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Les Vaudois voteront sur l'aide au suicide

Le Conseil d'Etat vaudois veut encadrer l'aide au suicide dans les hôpitaux ou les EMS.
Le canton de Vaud est le premier canton romand à légiférer en matière de suicide.
Le Grand Conseil vaudois veut encadrer plus clairement l'assistance au suicide. Il a préféré mardi le contre-projet du Conseil d'Etat à l'initiative d'Exit déposée en 2009. Mais ce sont les Vaudois qui auront le dernier mot. Ils pourront choisir l'un ou l'autre texte.

Les députés débuteront mardi après-midi l'examen de détail du contre-projet du Conseil d'Etat. Ce texte prévoit d'autoriser sous conditions l'assistance au suicide dans les établissements sanitaires reconnus d'intérêt public, hôpitaux et EMS.

Par 100 voix contre 11 et 6 abstentions, le plénum s'est prononcé pour le contre-projet du gouvernement: plus nuancé que l'initiative, ce texte apporte des garde-fous et ne s'applique pas uniquement aux EMS, ont relevé de nombreux élus.

Vaud est le premier canton romand à légiférer sur cette question", a relevé Michèle Gay-Vallotton (PS). L'an dernier, Zurich a clairement refusé de limiter ou d'interdire l'aide au suicide.

Débat de qualité

Les députés vaudois ont mené un débat de qualité, loin des polémiques partisanes. "Il ne faut ni diaboliser, ni banaliser l'assistance au suicide", a relevé Claude Schwab (PS).

"Dans les situations limites, les textes législatifs sont toujours impuissants. Mais le contre-projet permet le respect et l'écoute. Il propose les soins palliatifs, mais accepte la décision finale de celui qui a choisi l'assistance au suicide", a ajouté le député.

Discernement

Le conseiller d'Etat Pierre-Yves Maillard a rappelé que le contre-projet fixait deux conditions de base: "une maladie grave et incurable ainsi que la capacité de discernement". Pour éviter la confusion des rôles, le personnel des EMS et des hôpitaux ne participera pas à l'acte, sauf à titre privé, en tant que parent de la personne en fin de vie, par exemple.

Pierre-Yves Maillard a souligné que le contre-projet avait beaucoup évolué au fil des discussions. "Il apporte une bonne clarté à ces questions difficiles", a-t-il ajouté.

Initiative d'Exit

L'initiative de l'organisation d'aide au suicide Exit, qui a recueilli plus de 14'000 signatures, demande que les résidents d'EMS recevant des subventions publiques puissent solliciter l'assistance au suicide. Membre d'Exit, Véronique Hurni (PRD) a défendu ce texte face à un contre-projet jugé trop "compliqué et étatiste".

Quelques élus se sont opposés aux deux textes. Il ne faut "pas céder aux pressions des lobbies de l'euthanasie", a lancé Maximilien Bernhard (UDF). En laissant entrer les associations d'aide au suicide dans les hôpitaux et EMS, l'Etat joue un rôle de "facilitateur et se rend complice de suicides de personnes âgées. Les risques de dérapages sont réels".

ats/rber

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