Vladimir Poutine met au premier plan la nécessité de répondre au déploiement par les Etats-Unis et l'Otan d'un bouclier antimissile en Europe dans ce long texte publié dans le journal officiel Rossiïskaïa Gazeta, entièrement consacré à la question militaire.
"L'époque exige une politique déterminée de renforcement du système de défense aérien et spatial du pays. C'est la politique des Etats-Unis et de l'Otan en matière de défense antimissile qui nous y pousse", écrit Vladimir Poutine.
Jamais trop de patriotisme
Vingt-trois mille milliards de roubles (713 milliards de francs) vont être consacrés au total à ces objectifs (de réarmement) dans la décennie à venir, précise -t-il , soulignant qu'"il n'y a jamais en la matière trop de patriotisme".
"Nous devons bâtir une nouvelle armée, moderne, capable à tout moment d'être mobilisée", écrit-il encore.
"Nous voyons éclater sans arrêt de nouveaux conflits locaux ou régionaux. Apparaissent des zones d'instabilité, où le chaos est entretenu et manipulé. Et on voit des tentatives de provoquer de tels conflits à proximité immédiate de nos frontières et de celles nos alliés", poursuit le Premier ministre, reprenant des accusations récurrentes en Russie et visant les Occidentaux.
Insuffisances de la diplomatie
"Nous voyons combien se sont dévalués et dégradés les principes du droit international", ajoute-t-il, alors que la Russie est le principal soutien de la Syrie face aux Occidentaux qui dénoncent la répression qui y a fait des milliers de morts.
"Dans ces conditions, la Russie ne peut se contenter des méthodes diplomatiques et économiques de règlement des conflits. Nous avons pour tâche de développer les capacités militaires de la Russie", ajoute Vladimir Poutine.
Renouveau du complexe militaro-industriel
"On prétend parfois que la renaissance du complexe militaro-industriel est un joug pour l'économie, un poids insurmontable qui aurait en son temps ruiné l'URSS. Je suis convaincu que c'est une profonde erreur", écrit l'ex-agent du KGB.
"Le renouveau du complexe militaro-industriel va devenir une locomotive pour le développement des secteurs les plus divers", affirme l'homme fort de la Russie, quasi-assuré de revenir le 4 mars au Kremlin. Le gouvernement russe avait annoncé il y a un an un vaste plan de modernisation de l'armée de près de 500 milliards d'euros d'ici à 2020.
afp/pym