Une nouvelle fois, l'ex-chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi, accusé de corruption de témoin dans le cadre de l'interminable procès Mills, a bénéficié de la prescription, a décidé samedi le tribunal de Milan. Le Parquet avait requis à son encontre cinq ans de prison, tandis que la défense réclamait l'acquittement, ou à défaut la prescription du délit.
Le tribunal a 90 jours pour déposer ses attendus dans lesquels il motivera sa décision, permettant de comprendre s'il considère Silvio Berlusconi, 75 ans, coupable ou non, indépendamment de la prescription.
Berlusconi absent
Le principal intéressé ne s'était pas rendu au tribunal. Silvio Berlusconi, vêtu d'un blouson de pilote offert par son ami Vladimir Poutine, a bien quitté samedi matin sa résidence de Rome pour Milan... Mais c'était pour assister à un important match de football du club qu'il préside, l'AC Milan, contre la Juventus de Turin.
Dans ce procès à multiples rebondissements, le Cavaliere était accusé d'avoir "acheté" pour 600'000 dollars des faux témoignages de son ex-avocat britannique David Mills dans deux procédures des années 90. David Mills avait déjà été reconnu coupable, dans un procès à part, d'avoir reçu cet argent de Silvio Berlusconi. L'avocat d'affaires avait été condamné en février 2009 en première instance à quatre ans et demi de prison, peine confirmée en appel, avant que la Cour de Cassation ne prononce là aussi la prescription en février 2010, tout en dénonçant dans ses attendus l'existence d'un "cas de corruption gravissime".
afp/cab
Trois autres procès en cours
Silvio Berlusconi est aux prises avec la justice de son pays depuis près de 20 ans.
En 1997 et 1998, il a été condamné à trois reprises en première instance à un total de 6 ans et 5 mois de prison ferme pour corruption, faux en bilan et financement illicite d'un parti politique.
Mais à chaque fois, il a ensuite été acquitté ou a bénéficié de la prescription.
Aujourd'hui, il est poursuivi à Milan dans trois autres procès: Rubygate pour prostitution de mineure et abus de pouvoir, Mediaset pour fraude fiscale, et Unipol pour "violation du secret de l'instruction", en raison de la publication par le journal appartenant à sa famille de retranscriptions de conversations couvertes par le secret de l'instruction.