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"La Dame de fer", itinéraire d'une femme de pouvoir

Meryl Streep a déjà reçu de nombreuses récompenses pour son interprétation de la "dame de fer". [Jonathan Short]
Meryl Streep a déjà reçu de nombreuses récompenses pour son interprétation de la "dame de fer". - [Jonathan Short]
"La Dame de fer" sort cette semaine dans les cinémas romands. Ce biopic raconte le destin de Margaret Thatcher, l'une des figures les plus marquantes mais aussi parmi les plus controversées de la vie politique britannique. Les mordus de films d'action peuvent quant à eux se rabattre sur "Dos au mur". Enfin, "Bullhead" montre un cinéma belge dopé aux hormones.

Margaret Thatcher, 86 ans, reste à ce jour la seule et unique femme à avoir été Premier ministre du Royaume-Uni. Son destin politique et personnel est retracé dans "La Dame de fer" de la Britannique Phyllida Lloyd, qui avait réalisé "Mamma Mia!" il y a quelques années.

Polémique outre-Manche

Le film se déroule de nos jours à Londres. L'histoire raconte la vie tranquille d'une Margaret Thatcher retraitée de la vie politique - campée par Meryl Streep et Alexandra Roach, pour ses plus jeunes années - qui, hantée par le souvenir de son mari défunt, se remémore les épisodes marquants de son existence. Tout, ou presque, y passe, de l'accession à Downing Street au rude exercice du pouvoir en passant par les déboires d'une "dame de fer" face aux ravages de l'âge.

Tout au long du film, Margaret Thatcher, qui a régné d'une main de fer sur la Grande-Bretagne de 1979 à 1990, est présentée comme une vieille femme sénile. La démence de Margaret Thatcher - sa fille Carol a révélé en 2008 que l'ex-cheffe du gouvernement britannique souffrait de la maladie d'Alzheimer - est ainsi le fil conducteur du long-métrage de Phyllida Lloyd.

Ce point n'a pas manqué de susciter la polémique au Royaume-Uni, où l'héritage de Margaret Thatcher reste très controversé. Le Premier ministre David Cameron en personne a ainsi estimé que le film "aurait dû être fait à un autre moment". Le public et la critique sont en revanche unanimes pour saluer la performance de la comédienne américaine Meryl Street, en lice pour l'Oscar de la meilleur actrice.

La bande-annonce de "La Dame de fer":

Histoire d'un faux suicide

Le film d’action de la semaine, c’est “Dos au mur”. Cette superproduction américaine est signée Asger Leth. Ce réalisateur danois a fait ses premières armes dans le documentaire, avec un film dénonçant la corruption en Haïti intitulé "Ghosts of Cité-Soleil". “Dos au mur” met en scène Sam Worthington, célèbre pour ses rôles dans “Terminator Renaissance” et “Avatar”, ainsi que Elizabeth Banks et Jamie Bell.

L’histoire débute dans un hôtel à New York. Un homme est juché sur une corniche située à 70 mètres de hauteur, prêt à se suicider. Commence alors une grande négociation pour empêcher le suicidaire de se jeter dans le vide. Mais bien vite, les négociateurs réalisent que l’homme n’est pas un simple quidam, mais un ancien flic condamné pour vol. Ce dernier, qui crie son innocence, s’est évadé peu auparavant.

L’histoire, ensuite, s’emballe. Ce qui devait n’être qu’un sauvetage comme un autre prend une tout autre tournure. Et peu à peu se déploie un vaste plan manigancé par le suicidaire lui-même. Qui sont les gentils, qui sont les méchants? Qui manipule qui? Et surtout, qui ment et qui dit la vérité? Peu sortiront indemnes de ce chassé-croisé, qui devrait tenir en haleine tous les passionnés de films d'action.

La bande-annonce de "Dos au mur":

Dos au mur
Dos au mur / Sortir.ch / 1 min. / le 13 février 2012

Le cinéma belge dopé aux hormones

“Bullhead”, premier long-métrage du cinéaste belge Michaël R. Roskam, nous entraîne dans le monde très fermé des éleveurs de bovins. Le film, inspiré d’un fait divers de 1995, raconte l’histoire de Jacky Vanmarsenille (Matthias Schoenaerts), un éleveur flamand lié à la mafia des hormones. Un beau jour, une affaire tourne mal et un agent fédéral est assassiné, plongeant l’éleveur dans la tourmente.

“Bullhead” a fait sensation l’année dernière en Belgique. La réalisation magistrale de Michael R. Roskam, le jeu des acteurs mais aussi l'originalité du sujet, qui permet de multiples ressorts dramatiques, ont valu au film un succès tant critique que populaire. Un succès qui permet à "Bullhead" de figurer sur la liste des nominés pour l’Oscar du meilleur film étranger.

La bande-annonce de "Bullhead":

Tête de Boeuf
Tête de Boeuf / Sortir.ch / 2 min. / le 13 février 2012

Didier Kottelat

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Les sorties dans les salles

LES SORTIES DU 15 FEVRIER

"LA DAME DE FER" de Phyllida Lloyd. Avec Meryl Streep, Jim Broadbent, Anthony Head

"DOS AU MUR" d'Asger Leth. Avec Sam Worthington, Elizabeth Banks, Ed Harris

"BULLHEAD" de Michaël R. Roskam. Avec Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval, Jeanne Dandoy

"MIRACLE EN ALASKA" de Ken Kwapis. Avec Drew Barrymore, John Krasinski, Kristin Bell

"AMADOR" de Fernando Leon De Aranoa. Avec Magaly Solier, Celso Bugallo, Pietro Sibille

"LA COLLINE AUX MILLE ENFANTS" de Goro Miyazaki

"GHOST RIDER 2 : L'ESPRIT DE VENGEANCE" de Mark Neveldine et Brian Taylor. Avec Nicolas Cage, Idris Elba, Christophe Lambert

LES SORTIES DU 22 FEVRIER

"CHEVAL DE GUERRE" de Steven Spielberg. Avec Jeremy Irvine, Peter Mullen, Emily Watson

"SECURITE RAPPROCHEE" de Daniel Espinosa. Avec Denzel Washington, Ryan Reynolds, Tim McGraw

"ALBERT NOBBS" de Rodrigo Garcia. Avec Glenn Close, Jonathan Rhys-Meyers, Mia Wasikowska

"CHRONICLE" de Josh Trank. Avec Michael Kelly, Michael B. Jordan, Dane DeHaan

"ELLES" de Malgoska Szumowska. Avec Juliette Binoche, Anaïs Demoustier, Joanna Kulig

L'information ciné de la semaine

Après dix ans d'absence, un film suisse est à nouveau présent en compétition à la Berlinale. "L'Enfant d'en haut" d'Ursula Meier, qui sort le 4 avril dans les cinémas romands, fait l'unanimité dans la capitale allemande, certains parlant même de meilleur film suisse depuis longtemps.

Cette coproduction franco-suisse se déroule durant toute une saison d'hiver, de Noël à Pâques. L'action se situe à la fois en haut, dans une luxueuse station de ski où les riches touristes profitent du soleil et de la neige, et en bas, sous le stratus d'une plaine industrielle.

Simon, 12 ans, et sa soeur adulte Louise vivent dans un appartement miteux. Le garçon aime se rendre à la montagne au soleil. Louise se fait entretenir par des amants louches et lorsqu'elle a de l'argent, elle se saoule jusqu'à en tomber dans le coma.

Simon mène un commerce lucratif: il vole aux riches touristes des skis, des casques, des gants et des lunettes de soleil pour les revendre en bas dans la vallée. En haut, il se fait passer pour un fils de riches, alors qu'en bas, il assume lui-même le rôle de parent: il s'achète à manger, fait la lessive et répare les skis volés.

Ursula Meier ne veut pas que "L'Enfant d'en haut" soit compris comme un drame social ou comme un film sur son pays, a-t-elle expliqué à Berlin. Mais selon elle, le long-métrage doit bel et bien montrer une autre image de la Suisse, où vivent aussi des personnes défavorisées qui n'ont plus rien à manger.

Le Vaudois Kacey Mottet Klein, 13 ans, qui avait déjà joué dans le précédent film d'Ursula Meier "Home" (2008), incarne Simon. Le personnage de Louise et interprété par la Française Léa Seydoux, qui joue aussi le rôle principal dans le film d'ouverture de la Berlinale "Les Adieux à la Reine".

Selon certains commentateurs, "L'Enfant d'en haut" pourrait remporter l'Ours d'or. D'une part, parce que les films en compétition montrés jusqu'à présent n'ont pas été exceptionnels selon la critique, et d'autre part, parce que le film devrait plaire aux membres du jury comme Charlotte Gainsbourg, François Ozon, Barbara Sukowa et le président du jury Mike Leigh.