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Fronde diplomatique contre le régime de al-Assad

Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, est en visite en Syrie depuis mardi pour évoquer avec le président Bachar-al-Assad un plan de sortie de crise. [AP POOL]
Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe, est en visite en Syrie depuis mardi pour évoquer avec le président Bachar-al-Assad un plan de sortie de crise. - [AP POOL]
Le président Bachar al-Assad a déclaré qu'il allait "coopérer" à tout effort pour la stabilité de la Syrie et promis à son allié russe de faire cesser les violences, au moment où la pression internationale se faisait de plus en plus forte sur Damas. Plusieurs diplomates occidentaux ont ainsi été rappelés dans leur pays.

"Nous avons eu une rencontre très utile. Le président syrien nous a notamment assuré qu'il s'était entièrement engagé à faire cesser les violences d'où qu'elles viennent", a déclaré à Damas le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, cité par les agences russes, à l'issue d'entretiens avec Bachar al-Assad.

En outre, le président Assad a réitéré "la détermination de la Syrie à coopérer à tout effort pour renforcer la stabilité dans le pays", selon l'agence officielle syrienne Sana.

Scepticisme général

Lavrov [AFP - LOUAI BESHARA]
Lavrov [AFP - LOUAI BESHARA]

Selon Sergueï Lavrov, acclamé par des milliers de Syriens à son arrivée à Damas, Bachar el-Assad Assad va par ailleurs bientôt annoncer la date du référendum sur une nouvelle Constitution.

Mais Washington a fait part de son "scepticisme" vis-à-vis de ces promesses et appelé Damas à mettre immédiatement fin aux violences.  Dans les villes "rebelles", notamment à Homs, le sang continuait en effet de couler, au lendemain d'une journée particulièrement meurtrière avec près de 100 morts dans le pays (voir ci-contre).

Rappel d'ambassadeurs

Sans aller aussi loin que les Etats-Unis qui ont, eux, annoncé la fermeture de leur ambassade en Syrie pour raisons de sécurité, la Belgique, le Royaume-Uni, suivis mardi de l'Espagne, de la France, de l'Italie et des Pays-Bas, ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs pour "consultations".

Les monarchies du Golfe ont de leur côté décidé d'expulser les ambassadeurs de Syrie dans leurs six pays et de retirer les leurs de Damas, alors que les Emirats arabes unis ont annoncé l'envoi "d'une aide humanitaire urgente" aux déplacés Syriens dans les pays voisins.

Aux Etats-Unis, le sénateur républicain John McCain a appelé à envisager d'armer l'opposition alors que l'élu démocrate John Kerry a appelé la Russie et la Chine, qui ont opposé leur veto au projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant la répression, à soutenir l'action de l'ONU contre le régime de Bachar al-Assad.

La Turquie a annoncé pour sa part le lancement prochain d'une "nouvelle initiative" internationale après le blocage à l'ONU (voir ci-contre).

Toujours des violences

Sur le terrain, au moins 21 civils ont été tués mardi en Syrie, dont 15 dans des bombardements par les forces du régime dans la ville de Homs, haut lieu de la contestation, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) basé à Londres.

Neuf civils, dont une femme, ont été tués dans "des tirs, des bombardements et la tentative d'assaut sur le quartier de Khalidiyé", tandis que six civils sont morts dans des violences similaires à Baba Amr. Un adolescent de 15 ans a été tué à Houla près de Homs. Quatre militaires qui tentaient de prendre d'assaut Khaldiyé ont été tués par un groupe de déserteurs, selon l'OSDH.

Par ailleurs dans la province de Damas, à Zabadani, cinq civils ont péri dans le bombardement par l'armée syrienne qui encercle depuis plusieurs jours cette ville, située à 40 km au nord ouest de Damas.

Pour sa part, l'UNICEF a estimé mardi depuis Genève que la violence contre les enfants en Syrie a tué ou blessé des centaines d'enfants ces onze derniers mois. L'organisation onusienne a aussi exhorté les autorités à permettre qu'une assistance soit apportée à ceux qui en ont besoin.

agences/olhor/pima

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Les appels à la paix de la Turquie

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a annoncé mardi que la Turquie lancerait une "nouvelle initiative" internationale pour la Syrie après le blocage d'une résolution au Conseil de sécurité de l'ONU visant à arrêter l'effusion de sang dans ce pays voisin.

Tandis que le ministre turc des Affaires européennes, Egemen Bagis, a quant à lui exhorté la communauté internationale à se mobiliser pour mettre fin aux "massacres" de civils en Syrie en convaincant le régime d'effectuer des réformes démocratiques.

Le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu doit se rendre mercredi aux Etats-Unis, alliés de la Turquie au sein de l'Otan, pour notamment évoquer le dossier syrien avec la secrétaire d'Etat Hillary Clinton et l'administration américaine.