La banque privée a indiqué vendredi dans un communiqué que la plainte est dirigée également "contre des personnes qui auraient poussé l'employé à violer le secret bancaire et détenu ces informations confidentielles ou qui les auraient utilisées à des fins personnelles ou pour le compte d'autres individus".
Les choses pourraient ainsi se compliquer pour le député au Grand Conseil thurgovien Hermann Lei, à qui les données bancaires volées ont été remises. L'avocat de ce dernier a affirmé vendredi que son client n'avait pas enfreint la loi dans son rôle d'intermédiaire entre le délateur et Christoph Blocher.
La banque se réserve le droit d'engager d'autres poursuites judiciaires. Elle envisage notamment de réclamer des dommages et intérêts dans une plainte civile.
La "Weltwoche" visée
Une plainte contre la "Weltwoche" pourrait aussi être déposée auprès du Conseil suisse de la Presse, suite à un article "contenant des informations erronées". La "Weltwoche" a reproché jeudi à Philipp Hildebrand d'avoir conduit certaines transactions lui-même.
Sarasin a licencié l'informaticien mardi et déposé une plainte contre lui jeudi. Rien ne semble indiquer pour l'heure que d'autres employés aient enfreint les règles de l'établissement, selon la banque.
Quant au délateur, il n'a pas eu contact directement avec le président de la Banque nationale suisse (BNS). Il n'a à aucun moment été mis sous pression par Philipp Hildebrand, relève encore Sarasin.
Par ailleurs, la banque Sarasin confirme la version des faits de Philipp Hildebrand dans l'affaire des transactions sur devises.
Christoph Blocher contredit
Par ailleurs, le porte-parole du Conseil fédéral André Simonazzi contredit Christoph Blocher. Contrairement à ce qu'il a déclaré, le tribun zurichois aurait montré à Micheline Calmy-Rey un document comportant les transactions du président de la BNS Philipp Hildebrand.
André Simonazzi a confirmé à l'ats vendredi une information du site internet du journal "20 minutes". "Je confirme que Monsieur Blocher a montré un document à la présidente Micheline-Calmy-Rey." C'était "une copie de mauvaise qualité", a-t-il ajouté, précisant qu'il s'agissait d'un extrait d'un document bancaire d'une banque non identifiée au nom de Philipp Hildebrand.
Christophe Blocher avait indiqué pour sa part lors de l'émission "TalkTäglich" de la chaîne de télévision privée "TeleZüri": "Je n'ai aucun documents de la banque ou d'un compte en banque" et avait affirmé également avoir dit à l'ancienne présidente de la Confédération ne pas savoir si les reproches étaient exacts. "Si j'avais eu les documents, j'aurais dit le contraire."
Hildebrand, "un spéculateur"
Le rédacteur en chef de TeleZüri, Markus Gilli, a confronté Christoph Blocher a plusieurs reprises au fait qu'il s'agissait de documents volés. Le conseiller national a cependant insisté: "je ne sais pas si ce sont des documents dérobés".
Face aux médias réunis vendredi à Rorschach (SG), le vice-président de l'UDC a répété que le président de la BNS n'était plus digne d'être soutenu. "Il doit démissionner", a-t-il ajouté.
Philipp Hildebrand "n'a avoué jeudi que ce que l'on pouvait prouver contre lui". Selon Chrisoph Blocher, peu importe que le président de la BNS ait menti ou non, "Hildebrand est un spéculateur, on ne peut plus le soutenir".
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ats/mre