Les CFF ont découvert de l'amiante dans des wagons en rénovation

Les CFF ont découvert de l'amiante dans les revêtements de wagons "Bpm 51" en rénovation aux ateliers industriels de Bellinzone. Les travaux ont immédiatement été interrompus. Les passagers des trains ne courent aucun danger, a indiqué lundi la compagnie ferroviaire. Les revêtements en cause ne sont accessibles que lors de travaux de maintenance, précise le communiqué.

Une petite surface contenant de l'amiante a été découverte vendredi dernier sur les portes et le plafond de la plate-forme de l'une des voitures en rénovation. Selon les CFF, la quantité d'amiante trouvée est "très faible et fixée". Les travaux effectués sur cette série de véhicules ont toutefois été suspendus à Bellinzone et à Olten (SO).  Seize collaborateurs ont été exposés à la substance.

Des spécialistes de la Suva et du service médical sont sur place pour examiner "les modalités possibles de reprises des travaux", indiquent encore les CFF. Ces derniers mois, 50 véhicules "Bpm 51" ont déjà été transformés dans les ateliers tessinois. En tout, quelques 180 voitures de ce type doivent être rénovées.

Ces wagons servent de véhicules de renfort aux heures de pointe et sont utilisés pour constituer les trains spéciaux lors de grandes manifestations.

Lacunes dénoncées

"Tout le matériel roulant des CFF contenant de l'amiante a été assaini ou mis au rancart de manière ciblée et systématique jusqu'en 2010", poursuit la compagnie ferroviaire dans le communiqué. Une affirmation contredite par la découverte de vendredi.

Le syndicat du personnel des transports (SEV) s'indigne et dénonce les lacunes dans ces "enquêtes liées à l'amiante". Il appelle toutes les entreprises de chemins de fer helvétiques à examiner les véhicules provenant de la même période de construction. Il demande en outre qu'une liste exhaustive des collaborateurs qui ont pu entrer en contact avec l'amiante soit établie et "que ces gens reçoivent un encadrement à vie", les effets de la substance ne se manifestant qu'après de nombreuses années.

Lundi dernier, deux industriels, dont le Suisse Stephan Schmidheiny, ont été condamnés en Italie à 16 ans de prison pour homicide involontaire. Le tribunal de Turin a jugé que les deux ex-propriétaires du groupe Eternit S.p.a. Gênes étaient responsables des morts de l'amiante dans les localités italiennes qui abritaient leurs usines.

ats/lan