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Le procès du meurtrier du Lucie s'ouvre mardi

Procès Lucie: le meurtrier de l'adolescente sera jugé prochainement
Le meurtrier présumé de Lucie sera jugé mardi et mercredi. Il risque la prison à perpétuité.
Le procès du meurtrier présumé de Lucie débute mardi. Le jeune homme, qui risque une peine de prison à perpétuité, réclame son retour en prison.

Trois ans presque jour pour jour après la mort de Lucie, l'homme inculpé de l'assassinat de la jeune Fribourgeoise à Rieden (AG) sera jugé mardi et mercredi à Untersiggenthal (AG). Agé de 28 ans, il s'était rendu à la police, justifiant son acte par la volonté de finir sa vie enfermé.

Au premier jour du procès, l'accusé sera interrogé par les juges du Tribunal de district de Baden. Deux expertises seront ensuite présentées avant les plaidoiries du Ministère public et de la défense. Le jugement devrait en principe être rendu mercredi.

Dans l'acte d'accusation, le procureur réclame une peine de prison à perpétuité, assortie d'un internement à vie ou éventuellement d'un internement simple. Selon lui, le prévenu a agi "sans aucun scrupule". ¨

Stratagème rodé

Les faits remontent au 4 mars 2009. Alors âgé de 25 ans, l'homme se rend à Zurich depuis son domicile de Rieden-bei-Baden pour se procurer de la cocaïne.

Avant de reprendre le train pour rentrer, il aborde Lucie à la gare centrale de Zurich. Il lui fait miroiter un salaire de 500 francs en tant que modèle photo pour des bijoux. Agée de 16 ans, la jeune fille au pair auprès d'une famille à Pfäffikon (SZ) a congé ce jour-là: elle accompagne l'accusé et se rend chez lui.

Le prévenu avait usé de ce stratagème au moins 110 fois depuis janvier 2009 pour impressionner des femmes (lire: Meurtre de Lucie).

Plusieurs coups à la tête

Dans son appartement, il frappe Lucie de plusieurs coups à la tête avec la barre d'une haltère, puis lui tranche la gorge avec un couteau de cuisine. Son but est de retourner en prison après y avoir passé quatre ans, de 2004 à 2008. L'homme ne voyait plus de sens à sa vie: il avait perdu son emploi et son couple était en crise.

Après avoir rendu visite une dernière fois à ses parents, il se rend à la police municipale de Zurich, quatre jours après les faits et avoue son acte. Entretemps, la police argovienne avait émis un mandat d'arrêt contre lui.

Toute une polémique

Suite au drame, les autorités argoviennes ont été critiquées pour avoir libéré le jeune homme de manière conditionnelle en août 2008. Il avait été placé en centre éducatif fermé en 2004 pour tentative de meurtre. La veille du meurtre de Lucie, il est arrivé en retard à un rendez-vous dans une clinique de désintoxication. La consultation a alors été renvoyée.

Les parents de la victime ont déposé une plainte pénale début 2010. Ils soupçonnent des représentants de l'autorité d'exécution des peines d'avoir négligé le cas du jeune homme avant de le libérer. Le magistrat alors chargé de l'enquête a été remplacé un an plus tard en raison de lenteurs. L'enquête du procureur extraordinaire nommé en 2011 - un ancien juge bernois - est à bout touchant.

Les audiences du Tribunal de district de Baden se dérouleront exceptionnellement dans la salle communale d'Untersiggenthal en raison l'intérêt important que suscite le procès. Proches et journalistes auront accès à l'essentiel des places dans le public.

ats/pima

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