Des policiers ont tiré des gaz lacrymogènes contre des groupes de manifestants qui lançaient des pierres et tentaient d'approcher du ministère de l'Intérieur, cible de vives critiques pour l'inertie des forces de sécurité face aux affrontements entre supporters lors du match mercredi soir.
Selon le ministère de la Santé, 388 personnes ont été blessées dans ces incidents, la plupart asphyxiées par des gaz lacrymogènes.
Des supporters du très populaire club cairote Al-Ahly se sont rassemblés sur la place Tahrir, le symbole de la "révolution" égyptienne au Caire, pour protester contre les violences de la veille. "Soit justice leur est rendue, soit nous mourrons comme eux", scandaient-ils.
Colère dans les rues
Par ailleurs, environ 2000 personnes se sont réunies dans le quartier de Mohandessine, au Caire, pour protester contre les violences en agitant des drapeaux égyptiens et des bannières d'Al-Ahly.
En revanche, le calme régnait jeudi à Port-Saïd, ville située à l'entrée nord du canal de Suez. La télévision d'Etat avait annoncé dans la nuit le déploiement de l'armée dans cette ville pour "éviter de nouveaux affrontements" entre supporters. Des journalistes n'ont noté aucune présence des forces armées dans la ville, mais des soldats étaient visibles à l'extérieur.
Des responsables évincés
Le Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir en Egypte, a décrété un deuil national de trois jours et a tenu jeudi une réunion d'urgence pour examiner "les mesures nécessaires pour faire face aux conséquences de ces évènements tragiques", selon l'agence officielle Mena. Plusieurs responsables ont été évincés à l'issue de cette rencontre.
"Limogeage du président et des membres du conseil de la fédération", a indiqué le Premier ministre égyptien Kamal al-Ganzouri devant le Parlement. Il a également annoncé a annoncé avoir accepté la démission du gouverneur de Port-Saïd. Le directeur de la sécurité de Port-Saïd, Essam Samak, a en outre été démis de ses fonctions et la police a indiqué qu'elle avait arrêté 47 personnes.
Le maréchal Hussein Tantaoui, le président du CSFA, s'est voulu rassurant en affirmant dans la nuit que la situation sécuritaire en Egypte resterait "bonne". "Ce n'est pas ça qui va faire tomber l'Egypte (...). Ce genre de choses peut arriver n'importe où dans le monde", a-t-il dit.
agences/vkiss
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