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La reine Elizabeth II célèbre ses 60 ans de règne

La reine Elizabeth II, 85 ans, marque lundi dans la sobriété et loin de Londres le soixantième anniversaire de son accession au trône, prélude à un programme de cinq mois de célébrations qui culmineront en juin avec une fastueuse parade sur la Tamise.

Elle a choisi de marquer son jubilé de diamant en sacrifiant à deux de ces engagements cérémoniels qui font son quotidien: la visite de la mairie de la bourgade moyenâgeuse de King's Lynn et d'une maternelle voisine, dans le comté de Norfolk.

Comme à l'accoutumée, si l'on excepte les photographes et caméras de télévision en nombre, elle a été accueillie par le triple hourra d'une centaine de badauds, et a reçu son lot habituel de bouquets.

3 février 2012, cérémonie pour les 60 ans de son règne, Norfolk. [AFP - Arthur Edwards.]
3 février 2012, cérémonie pour les 60 ans de son règne, Norfolk. [AFP - Arthur Edwards.]

La souveraine, dont la popularité est au zénith, a délivré à cette occasion un message chaleureux à ses sujets britanniques et du Commonwealth, en "renouvelant son engagement à (leur) service".

"Je vous écris pour vous remercier du soutien merveilleux et des encouragements que vous m'avez apportés, à moi et au prince Philip, toutes ces années, et je veux vous dire à quel point nous avons été touchés de recevoir tant de gentils messages pour le jubilé de diamant", a-t-elle dit.

"J'espère aussi que cette année de jubilé sera l'occasion de rendre grâce pour les avancées majeures réalisées depuis 1952 et d'envisager l'avenir avec sérénité", a-t-elle dit.

Hommage du Premier ministre

Dans un pays qui ne compte que 20% de républicains, le Premier ministre David Cameron a réaffirmé l'importance de la monarchie, dans un message rendant hommage à la reine. "On entend parfois des gens dire que la monarchie n'est qu'une parure, un élément de décoration dans la vie de notre Nation. Dire cela, c'est méconnaître notre Constitution et sous-estimer notre reine", a jugé le Premier ministre, louant "l'action magnifique" de cette dernière.

Le jubilé de diamant d'Elizabeth II sera marqué par une multitude de célébrations au Royaume-Uni, de février à juin. Le programme des réjouissances ira crescendo, jalonné de cérémonies, expositions, cavalcades en son honneur.

Nombreuses cérémonies

Elizabeth II entamera en mars une série de visites dans tout le Royaume-Uni avec son mari, le prince Philip. Les autres membres de la famille royale - les princes Charles et William en tête - seront chargés de la représenter dans différents pays du Commonwealth.

Les cérémonies majeures du jubilé auront lieu lors d'un week-end à rallonge décrété férié, du 2 au 5 juin, au cours duquel un millier d'embarcations remonteront la Tamise dans le sillage de la barge royale.

La royauté se prépare donc à un nouvel "annus mirabilis" en 2012, après une année 2011 marquée par le mariage en mondovision du prince William avec Kate Middleton. Seule l'alerte cardiaque dont a été victime le prince Philip peu avant Noël a porté une ombre à cette période faste.

afp/hof

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Portrait de la reine Elizabeth II

La reine Elizabeth II a surmonté bien des tempêtes avant d'aborder en eaux calmes l'année de son jubilé de diamant.

Doyenne des têtes couronnées d'Europe, elle a traversé la Seconde Guerre mondiale, vu la dissolution de l'Empire britannique et connu 12 Premiers ministres.

Sa famille a traversé bien des turbulences. En 1992, "Annus Horribilis", les couples de trois de ses enfants au total, Charles, Anne et Andrew, ont explosé et son château chéri de Windsor a été la proie des flammes.

Mais le pire était à venir, avec le décès de Diana en 1997, qui a failli sceller le divorce entre la reine et son peuple. Sa froideur vis-à-vis de celle qui ne faisait plus partie officiellement de la famille royale avait creusé un fossé d'incompréhension avec les Britanniques en deuil.

La reine a fait amende honorable, rendant hommage lors d'une allocution télévisée de Buckingham à celle que le Premier ministre Tony Blair avait rebaptisé la "princesse du peuple", et la monarchie a peu à peu remonté la pente.

La "noce du siècle" en avril dernier de son petit-fils William, deuxième dans l'ordre de succession, avec Kate Middleton lui a redonné tout son lustre et apporté la touche de glamour qui manquait depuis la disparition de Diana.

Dotée d'une santé à toute épreuve, elle remplit encore à 85 ans une foule d'engagements chaque année. Après 60 ans de règne, la "personne la plus photographiée du monde" reste un mystère, selon le responsable d'une exposition itinérante de soixante portraits de la souveraine à l'occasion du jubilé, Paul Moorhouse.

La petite "Lilibet", l'enfant joueuse née le 21 avril 1926 au domicile londonien de ses parents, le duc et la duchesse d'York, semble avoir opté lors de son avènement pour un masque souriant mais impénétrable.

Le désarroi se lit pourtant sur le visage de la jeune princesse lorsqu'elle rentre précipitamment en février 1952 du Kenya, après le décès de son père George VI.

Devenue à l'âge de 25 ans souveraine du Royaume-Uni et de divers états du Commonwealth dont le Canada, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, elle embrasse immédiatement ce "travail à vie" selon son expression de l'époque.

Avec ses quatre enfants, Charles, né en 1948, Anne, en 1950, Andrew, en 1960 et Edward né en 1964, elle se montre distante, en public au moins, tout comme son époux, qui croit aux vertus d'une éducation à la dure.

Ses seules passions affichées sont les courses de chevaux et ses chers chiens corgis. Les anecdotes décrivent une femme aux goûts très ordinaires, qui garde ses céréales du petit déjeuner dans un Tupperware et lit les pronostics des courses.

La reine, qui n'est jamais aussi à l'aise qu'à la campagne ou dans son château de Windsor, est un mélange rassurant de conservatisme et d'adaptation à la modernité. Ses services ont ouvert en son nom des comptes sur Twitter et YouTube.

A 85 ans, elle est déjà la plus âgée des monarques britanniques et celle qui a le plus voyagé. Elle surpassera si tout va bien en 2015 le record de longévité sur le trône détenu par la reine Victoria. (afp/ats)