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Pétrole en hausse après l'arrêt des ventes iraniennes à Paris et Londres

Le pétrole, une matière première en voie de disparition. [TebNad]
Deuxième pays de l'Opep, l'Iran produit 3,5 millions de barils de pétrole par jour et en exporte 2,5 millions. - [TebNad]
A la suite de l'annonce de l'arrêt des ventes de pétrole iranien à la France et à la Grande-Bretagne, les cours du brut étaient en hausse lundi sur les marchés.

Les prix du pétrole restaient en hausse lundi en fin d'échanges européens, après s'être hissés à leurs plus hauts niveaux de neuf mois à l'issue de l'arrêt des ventes de brut iranien à la France et au Royaume-Uni, une décision symbolique mais qui alimente la nervosité du marché (lire Nucléaire iranien).

Vers 17h00 GMT (18h00 en Suisse), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 120,14 dollars, progressant de 56 cents par rapport à la clôture de vendredi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en mars prenait 1,84 dollar à 105,08 dollars, dans un volume d'échanges très limité en raison d'un jour férié aux Etats-Unis. Le cours du Brent est monté jusqu'à 121,15 dollars en début d'échanges asiatiques, tandis que le WTI a grimpé à 105,44 dollars vers 11h50 GMT, des niveaux plus vus depuis le 5 mai 2011.

"Les investisseurs digèrent la nouvelle escalade des tensions entre l'Iran et les pays occidentaux, après la décision de Téhéran, dévoilée dimanche, d'interrompre les livraisons de brut du pays à la France et au Royaume-Uni", observaient les analystes.

Une action symbolique

En ciblant Paris et Londres, l'Iran s'en est pris aux deux capitales fer de lance des sanctions occidentales prises contre lui par l'Union européenne (UE), qui avait décidé en janvier la mise en place d'ici à juillet d'un embargo pétrolier contre Téhéran. L'Agence internationale de l'énergie atomique est d'ailleurs en visite à Téhéran pour tenter de trouver une issue diplomatique à cette crise (lire ci-contre).

L'annonce de Téhéran est avant tout symbolique, selon les experts, mais elle risque d'accentuer la pression sur les cours de l'or noir en renforçant sur le marché la crainte d'une "escalade" de Téhéran dans le détroit d'Ormuz.

Toutefois, le Royaume-Uni et la France ne sont pas des marchés majeurs pour le brut iranien - l'Iran couvre seulement 3% des besoins français de pétrole et les importations britanniques sont déjà pratiquement inexistantes.

Menaces iraniennes

La hausse des cours du baril reflète donc surtout la crainte d'une aggravation des tensions géopolitiques, qui pourrait conduire l'Iran à arrêter également ses exportations vers l'Italie et la Grèce avant la mise en place de l'embargo total de l'UE contre le pétrole iranien en juillet.

Selon l'Agence internationale de l'Energie (AIE), les livraisons de brut iranien couvraient en 2011 quelque 30% de la consommation de la Grèce, et 13% de la demande de brut italienne.

Les inquiétudes du marché étaient entretenues lundi par des déclarations du président de la compagnie nationale iranienne du pétrole NIOC, Ahmad Ghalebani, qui a averti que l'Iran pourrait stopper ses ventes de pétrole à d'autres pays européens si l'Europe poursuivait ses "actions hostiles" contre Téhéran.

ats/afp/hof/lan

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L'AIEA à Téhéran en quête d'un déblocage

Une délégation de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est par ailleurs arrivée lundi à Téhéran pour essayer de trouver une solution diplomatique à la question nucléaire iranienne, a annoncé l'agence de presse Isna.

La délégation aura des entretiens avec des responsables de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique et avec d'autres responsables iraniens, selon l'agence. Aucune autre indication n'a été donnée sur le programme de la délégation et notamment sur l'éventualité de visites à des sites nucléaires controversés.

Cette visite, la deuxième en moins d'un mois est destinée à essayer d'éclaircir les zones d'ombre du programme nucléaire iranien qui, selon l'AIEA, entretiennent le doute sur ses objectifs réels.

Les Etats-Unis, Israël et plusieurs puissances occidentales s'inquiètent, en dépit des démentis de Téhéran, d'une possible dimension militaire du programme nucléaire iranien, condamné par six résolutions de l'ONU dont quatre assorties de sanctions ensuite renforcées unilatéralement par les pays occidentaux.

L'Iran a souhaité dimanche une reprise rapide des négociations nucléaires avec les grandes puissances, selon le ministre des Affaires étrangères, Ali Akbar Salehi. (afp)

Répercussions sur les prix en Suisse

La crise iranienne se répercute sur le prix de l'essence en Suisse.

Le litre à la pompe a subi une hausse de cinq à dix centimes ces derniers mois et la tendance pourrait continuer.

"Comme toujours, l'augmentation du prix du brut se reflète sur les produits pétroliers", a commenté lundi le porte-parole de l'Union pétrolière (UP), Philippe Cordonier.

Ce prix dépend des événements au niveau international. "En ce moment l'accroissement de la tension sur l'Iran pousse les tarifs à la hausse", précise-t-il. (ats)