Modifié

Le ministre français Alain Juppé condamne l'attitude de la Russie et de la Chine sur la Syrie

Alain Juppé: "La non intervention en Syrie est une tache morale"
Alain Juppé: "La non intervention en Syrie est une tache morale" / L'actu en vidéo / 5 min. / le 27 février 2012
Dans une interview à la TSR en marge du Conseil des droits de l'homme, le ministre français des Affaires étrangères parle de "tache morale" en évoquant l'attitude de la Chine et de la Russie sur la Syrie.

En marge du Conseil des droits de l'homme de l'ONU, Alain Juppé dénonce, dans une interview exclusive à la TSR, le double veto de Moscou et de Pékin au Conseil de sécurité de l'ONU, qui empêche une action décisive en Syrie. C'est, dit-il, une "sorte de tache morale" sur l'ONU. Alain Juppé indique aussi son souhait que la Cour pénale internationale (CPI) puisse juger les responsables syriens, y compris Bachar al-Assad, pour les crimes commis ces derniers mois.

Devant le Conseil, il a invité la communauté internationale à "préparer dès à présent les conditions d'une saisine de la CPI". "Nous ne pouvons pas rester silencieux devant la violence et la barbarie de la répression, devant tant de civils massacrés, de villes bombardées, d'enfants torturés, de blessés achevés dans les hôpitaux, de réfugiés sur les chemins de l'exil.

"La France ne se taira pas"

"La France ne se taira pas face à ces horreurs que rien ne peut justifier", a lancé le ministre français. "Aucun d'entre nous ne pourra dire qu'il ne savait pas. Aucun d'entre nous ne pourra ignorer ses responsabilités", a affirmé Alain Juppé devant le Conseil des droits de l'homme.

Il a appelé ses membres "à tirer toutes les conséquences du rapport de la commission d'enquête" publié jeudi dernier et à adopter une nouvelle résolution "condamnant sans ambiguïté les exactions du régime syrien qui doivent cesser".

Le conseiller fédéral Didier Burkhalter, en charge des Affaires étrangères, a ouvert la session de quatre semaines du Conseil des droits de l'homme de l'ONU aux côtés de la présidente du Conseil Laura Lasserre Dupuy, de la Haut-Commissaire Navi Pillay et du président de l'Assemblée générale de l'ONU Nassir Abdulaziz Al-Nasser. Près de 80 ministres doivent s'exprimer d'ici jeudi.

Près de 70 morts à Homs

Sur le terrain en Syrie, soixante-huit civils ont été tués lundi par des hommes armés dans la région de Homs (centre), a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Ce dernier a dénoncé un "massacre".

Les corps, qui n'ont pas été identifiés, "portent des traces de balles et de coups portés à l'arme blanche", a précisé l'OSDH. Les victimes seraient des "déplacés originaires de Homs tués par les chabbiha", les milices civiles du régime, a ajouté un responsable, soulignant que ces informations n'avaient toutefois pas encore été vérifiées.

Echec de l'évacuation des journaliste

Les négociations et les préparatifs en cours lundi pour évacuer les journalistes étrangers bloqués dans le quartier rebelle de Baba Amr, à Homs, dans le centre de la Syrie, n'ont pas abouti, a indiqué une source diplomatique occidentale à Damas.

"L'évacuation des journalistes n'a pas eu lieu, mais en revanche trois blessés syriens ont pu être sortis par les ambulances du Croissant rouge syrien", a affirmé cette source.

agences/dk/pbug

Publié Modifié

Critiques de Didier Burkhalter aussi

"La Suisse condamne avec la plus grande fermeté toutes les violations des droits de l'homme commises en Syrie", a affirmé lundi à Genève le conseiller fédéral Didier Burkhalter à l'ouverture du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.

"Nous appelons les autorités syriennes à mettre immédiatement fin à l'usage de la violence et à la répression contre la population civile et à prendre des mesures pour que les personnes responsables soient poursuivies", a poursuivi le chef du Département fédéral des Affaires étrangères (DFAE).

La nouvelle Constitution largement approuvée

Les autorités syriennes se sont félicitées lundi des résultats du référendum sur la nouvelle Constitution, approuvée selon elles par près de 90% des votants. Plus de 57% des électeurs se sont rendus dimanche aux urnes pour se prononcer sur la Constitution qui a été approuvée par 89,4% des votants, selon les chiffres officiels dévoilés lundi.

"Il y a eu une grande affluence en dépit des menaces proférées (...) par les groupes terroristes armés et malgré les campagnes d'incitation (au boycottage) (...) pour empêcher les citoyens d'exercer leur droit et nuire à cette opération démocratique qui s'est déroulée en toute liberté et transparence", a affirmé le ministre de l'Intérieur, Mohammed Ibrahim al-Chaar.

Les militants pro-démocratie avaient affirmé que de nombreux bureaux de vote n'avaient pas ouvert, notamment dans les villes où des rebelles armés affrontent les soldats réguliers.