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En Syrie, les bombardements sur Homs et Hama se poursuivent

Une raffinerie qui prend feu à Homs, la veille.
Une raffinerie qui prend feu à Homs, la veille.
Alors que l'Assemblée générale de l'ONU s'apprête à voter un projet de résolution, les forces syriennes ont bombardé jeudi les bastions de Homs et de Hama, faisant 41 morts.

Au lendemain de l'annonce d'un référendum sur un projet de Constitution, les forces syriennes ont attaqué jeudi plusieurs bastions de la révolte et bombardé à l'artillerie lourde ceux de Homs et Hama, faisant 41 morts.

Les forces syriennes ont aussi renforcé leur présence à Deraa, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Quartiers pilonnés

A Homs (centre), les quartiers de Baba Amr, d'al-Inchaat et de Khaldiyeh ont été pilonnés à la roquette. Homs "est une ville isolée, il n'y a pas d'école, pas de courant, pas d'eau, rien de ce qu'il y a d'habitude dans un pays", a déclaré Mihaela Sahlol, une Roumaine rapatriées dans son pays natal. Selon Amnesty International, au moins 377 civils, dont 29 enfants, ont été tués à Homs depuis le 4 février, et des centaines de blessés graves sont bloqués dans la ville et privés de soins adéquats.

 Plus au nord, à Hama, quatre civils et 10 déserteurs ont été tués dans un pilonnage par les forces du régime de la localité de Kafrnbouda, et quatre soldats ont péri dans l'attaque de leur check-point par des déserteurs, selon l'OSDH.

Arrestations de personnalités

A Damas, quatorze personnes, dont le journaliste Mazen Darwich et la blogueuse Razzan Ghazzawi, l'un des symboles de la contestation, ont par ailleurs été arrêtées jeudi par les forces de sécurité, ont rapporté des opposants.

A Deraa, berceau de la révolte dans le sud du pays, un civil a été tué par des tirs des troupes et trois soldats ont été tués lors d'affrontements avec des déserteurs, a poursuivi l'ONG, basée en Grande-Bretagne.

Projet de Constitution rejeté

Face à la poursuite des violences, les opposants syriens ont rejeté en bloc le projet de Constitution et appelé à boycotter le référendum, prévu le 26 février. La loi fondamentale proposée ouvre la voie au multipartisme en mettant fin à la primauté du parti Baas au pouvoir depuis près de 50 ans mais cette revendication est dépassée pour l'opposition qui réclame désormais le départ pur et simple de Bachar al-Assad.

Le Conseil national syrien (CNS), principale instance de l'opposition, n'a pas encore réagi publiquement à l'annonce du référendum.

Quant à la communauté internationale, elle est plus que jamais divisée sur la Syrie: Washington a qualifié l'annonce du référendum de "plaisanterie" alors que la Russie a parlé de "pas en avant".

Depuis le début de la révolte le 15 mars 2011, la répression en Syrie a fait des milliers de morts.

afp/bri

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Séance diplomatique à l'ONU

Ces violences surviennent à quelques heures d'un vote à l'Assemblée générale de l'ONU sur un projet de résolution condamnant la répression de la contestation. La Russie, une alliée du régime syrien, a d'emblée fait savoir qu'elle ne soutiendrait pas une "résolution inéquitable".  L'adoption du texte est très probable mais sa portée sera surtout symbolique.

Le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé s'est entretenu dans la matinée avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qui a de nouveau refusé de se prononcer sur la proposition française de créer des "corridors humanitaires" pour aider les populations, tout en se disant ouvert au dialogue.

La Chine a annoncé jeudi l'envoi d'un vice-ministre des Affaires étrangères en Syrie, qui s'est déclaré opposé à une "intervention armée" et à un "changement de régime amené par la force" à Damas, a rapporté l'agence Chine nouvelle.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a dénoncé les violences en Syrie, demandant à Damas d'"arrêter de tuer ses propres citoyens" et à l'opposition de "mettre un terme aux violences".