La conseillère fédérale a pris sa décision sur la base d'une évaluation externe confiée l'été dernier au professeur Hans Wüthrich. Selon l'expert, les buts et les principes de la réforme de 2009-2010 étaient bons, mais trop de choses n'ont pas fonctionné lors de la mise en oeuvre.
Dans le domaine de l'asile et des retours, l'instauration du suivi des cas tout au long de la procédure n'a pas permis d'augmenter la productivité.
Au lieu d'augmenter de 20% comme souhaité, elle est même de 15 à 20% moins bonne qu'avant, a déclaré à la presse le directeur de l'ODM Mario Gattiker sur la base d'une estimation provisoire.
Demande expresse des cantons
La répartition des tâches entre les centres d'enregistrement et de procédure d'une part et la centrale d'autre part ainsi que la dotation des ressources ne sont pas optimales. Les cantons se sont plaints de ne pas avoir d'interlocuteurs clairs et un fossé s'est créé entre employés et cadres de l'ODM.
Les retours vont de nouveau faire l'objet d'une unité à part, ce qui correspond à une demande expresse des cantons. Le directeur va être épaulé par un suppléant qui se concentrera sur l'état-major et ne sera plus responsable d'un autre domaine, a annoncé Mario Gattiker.
Une unité sera créée pour la collaboration internationale en matière de migration. Les trois postes de direction seront mis en concours la semaine prochaine.
L'évaluation des besoins est en cours, mais 50 à 60 postes semblent nécessaires, a précisé le directeur de l'ODM.
Il reviendra au Conseil fédéral et au Parlement de trancher. En attendant, l'office se concentrera sur les dossiers qui peuvent être réglés rapidement comme les demandes en provenance des Balkans, de la Tunisie ou des Roms de Serbie.
ats/pym
Berne envoie un agent de liaison à Rome
L'ODM disposera d'un agent de liaison à Rome, sans doute dès le mois prochain. La Suisse veut ainsi améliorer sa collaboration avec le pays où de nombreux immigrants d'Afrique du nord déposent leur première demande d'asile.
L'Italie étant partie à la convention de Dublin, Berne peut lui renvoyer les requérants déboutés en Suisse, soit 250 actuellement. Cela risque toutefois de ne pas éloigner les concernés définitivement de la Suisse. Sur l'ensemble des "cas Dublin" renvoyés dans un pays tiers (3500 l'an dernier), environ 14% reviennent déposer une demande dans le pays.
Pour régler ce "grand problème", l'ODM envisage de ne plus rouvrir de procédure, les concernés seraient simplement informés de la compétence de l'autre Etat et donc pas hébergés. Ils pourraient tout au plus bénéficier de l'aide d'urgence dans les cantons.