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Les tarifs des CFF prennent l'ascenseur

Dès le mois de décembre, les usagers des CFF paieront encore davantage. [Lukas Lehmann]
Dès le mois de décembre, les usagers des CFF paieront encore davantage. - [Lukas Lehmann]
Les billets et abonnements de transports publics coûteront en moyenne 5,6% plus cher dès le 9 décembre. La mesure touche surtout les abonnements généraux et demi-tarif. Cette augmentation des tarifs est justifiée par la hausse du prix des sillons de la Confédération.

Le Conseil fédéral a annoncé en août une hausse de 200 millions par année dès 2012 du prix du sillon, soit la redevance que versent les compagnies de chemins de fer pour circuler sur le réseau suisse. Un report intégral sur les usagers des transports publics aurait entraîné une augmentation des tarifs d'environ 9%.

L'Union des transports publics (UTP) a décidé de ne pas répercuter entièrement cette hausse sur la clientèle, écrit-elle vendredi dans un communiqué. Les entreprises de transports publics assumeront elles-mêmes une partie des coûts supplémentaires grâce à des "gains d'efficacité".

Les abonnements fortement touchés

L'abonnement général deuxième classe prend 6,3% en moyenne. Les adultes débourseront 3560 francs, contre 3350 francs cette année. Le prix du sésame en première classe augmente de 8,1%. Pour les plus de 26 ans, il passera même de 5350 à 5800 francs (+8,4%).

L'abonnement demi-tarif pour une année coûtera 175 francs, contre 165 actuellement (+6,1%). Cette hausse touche près de la moitié (43%) des détenteurs, précise l'UTP. Les usagers qui achètent leur abonnement pour trois ans payeront 15% de plus, soit 460 au lieu de 400 francs.

Offres forfaitaires, les abonnements présentent des recettes comparativement faibles, justifie l'UTP. Les cartes journalières sont aussi concernées. Avec un abonnement demi-tarif, il faudra débourser 71 francs (+4,4%) pour voyager en deuxième classe et 121 francs (+8%) en première.

Les cartes valables dès 09h00 passeront de 58 à 61 francs en deuxième classe et de 96 à 104 francs en première. Le tarif pour l'abonnement "Voie 7", qui permet aux moins de 26 ans de voyager gratuitement dès 19h00, reste inchangé à 129 francs.

Monsieur Prix consulté

Une partie du prix du sillon sera aussi reportée sur les billets de train. En deuxième classe, la hausse se monte à 4%. Le tarif n'avait pas été modifié en 2011, précise l'UTP. L'augmentation est de 7,3% pour la première classe.

Pour les autres transports publics, les prix seront fixés ces prochains mois. L'UTP table sur des hausses moyennes de l'ordre de 4%. Les plus de 240 entreprises de transports participant aux tarifs seront consultées, de même que le Surveillant des prix. Ce dernier réagira une fois qu'il aura analysé les tarifs, ont indiqué ses services.

Après une hausse de 5,9% en 2011 et de 1,2% l'an dernier, les prix augmentent pour la troisième année consécutive, critique la Fédération romande des consommateurs (FRC). Les clients les plus fidèles devront surtout mettre la main au portefeuille, déplore l'Association transports et environnement (ATE).

Réactions contrastées

Si ces mesures se poursuivent, elles finiront par pousser les usagers à reprendre leur voiture. Selon l'ATE, la majoration des prix devrait s'élever à environ 27% ces six prochaines années, car les entreprises de transports publics devront acquérir du matériel roulant supplémentaire. L'association se réjouit par contre que la totalité de la hausse du prix du sillon ne soit pas imputée aux usagers.

Pour economiesuisse en revanche, la clientèle devrait participer davantage aux coûts. Les usagers financent moins d'un quart des frais de service et d'entretien du réseau ferroviaire, critique la fédération des entreprises. Et de réclamer de nouvelles hausses du prix du sillon, alors que le Conseil fédéral prévoit une augmentation de 100 millions en 2017.

La FRC estime au contraire que le gouvernement adopte un comportement contre-productif en ne laissant guère le choix aux CFF de reporter la facture sur les usagers. Elle espère que le Parlement saura reconnaître la nécessité d'un financement partagé entre tous les bénéficiaires de l'infrastructure: l'Etat, les entreprises et les usagers.

ats/dk

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