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Sorties ciné: tous aux abris, la tempête arrive

Take Shelter [Ad Vitam]
"Take Shelter" est plus un film psychologique qu'un film catastrophe. - [Ad Vitam]
Deux films complètement différents débarquent dans les salles romandes cette semaine. "Take Shelter" plonge dans la psychologie sombre d'un homme qui rêve qu'une tempête apocalyptique débarque, alors que "La vérité si je mens 3" rappelle les mêmes acteurs pour un nouveau coup de force.

Un homme qui regarde le ciel en attendant le drame. Des nuages qui se forment et se déforment, menaçants. Des oiseaux hitchcockiens qui tournoient au-dessus de la maison. "Take Shelter" déploie une atmosphère pesante sur un paisible foyer perdu dans l'Ohio.

Pour son deuxième film après "Shotgun Stories", Jeff Nichols s'intéresse à un père de famille qui aspire à la tranquillité mais qui se met soudainement à rêver de tempêtes, de tornades, de destruction. Et cet homme, Curtis, se persuade que le rêve va devenir réalité. Il n'entrevoit vite qu'une solution: réparer l'abri (shelter) anti-tempêtes.

Maladie mentale ou funeste apocalypse?

Take Shelter affiche
Take Shelter affiche

Pour ce film, qui a reçu neuf prix (dont celui de la critique à Cannes), Jeff Nichols a appelé deux acteurs en pleine ascension: Michael Shannon (qui a reçu un Oscar pour "Les Noces rebelles") et Jessica Chastain ("The Tree of Life", "La couleur des sentiments").

 Deux acteurs convaincants pour jouer ce couple qui se déchire peu à peu à cause des peurs et du mutisme de Curtis. Mais que l'épouse ne veut pas abandonner. L'abîme se creuse entre eux, en même temps que le vent enfle et que la paranoïa déploie ses effets. Et on se demande tout au long du film si c'est l'homme qui succombe à ses rêves ou si l'apocalypse va vraiment fondre sur l'Ohio.

Vérité et mensonge onze ans après

Laverite3
Laverite3

Des ingrédients qui ont déjà fait leurs preuves, des acteurs au potentiel comique indéniable et un scénario au service du rire: "La vérité si je mens 3" est déjà promis au succès en salles.

Quatorze ans après le premier opus et onze ans après le deuxième, deux films qui ont attiré 4,9 et 7,5 millions de spectateurs, le réalisateur Thomas Gilou ne pouvait rater l'opportunité de relancer sa bande de joyeux lurons.

On retrouve donc au casting Richard Anconina, José Garcia, Bruno Solo et Gilbert Melki, alors que Vincent Elbaz, qui avait cédé sa place à Gad Elmaleh  pour le deuxième film, retrouve son rôle.

De Shanghai à Dany Brillant

Si l'équipe est la même, ce numéro 3 ne se veut pas une suite, mais un nouveau départ, pour attirer le public qui n'a pas vu les deux premiers. Les scénaristes, qui restent les mêmes, ont choisi de propulser l'histoire en Chine, où les héros tentent tant bien que mal de faire des affaires.

Les cinq copains au caractère bien établi, que ce soit frivole, transi ou irresponsable, doivent affronter un monde qu'ils ne connaissent pas: le gigantisme de Shanghai, sa culture différente et évidemment tous les clichés chinois.

A noter que ce film, dont la sortie a failli être reportée à cause de la faillite de la maison de production, offre les apparitions plutôt raffraîchissantes de plusieurs chanteurs, tels Enrico Macias, Dany Brillant ou Elisa Tovati.

Plongée réaliste dans une Italie rude

Corpo Celesto
Corpo Celesto

Présenté et apprécié à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2011, "Corpo Celeste" n'est pas un film facile d'accès, car ce drame social aborde des sujets aussi délicats que l'initiation à la religion, la spiritualité, le déracinement ou le passage à l'âge adulte.

Ce premier film de la jeune réalisatrice italienne Alice Rohrwacher suit le parcours de Marta, 13 ans, qui quitte la Suisse, où elle a grandi, pour la Calabre, le lieu d'origine de sa famille.

Alors qu'elle doit préparer sa confirmation et affronter ses changements intérieurs, Marta se sent étrangère dans la banlieue qui est aux antipodes des clichés habituels de l'Italie du Sus. L'atmosphère est constamment glaciale et triste, le tout au milieu d'une austère piété.

Frédéric Boillat

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Les sorties dans les salles

LES SORTIES DU 1ER FEVRIER

TAKE SHELTER, de Jeff Nichols. Avec Michael Shannon, Jessica Chastain, Tova Stewart

LA VERITE SI JE MENS 3, de Thomas Gilou. Avec Richard Anconina, José Garcia, Vincent Elbaz

CORPO CELESTE, de Alice Rohrwacher. Avec Salvatore Cantalupo, Anita Caprioli, Renato Carpentieri

HAPPY HAPPY, de Anne Sewitzky. Avec Agnes Kittelsen, Henrik Rafaelsen, Joachim Rafaelsen

RECONCILIATION MANDELA'S MIRACLE, film documentaire de Michael Henry Wilson

LES SORTIES
DU 8 FEVRIER

LA TAUPE, de Tomas Alfredson. Avec Gary Oldman, Colin Firth, John Hurt, Tom Hardy

STAR WARS: EPISODE I - LA MENACE FANTOME 3D, de George Lucas. Avec Ewan McGregor, Liam Neeson, Nathalie Portman

MONSIEUR LAZHAR, de Philippe Falardeau. Avec Danielle Proulx, Mohamed Fellag, Sophie Nélisse

ZARAFA, de Rémi Bezançon et Jean-Chritophe Lie

L'info ciné de la semaine

"Babycall", du Norvégien Pal Sletaune, qui met en scène les mystérieuses voix entendues par une mère dans le "baby phone" de son enfant, a remporté le Grand prix du 19e Festival du film fantastique de Gérardmer, en France. Le thriller norvégien a également reçu le Prix des critiques.

Le jury était présidé par le réalisateur et auteur de BD Enki Bilal.

Le Prix du jury a distingué deux films, "Beast", du Danois Christoffer Boe, et "La maison des ombres" du Britannique Nick Murphy. Donné favori, le film de science-fiction franco-espagnol "Eva", de Kike Maillo, repart avec le Prix du public.

Parmi les 25 films présentés, huit concouraient dans la sélection officielle, marquée cette année par "un véritable renouveau, avec beaucoup de premiers films", selon le nouveau programmateur du festival, Hedi Zardi. "Le genre ne s'essouffle pas, contrairement à ce qui a pu être dit", a-t-il souligné.

Le jury courts métrages, présidé par le directeur de la programmation de la Cinémathèque française, Jean-François Rauger, a pour sa part retenu "Le cri", du Français Raphaël Mathié.

Le festival, qui s'était ouvert mercredi, a rendu hommage au comédien américain Ron Perlman ("La guerre du feu", "Le nom de la rose", ou plus récemment "Drive") et dont le réalisateur fétiche, Jean-Jacques Annaud, est venu lui remettre un prix.