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Le patron de la BNS Philipp Hildebrand démissionne

Séquences choisies - Philipp Hildebrand démissionne
"J'ai toujours dit la vérité. Je n'ai jamais menti", affirme Ph.Hildebrand. / L'actu en vidéo / 2 min. / le 9 janvier 2012
Sous le feu des critiques dans le cadre d'une affaire de transactions privées de devises, le président de la Banque nationale suisse (BNS) Philipp Hildebrand a démissionné lundi avec effet immédiat. Les excuses de son épouse Kashya, désignée comme auteur des faits, ont précédé une pluie de réactions politiques.

Après plusieurs jours de vive polémique, le président de la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé lundi après-midi sa démission avec effet immédiat. Devant les médias à Berne, Philipp Hildebrand a affirmé démissionner pour garantir la crédibilité de la BNS. Au vu des circonstances, "je n'aurais pas été en mesure de prendre les décisions importantes et courageuses" qu'imposent la fonction de président de l'institution.

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Jeudi devant la presse à Zurich, Philipp Hildebrand excluait encore un retrait dans la mesure où il bénéficiait du soutien du gouvernement. Mais il a entre-temps eu un "peu plus de temps pour réfléchir". Il se dit étonné de la véhémence des attaques qui se sont poursuivies depuis. "Je ne pense pas avoir réussi à lever entièrement les soupçons et je ne pense jamais y parvenir", a-t-il annoncé lundi.

"Je n'ai que ma parole"

"Je ne peux que donner ma parole. Je ne dispose d'aucune preuve définitive que la transaction mise en cause a été effectuée par ma femme sans que je le sache". Philipp Hildebrand a affirmé avoir publié tous les documents en sa possession sur le site de la BNS. Mais il s'est refusé à spéculer sur les motifs de l'affaire. "Ce n'est pas ma tâche". Pour lui, l'essentiel est que la crédibilité de la BNS soit sauvegardée.

"Malgré les difficultés actuelles, je suis sûr que la Banque nationale va s'en sortir", a-t-il déclaré. Philipp Hildebrand a défendu le bilan de l'institut national d'émission. La politique de la BNS a été couronnée de succès, puisqu'elle a réussi à garantir la stabilité et le bien-être de la Suisse à l'heure où toute l'Europe est secouée par la crise.

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Pluie de réactions

De son côté, l'épouse de Philipp Hildebrand a présenté ses excuses devant la presse. Kashya Hildebrand reconnaît une erreur d'appréciation et affirme ne pas avoir réalisé que son achat de dollars susciterait un conflit d'intérêt (lire sa réaction ci-contre).

Les réactions n'ont pas tardé après l'annonce de Philipp Hildebrand. Le Conseil fédéral regrette le départ du président de la BNS et espère que le calme reviendra au sein de l'institution. La banque centrale regrette également le départ de son président, alors que l'UDC, à l'origine de la publication de l'affaire, juge que cette démission était "inévitable".

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Transactions controversées

Philipp Hildebrand était sous pression depuis que la Weltwoche avait rendu publics des soupçons de transactions privées illicites du président de la BNS et de son épouse. Ils auraient ainsi effectué deux achats de devises peu avant que la BNS ne prenne des mesures monétaires.

Mais selon un audit mené par le cabinet Pricewaterhouse Coopers publié par la BNS, Philipp Hildebrand ne se serait pas enrichi grâce à ces transactions. L'expertise affirme qu'il n'y a pas eu d'abus d'informations privilégiées.

C'est un collaborateur de la banque Sarasin qui est à l'origine de la divulgation de l'affaire. Celui-ci a transmis des documents bancaires de la famille Hildebrand à un avocat, qui les a ensuite communiqués à Christoph Blocher. Le leader de l'UDC a alors fait part de ces soupçons au Conseil fédéral. C'est le gouvernement qui a commandé une enquête indépendante sur l'affaire.

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agences/dk/cer

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Kashya Hildebrand présente ses excuses

Présentant ses excuses à propos de la transaction sur devises ayant entraîné la démission de Philipp Hildebrand, son épouse Kashya reconnaît une erreur d'appréciation. Celle-ci indique ne pas avoir réalisé que son achat de dollars susciterait un conflit d'intérêts.

"Je regrette profondément que mes actes aient pu remettre en question l'intégrité de mon mari", écrit lundi Mme Hildebrand dans une brève prise de position. Elle exprime également de vifs regrets quant à son comportement dont elle n'a pas su prévoir les conséquences.

Exprimant son "plus grand respect pour la BNS en tant qu'institution et pour ce merveilleux pays", la galeriste zurichoise, ancienne négociante en devises, se dit très peinée des remous que son comportement a suscités. "Mon mari a échoué, parce que je n'ai pas réalisé que mon achat de dollars entraînerait un conflit d'intérêts."