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Kashya Hildebrand présente ses excuses

L'interview de Kashya Hildebrand
L'interview de Kashya Hildebrand / L'actu en vidéo / 1 min. / le 11 janvier 2012
La femme de Philipp Hildebrand, Kashya Hildebrand, s'est exprimée pour la première fois à la télévision suisse italienne. Elle présente ses excuses à la population suisse, aux politiciens et à son mari. De son côté, Eveline Widmer-Schlumpf a justifié le soutien exprimé au président de la BNS durant l'émission Arena vendredi passé.

Kashya Hildebrand, la femme du directeur de la Banque nationale suisse (BNS) démissionnaire, Philipp Hildebrand, s’est exprimée pour la première fois à la télévision mercredi dans une interview à la télévision tessinoise. Elle s’excuse auprès de la population suisse, auprès des politiciens "qui ont dû s'occuper de ça au lieu de choses plus importantes" et auprès de son mari également.

"Mon mari n'aurait jamais dû m'autoriser à effectuer cette transaction, et après réflexion cette transaction aurait dû être annulée", poursuit-t-elle. La femme de Philipp Hildebrand regrette que la carrière de son mari ait été entaché. "Ce qui me brise le coeur c'est que sa crédibilité est maintenant entamée, et je ne pourrais dire quelles sont les motivations derrière tout ça, mais les journalistes auront certainement une autre histoire merveilleuse à couvrir quand ils en auront assez de nous."

Eveline Widmer-Schlumpf s'explique

Evelyne Widmer-Schlumpf dit n'avoir exprimé que la position du Conseil fédéral.
Evelyne Widmer-Schlumpf dit n'avoir exprimé que la position du Conseil fédéral.

Eveline C'est le président du Conseil de banque de la BNS, Hansueli Raggenbass, qui l'a mise au courant juste avant sa prestation à la télévision, a précisé mercredi à la presse Eveline Widmer-Schlumpf. Il s'agissait du courriel dans lequel le conseiller financier de Philipp Hildebrand écrivait que l'ex-président de la Banque nationale suisse avait donné son accord à l'achat de dollars.

Interrogée sur le soutien exprimé à l'ex-président de l'institut lors de l'émission, la présidente de la Confédération a affirmé avoir préféré maintenir la position du Conseil fédéral en se basant sur des informations dont elle était absolument sûre. "Je ne pouvais pas juger de la valeur de ces nouveaux éléments en un quart d'heure", a-t-elle dit.

Elle a envisagé un moment de ne pas se rendre sur le plateau télévisé - elle avait à l'origine été conviée pour s'exprimer sur de tout autres sujets - mais y a renoncé afin d'éviter de fausses spéculations.

La présidente de la Confédération a décidé par mesure de transparence d'informer ses collègues du Conseil fédéral. Elle a convoqué une conférence téléphonique dimanche matin, soit au lendemain de la réunion du conseil de banque qui l'a tenue informée.

Le collège a alors décidé de s'en tenir à sa position, n'ayant pas de motif suffisant pour changer, a-t-elle déclaré. L'affaire a été évoquée une nouvelle fois mercredi lors de la séance du Conseil fédéral.

Les cantons prônent la stabilité à la tête de la BNS

Le président de la conférence des directeurs cantonaux des Finances Christian Wanner soutient aussi Eveline Widmer-Schlumpf. [Marcel Bieri]
Le président de la conférence des directeurs cantonaux des Finances Christian Wanner soutient aussi Eveline Widmer-Schlumpf. [Marcel Bieri]

Après le départ du président de la BNS Philipp Hildebrand, la conférence des directeurs cantonaux des Finances (CDF) ne veut plus d'autres démissions au sein de l'institut national d'émission.

Sur les ondes de la radio alémanique DRS mercredi, Christian Wanner (PLR) dit avoir une grande confiance en lui. "Rien que le fait que le Conseil de banque est prêt à agir laisse présager quelque chose de positif", a déclaré le Soleurois. Il n'y a donc aucune raison que le président du Conseil de banque Hansueli Raggenbass ne démissionne, selon Christian Wanner.

Christian Wanner estime par ailleurs que le Conseil fédéral n'est pas fautif dans l'affaire qui a entouré le départ du président de la BNS. "Il n'y a aucune raison de prendre pour cible Eveline Widmer-Schlumpf", a-t-il dit à l'adresse de l'UDC.

Les banquiers privés s'insurgent

L'intervention des politiques dans l'action de la BNS est "un poison potentiel extrêmement grave", estime de son côté l'Association des banquiers privés suisses (ABPS) par la voix de son secrétaire Michel Dérobert. L'indépendance de l'institution est cruciale, juge-t-il. "C'est un bien supérieur à tous les jeux politiques possibles à court et moyen terme", a-t-il ajouté, dans une interview parue mercredi dans "La Liberté".

Quant à la démission elle-même du président de la Banque nationale suisse (BNS), si elle était devenue "inévitable", c'est "une perte pour la Suisse". Pour lui, Philipp Hildebrand est "quelqu'un d'extrêmement droit, qui a été traîné dans la boue".

"Pour une personne comme lui, il n'y a rien de scandaleux à avoir des comptes dans les deux monnaies", vu sa stature d'ancien banquier à l'envergure internationale. Reste qu'on peut se demander, comme Philipp Hildebrand l'a d'ailleurs fait lui-même, si "ce profil est en accord avec celui d'un directeur de la BNS".

En outre, les règles de la banque centrale sur les transactions sur devises à titre personnel ont été jusque-là "trop floues" et devront être modifiées. "Le nouveau président, ou même les autres membres du directoire de la BNS, devront se limiter à des placements extrêmement conservateurs, tels que les bons de la Confédération, ou bien remettre à un tiers le patrimoine à gérer sans intervenir dans la gestion elle-même".

pbug, avec les agences

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Ph.Hildebrand payé pendant un an

Après sa démission le 9 janvier du poste de président de la BNS, Philipp Hildebrand percevra son salaire pendant encore 12 mois, indique mercredi la Banque. Il a par ailleurs l'interdiction d'être engagé par une banque pendant les six prochains mois. Cette mesure s'allonge même à 12 mois pour les grandes banques suisses, a expliqué le porte-parole de la BNS Walter Meier, citant le règlement de la banque nationale. Il ne recevra pas d'indemnités de départ de la BNS, a-t-il précisé.

Les six premiers mois de salaires encore versés correspondent au délai de résiliation du contrat de travail, même si Ph.Hildebrand a été libéré de ses fonctions avec effet immédiat. Les six mois suivants sont payés, conformément au règlement, en raison des délais fixés avant de pouvoir être employé par une banque. Les membres de la direction générale qui quittent la BNS peuvent toutefois immédiatement exercer une activité pour une autre entreprise, à condition que le Conseil de banque donne son accord. Ce dernier pourra refuser si "le danger d'un conflit d'intérêt ne peut être écarté".

Au cas où Ph.Hildebrand devait à l'avenir exercer une activité autorisée par le Conseil de banque, le montant correspondant à sa rémunération serait alors retiré de la somme versée par la BNS, a précisé Walter Meier. Les honoraires de conférence ne sont toutefois pas concernés. En 2010, Philipp Hildebrand a perçu un salaire annuel de 994'800 francs, selon le rapport annuel de la banque centrale. Il était président du directoire de la Banque nationale suisse depuis le 1er janvier 2010.