d'un "devoir patriotique".
Né en octobre 1959 dans le quartier populaire dakarois de la Médina dans une famille modeste, Youssou N'Dour est aujourd'hui un des artistes sénégalais les plus connus au monde. Il a enregistré une vingtaine d'albums. Il a par ailleurs créé à Dakar un studio d'enregistrement et une société de production musicale, une société de micro-crédit. Il anime une fondation caritative en plus d'être patron de presse: outre RFM et TFM, le groupe Futurs médias comprend un quotidien, autant de médias bénéficiant d'une large audience dans le pays.
Youssou N'Dour est connu au Sénégal pour ses critiques virulentes du Parti démocratique sénégalais (PDS) au pouvoir. Il est propriétaire d'une radio privée très populaire qui organise régulièrement des débats hostiles au gouvernement. Il tient également un journal qui met en lumière les accusations de corruption impliquant les élites, et a créé le mouvement citoyen "Fekke Maci Boolé", dont le nom signifie "je suis là, je m'engage" en wolof.
Plus de 20 prétendants
Jusqu'ici, une vingtaine de personnalités, essentiellement de partis politiques et de la société civile, ont annoncé leur intention de briguer les suffrages ou ont été choisis comme candidats pour le scrutin, dont le chef de l'Etat sortant Abdoulaye Wade.
Le Conseil constitutionnel doit décider fin janvier de la validité des candidatures à la présidentielle qu'il aura reçues. Le premier tour du scrutin est prévu le 26 février.
Président octogénaire
L'actuel président du Sénégal, Abdoulaye Wade, au pouvoir depuis onze ans, brigue un troisième mandat de sept ans grâce une interprétation du code électoral qui lui permet de contourner la limitation constitutionnelle à deux mandats présidentiels. Une tentative de modification de la Constitution pour ouvrir la voie à sa succession par son fils Karim avait provoqué de grandes manifestations l'an dernier à Dakar.
Le Sénégal, qui compte 12,6 millions d'habitants, fait figure de havre de démocratie dans une région régulièrement secouée par des coups d'Etat. Mais Adboulaye Wade, qui a succédé à Abdou Diouf en 2000, a progressivement déçu ceux qui l'avaient élu, en accordant une part grandissante du pouvoir à son fils aîné mais aussi par l'étalage de richesse de ses ministres.
agences/vkiss/pima