MÉTÉO
De fortes rafales de bise pouvant régionalement atteindre les 90 km/h ont soufflé mardi toute la journée avec un pic d'intensité entre 9h et 15 h, a annoncé météosuisse. Cette bise tempétueuse a à nouveau favorisé la formation de congères sur les routes secondaires et la formation d'embruns congelants le long des rives ouest et sud du lac Léman. Couplé à une température de l'air proche du sol de -10° degrés, les sensations de froid avoisinaient -20° à -25°C par endroit, et restaient susceptibles de provoquer des gelures sur les parties du corps exposées en l'espace de 30 à 40 minutes.
Par ailleurs, le record de froid de -35,1 degrés à Samedan enregistré lundi matin n'a pas été battu la nuit dernière, selon MeteoNews. La station de Lausanne-Pully a toutefois mesuré sa valeur la plus basse de l'hiver, avec -13 degrés. La température la plus froide en plaine a une nouvelle fois été mesurée à Rossemaison en Ajoie avec -20 degrés. En montagne, la station de La Brévine a enregistré -29,1 degrés. Un net redoux est toutefois attendu en altitude mercredi et jeudi, avant une nouvelle invasion d'air froid accompagné d'une forte bise vendredi.
TRANSPORTS
Au niveau du
trafic ferroviaire
, un rail a cassé mardi matin sur la ligne de la Broye, à cause du froid selon les premières investigations. Cet incident constaté peu avant midi entre Trey et Payerne (VD) n'est pas le premier du genre depuis le début de la vague de froid. Les CFF ont mis en place un service de bus entre Payerne (VD) et Moudon (VD). Ils envisagent de rouvrir la ligne ferroviaire vers 15h30, afin de ne pas entraver le trafic pendulaire.
Pour le reste, la situation s'est améliorée mardi sur l'ensemble du réseau CFF, même si quelques aiguillages gelés ont provoqué encore des retards résiduels, notamment à Schaffhouse. En revanche, les liaisons internationales, principalement avec la France, sont restées fortement perturbées.
La navigation sur le lac Léman demeurait restreinte. Seule la ligne Evian-Lausanne fonctionnait mardi, avec une capacité étendue, a annoncé la CGN.
Sur les routes, le TCS mettait en garde contre les risques de verglas et les formations de congères, surtout en Suisse romande. A Genève, la situation était toujours critique en raison de la fermeture du Quai Général-Guisan jusqu'à jeudi au moins à cause de la rupture d'une conduite d'eau dimanche. Mais les mesures de restriction de la circulation prises mardi ont permis de résorber les bouchons matinaux.
ÉCOLES
Les classes de l'école primaire du Mail dans le quartier de Plainpalais à
Genève
n'ont pas été assurées, a appris le bureau genevois de la RTS. Selon les directives du Département de l'Instruction publique, la température des classes ne doit pas être inférieure à 18 degrés. Dans le cas contraire, les directions d'établissement peuvent décider de renvoyer les écoliers chez eux. Au Mail, les températures entre 14 et 16 degrés dans les salles de classe ne sont pas dues à une panne, mais au fait que le chauffage ne parvient plus à tempérer suffisamment les locaux. Ce sont donc une dizaine de classes, soit environ 200 élèves qui ont été renvoyés à la maison. L'école sera aussi fermée jeudi.
La situation est la même à Onex, en périphérie genevoise, où environ 250 élèves ont également été libérés. A Lancy également, des pavillons se sont montrés peu résistants au froid, mais les élèves ont pu être intégrés à d'autres classes. Au niveau du Département de l'Instruction publique, l'objectif est de rétablir la situation d'ici à jeudi pour autant que les locaux soient à nouveau à peu près tempérés.
Une cinquantaine d'élèves de 4 à 10 ans d'un collège de Cully (VD) sont également en congé forcé. La température dans les classes n'atteignait que 14 degrés à cause d'un chauffage défectueux, a indiqué mardi le canton qui précise qu'il n'y a pas de température limite, froide ou chaude, pour l'ouverture des classes. Le règlement note seulement que l'enseignement doit pouvoir se donner "dans de bonnes conditions".
EN EUROPE
Le bilan humain et matériel du grand froid qui semble devoir persister au moins jusqu'à la semaine prochaine en Europe s'est encore alourdi mardi, surtout dans l'est du continent, dépassant les 460 morts, toutes causes confondues. La plupart des morts de froid sont des sans-abri, souvent en état d'ébriété. Mais la vague de froid fait aussi des victimes dans les habitations en provoquant des milliers d'incendies et des intoxications au monoxyde de carbone, dus à des poêles défectueux.
La vague de froid en Europe, si elle est "notable" par sa durée, son arrivée tardive et son extension, n'est cependant pas "exceptionnelle", a souligné mardi l'Organisation météorologique mondiale (OMM), assurant qu'"elle devrait s'atténuer la semaine prochaine".
vkiss/olhor/sb/am
"Pas un phénomène inhabituel!"
La vague de froid actuelle, bien qu'intense, n'est pas un phénomène inhabituel dans l'hémisphère nord en hiver, a affirmé mardi à Genève Omar Baddour, de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Et elle ne remet pas en cause le phénomène du réchauffement climatique.
Selon l'OMM, le phénomène actuel serait au moins partiellement imputable à l'"oscillation arctique", soit la différence de pression entre les régions polaires et les zones de moyenne latitude, où vit la majeure partie de la population européenne.
Il ne remet aucunement en question la thèse du réchauffement climatique, a-t-il souligné. "Il s'agit d'un épisode restreint dans le temps et l'hiver avait auparavant été très doux".