Modifié

Représailles après la fermeture du site Megaupload

Anonymous s'en est pris au FBI après la fermeture de Megaupload
Anonymous s'en est pris au FBI après la fermeture de Megaupload
La justice américaine a ordonné la fermeture du site Megaupload.com, plateforme emblématique et controversée du téléchargement direct sur internet, accusé de violation des droits d'auteur. Le groupe de pirates Anonymous a mené une vaste opération de représailles, notamment contre le site du FBI. Depuis, le Sénat américain a reporté son vote d'une loi antipiratage.

Le Département de la justice américain a ouvert une procédure criminelle contre le réseau Mega (Megaupload, Megavideo, etc.), pour infraction des lois sur le copyright. Megaupload est l’un des plus importants sites de partage de fichiers informatiques au monde.

Dans un communiqué, le département affirme que Megaupload aurait accumulé plus de 175 millions de dollars (163 millions de francs) grâce à des activités criminelles.

Sept arrestations

"Cette action fait partie des plus importantes jamais menées par les Etats-Unis concernant une affaire de violation de droits d'auteurs", a affirmé le Département de la justice américain. Tandis que le Sénat américain a décidé vendredi de reporter le vote de la loi antipiratage à mardi prochain.(Lire: Le vote sur la loi antipiratage aux Etats-Unis reporté).

Le fondateur de Megaupload, Kim Dotcom, ainsi que six autres personnes, ont été arrêtés jeudi. Ils risquent jusqu'à 20 ans de prison. Le FBI a également annoncé avoir saisi 50 millions de dollars et des serveurs aux Etats-Unis, aux Pays-Bas et au Canada.

La police néo-zélandaise indique avoir effectué des perquisitions dans dix endroits d'Auckland, dont la vaste demeure de Kim Dotcom, appelée "Dotcom Mansion" (lire: Megaupload).

Les policiers ont saisi plusieurs voitures de luxe, dont une Cadillac rose de 1959 et une Rolls Royce Phantom, ainsi qu'"une arme à feu qui avait l'apparence d'une arme à canon scié". Quelque 11 millions de dollars néo-zélandais (6,83 millions d'euros) ont été gelés sur des comptes bancaires.

Selon l'inspecteur Grant Wormald, le créateur de Megaupload.com a tenté de se réfugier dans une chambre forte lorsque la police est arrivée. "Mr. Dotcom est rentré dans sa maison et a activé plusieurs mécanismes de fermeture électronique", a-t-il dit.

"Une fois ces codes neutralisés par la police, il s'est barricadé dans une chambre forte (...) et lorsque la police est parvenue à y pénétrer ils ont trouvé Mr. Dotcom près d'une arme qui avait l'apparence d'un fusil de chasse à canon scié".

Les représailles d'Anonymous

En réaction à cette offensive contre les téléchargements, le groupe de pirates informatiques Anonymous a mené une vaste opération de représailles. Les sites du FBI, d'EMI, de Sony et de l’association professionnelle du disque (RIAA) se sont trouvés presque simultanément hors-service dans la nuit de jeudi à vendredi.

L'attaque est motivée dans cette vidéo.

Une attaque dont on peut entendre les motivations dans cette vidéo:

L'opération du groupe, baptisée #opmegaupload, est largement suivie sur Twitter, comme en témoigne le site trendsmap, qui montre où et dans quelles proportions un terme est recherché sur Twitter: En temps réel, les recherches concernant la fermeture de Megaupload sur Twitter, sur le site trendsmap.

Les dernières nouvelles de la bataille autour de Megaupload via Twitter:

Embed Twitter: fermeture de Megaupload et attaque d'Anonymous

De plus, un nouveau site Megaupload aurait été ouvert, même s'il est, pour l'instant, dépourvu de tout contenu.

La fermeture de Megaupload et ses répercussions s'inscrivent dans un contexte tendu alors que deux projets de loi américains visant à limiter le piratage sont à l'étude - SOPA et PIPA. Des lois potentiellement dangereuses pour la liberté, d'expression, selon leurs détracteurs. (Lire: Internet)

mre/tyf/agences/olhor

Publié Modifié

L'Europe dénonce les actions américaines

La commissaire européenne en charge des nouvelles technologies Neelie Kroes a jugé vendredi "mauvais" les projets de loi antipiratage aux Etats-Unis et la décision de fermer Megaupload.com, la plate-forme controversée de téléchargement direct sur l'internet.

"Nous n'avons pas besoin d'une mauvaise législation mais plutôt de protections pour un réseau ouvert", a-t-elle affirmé dans un message sur son compte tweeter en référence au SOPA, le projet de loi antipiratage en discussion aux Etats-Unis pour renforcer la protection des droits d'auteurs.

"La réglementation sur l'internet doit être efficace, proportionnée et préserver les bénéfices d'un réseau ouvert", a-t-elle estimé dans un second message en réaction à la fermeture de Megaupload. "Les excès de vitesse sont illégaux, mais on ne place pas des ralentisseurs sur une autoroute", a-t-elle commenté dans un troisième message.

Ces trois commentaires sont "officiels et sont faits sur le site tweeter officiel de Neelie Kroes", a confirmé son porte-parole. Les prises de position servent à "ouvrir un débat européen", mais "aucune action n'en découlera", a-t-il insisté.

"Cela ne veut pas dire que Mme Kroes défend le téléchargement illégal", a-t-il relativisé. La fermeture de Megaupload.com a été saluée par le chef de l'Etat français Nicolas Sarkozy.

Site web de l'Elysée visé

Le groupe de pirates informatiques Anonymous s'en est pris vendredi brièvement au site internet de la présidence française. Cela semblait être un acte de représailles lié à la fermeture de Megaupload.com, selon des images qui circulaient encore sur la Toile dans la soirée.

Sur l'une de ces captures d'écran d'ordinateur, on pouvait lire l'expression "We Are Legion", connue pour être le slogan du groupe, insérée dans la barre de navigation lors d'une recherche sur le site officiel de la présidence française (www.elysee.fr). En fin de journée, le site était toutefois normalement accessible, et aucun signe du piratage n'était visible.