EN SUISSE
Le Temps explique que Nicolas Sarkozy a dû précipiter son entrée en campagne, initialement prévue pour le mois de mars. L'actuel président voulait faire une campagne-éclair, sur le modèle de François Mitterrand en 1988. Mais la conjoncture bien plus mauvaise que prévu, la montée en puissance inattendue de François Hollande et une impopularité grandissante ont forcé la main au candidat Sarkozy. Enfin, le quotidien souligne qu'il ne reste "plus que deux mois pour regagner le coeur des Français".
Pour Le Quotidien Jurassien, l'accélération du calendrier du président sortant "traduit la nervosité qui s’est emparée du camp du président". Selon le rédacteur en chef, "jamais un président français n’entrera en campagne aussi malmené par les sondages". Reste à savoir maintenant si Nicolas Sarkozy parviendra à détourner l'attention des Français de son bilan.
Après avoir fait le bilan des forces et des faiblesses de Nicolas Sarkozy, L'Express et L'Impartial détaillent la stratégie qui devrait être celle de l'entourage du président français en citant une source à l'UMP. Pour Nicolas Sarkozy, il ne s'agira pas de "vendre du rêve", mais plutôt de "faire le pari de la raison".
De leur côté, 24 heures et la Tribune de Genève soulignent que cette entrée en campagne change la donne."Désormais, Sarkozy revêt le rôle qui lui convient le mieux, celui de candidat". Les deux quotidiens estiment que c'est dans ce genre de situations que l'actuel président donne le meilleur de lui-même, quand "son agressivité n'est pas bridée par le protocole".
La Liberté se livre quant à elle à un calcul d'apothicaire quant aux chances réelles du président sortant. En grignotant des points par-ci par-là, notamment avec des propositions ambiguës sur les mariages gays et l'adoption par des homosexuels, Nicolas Sarkozy pourrait "quitter la zone rouge des 25%". Cela n'empêche pas les instances de l'UMP de ne "pas en mener large".
EN BELGIQUE
L'entrée officielle en campagne de Nicolas Sarkozy n'a pour ainsi dire pas bouleversé la presse européenne. "Bref, Sarko est candidat": titre l'éditorialiste de La Libre Belgique, conférant à l'annonce officielle de candidature du président sortant le statut de quasi-non-événement. Et pour Le Soir, si le candidat de l'UMP porte un "nouvel habit" c'est "le même Nicolas Sarkozy", qui "continue de croire que la seule chance de l'emporter face à François Hollande consiste à faire campagne à la droite de la droite". Une "tactique risquée", estime le journal bruxellois.
EN ALLEMAGNE
En Allemagne, le quotidien berlinois Tagesspiegel (centre-gauche) estime que la présidentielle française pourrait servir d'exemple à la chancelière Angela Merkel pour les législatives de 2013. "Les sondeurs ont peu de doutes sur l'issue du scrutin" en France, assure l'éditorialiste. "Mais c'est avant tout pour Angela Merkel que l'élection sera passionnante" en raison d'une "campagne électorale classique entre la droite et la gauche" avec "des impulsions à la croissance contre l'épargne prussienne, l'impôt pour les riches contre la libéralisation du marché du travail", etc. "Il pourrait également y avoir en Allemagne une campagne électorale axée sur les traditionnels clivages idéologiques et dont le point central serait la gestion de la crise financière", ajoute encore le journal. "La chancelière serait donc bien inspirée de suivre avec attention les échanges de coups en France".
EN ITALIE
Le seul grand quotidien italien à mettre la candidature en Une est La Stampa (modéré) du groupe Fiat, qui publie une photo du président français et titre "Hollande? Je le détruirai". La Repubblica (gauche) et le Corriere della Sera (modéré), principal tirage italien, reprennent tous deux l'image employée par M. Sarkozy pour annoncer sa candidature, "le capitaine n'abandonne pas dans la tempête" pour le premier, "même capitaine pour le navire dans la tempête", pour le second.
EN GRANDE-BRETAGNE
A Londres, The Independent relève l'aspect "combatif" de l'entrée en campagne du président, mais souligne qu'il devra "déjouer les sondages" pour vaincre. Le conservateur The Times prend lui ouvertement partie, jugeant que le président sortant est le meilleur candidat "malgré tous ses défauts" et que son départ "serait une perte pour le monde".
cer et afp