"J. Edgar" : le patron du FBI vu par Clint Eastwood

Le maître Clint Eastwood, plus prolifique que jamais, est de retour avec un nouveau "biopic". Intitulé sobrement "J. Edgar", ce long-métrage retrace la vie de John Edgar Hoover, qui dirigea le Federal Bureau of Investigation, plus communément appelé FBI, de 1924 à sa mort en 1972.

John Edgar Hoover, qui servit sous huit présidents américains différents, est campé par Leonardo DiCaprio. Unanimement saluée, son interprétation fait de lui l'un des favoris pour l'Oscar du meilleur acteur, qui sera décerné le 28 février prochain. Naomi Watts joue quant à elle le rôle de Helen Gandy, la plus proche collaboratrice du responsable, et Armie Hammer celui de Clyde Tolson, numéro deux du FBI et amant présumé de Hoover.

L'homosexualité de Hoover fait polémique

Avant même sa sortie, "J. Edgar" a suscité la polémique. C'est bien entendu l'homosexualité supposée de celui qui incarna si longtemps la politique sécuritaire américaine qui a fait l'objet de spéculations et de controverses. Le FBI lui-même serait intervenu auprès de Clint Eastwood pour qu'il passe cette question sous silence. Au final, le cinéaste a traité le sujet avec une grande pudeur, dépeignant la relation ambiguë entre Hoover et celui qu'il appelait son "alter ego" avec retenue et délicatesse.

Le travail de John Edgar Hoover à la tête du FBI, marqué par une politique férocement anticommuniste, des méthodes musclées autant à l'externe qu'à l'interne ainsi que des soupçons de corruption par la mafia, représente l'autre grand axe narratif du film. Cette facette, presque aussi controversée que la question de son homosexualité, n'a néanmoins pas provoqué autant de remous que la première dans les médias.

"The Darkest Hour", l'horreur en 3D

L'horreur en 3D débarque dans les salles obscures romandes. Réalisé par le cinéaste américain Chris Gorak, "The Darkest Hour" raconte l'histoire d'un groupe de jeunes coincés dans une ville de Moscou dévastée suite à une invasion de méchants extraterrestres.

Véritable cauchemar pour ces pauvres jeunes gens, les envahisseurs, dont l'objectif est d'accaparer les ressources du globe, possèdent le don d'invisibilité. Dans leur combat contre le péril extraterrestre, les héros vont s'allier avec une milice russe. Mais face à des ennemis aussi particuliers, les armes conventionnelles ne suffiront pas...

Un film catastrophe rattrapé par la réalité

"The Darkest Hour", coproduction américano-russe, met en scène, notamment, Emile Hirsch, révélé dans "Into the Wild", et la starlette Rachael Taylor, qui a joué dans "Transformers". Il a été entièrement tourné à Moscou et en 3D. Mais cette première pour un film hollywoodien n'a pas vraiment porté chance au réalisateur et à son équipe.

Ce film catastrophe a ainsi été bouleversé par une autre catastrophe, bien réelle celui-ci. Le tournage a été suspendu plus de deux semaines suite aux incendies qui ont ravagé Moscou et ses environs en août 2010. La ville avait été plongée dans un épais nuage de fumées nocives. La réalité a (presque) rattrapé la fiction.

Un Don Juan moderne sur grand écran

"Juan", premier long-métrage du metteur en scène danois Kasper Holten, est une adaptation moderne du "Don Giovanni" de Mozart. Chanté en anglais, le film raconte l'histoire de Juan (Christopher Maltman), un playboy qui ne peut s'empêcher de séduire les femmes, les conquérir avant de les laisser tomber.

Le drame se noue lorsque Juan tue malencontreusement le père de l'une de ses conquêtes, un influent commissaire de police. Accompagné de son meilleur ami Leporello (Mikhail Petrenko), le séducteur doit fuir pour sauver sa peau. Mais, malgré la traque policière, son obsession pour les femmes ne le quitte pas, au risque de lui coûter sa liberté.

Didier Kottelat