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L'armée syrienne prend le contrôle du quartier rebelle de Homs

L'armée syrienne a lancé mardi une offensive terrestre contre le bastion rebelle de Baba Amr.
L'armée syrienne a lancé mardi une offensive terrestre contre le bastion rebelle de Baba Amr.
Les rebelles syriens ont quitté jeudi le quartier de Baba Amr à Homs, qui était pilonné par l'armée syrienne depuis 27 jours. Le CICR s'y rendra vendredi.

L'armée syrienne a pris le contrôle "total" du quartier rebelle de Baba Amr à Homs, a déclaré jeudi une source au sein des services de sécurité à Damas. Selon celle-ci, les dernières poches de résistance sont tombées après d'intenses combats.

Au même moment, le chef des rebelles de l'Armée syrienne libre a annoncé un retrait "tactique" de ses combattants de Baba Amr, et ce "par souci pour les vies des civils restants". Le Conseil national syrien a lui déclaré craindre un "massacre".

27 jours de siège

Les rebelles ont dû abandonner le quartier de Baba Amr. [REUTERS - Stringer]
Les rebelles ont dû abandonner le quartier de Baba Amr. [REUTERS - Stringer]

Des affrontements ont eu lieu toute la matinée dans ce quartier sensible de Homs, qui était encerclé par 7000 hommes des forces loyales au président Bachar al Assad et qui est assiégé depuis 27 jours. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 17 civils ont été tués dans ces combats.

"Le soldats sont en train de distribuer de la nourriture à la population qui était bloquée et d'évacuer les blessés", a ajouté le pouvoir syrien, précisant que l'armée était aussi à la recherche des journalistes français bloqués, dont Edith Bouvier, qui est blessée.

L'opposition crée un bureau pour organiser la lutte

Un haut responsable de l'Armée syrienne libre, composée de déserteurs de l'armée, a déclaré que les forces de l'opposition avaient reçu pour consigne d'intensifier les attaques contre les forces du gouvernement afin de relâcher la pression exercée par Damas sur Homs.

Le Conseil national syrien, principale formation d'opposition, a en outre annoncé la formation d'un "bureau militaire" afin d'organiser et unifier la lutte armée contre le régime de Bachar el-Assad après un an de révolte pacifique infructueuse. Le CNS a précisé agir en coordination avec l'Armée syrienne libre, composée principalement de déserteurs de l'armée.

Au moins 39 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans des violences jeudi en Syrie.

agences/boi

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Un accès humanitaire exigé

Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé jeudi aux autorités syriennes "d'autoriser un accès libre, total et immédiat du personnel humanitaire à toutes les populations qui ont besoin d'être secourues".

Les 15 membres du Conseil "expriment leur profonde déception" à la suite de la décision de Damas "de ne pas autoriser en temps utile" la responsable des opérations humanitaires de l'ONU, Valerie Amos, à se rendre en Syrie pour évaluer la situation humanitaire sur place. Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré jeudi qu'il était prêt à "discuter de la date" d'une visite en Syrie de la responsable, affirmant que celle proposée auparavant ne convenait pas au régime syrien.

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU réuni à Genève a lui aussi demandé jeudi un accès humanitaire en Syrie, ainsi qu'un arrêt des violences. Soutenue par la Chine et Cuba, la Russie avait demandé un vote, dénonçant un texte "déséquilibré" et reflétant une "approche politique unilatérale" de certains pays sur la situation en Syrie.

Le CICR sera à Baba Amr jeudi

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant rouge arabe syrien (CRAS) se rendront vendredi dans le quartier rebelle "pour convoyer une aide humanitaire et évacuer les blessés", a indiqué un porte-parole.

Kofi Annan en médiateur

Le nouvel émissaire de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie Kofi Annan a déclaré mercredi qu'il espérait aller "bientôt" à Damas et y délivrer un "message clair": les violences "doivent cesser et les agences humanitaires" avoir accès à la population.

L'ancien secrétaire général de l'ONU a aussi souligné "la nécessité d'un dialogue entre tous les acteurs" de la crise syrienne "dès que possible".

Estimant que sa mission était "une tâche très difficile, un défi ardu", il a fait valoir qu'il était "extrêmement important que tous acceptent qu'il n'y ait qu'un seul processus de médiation".

Selon lui, la communauté internationale doit "parler d'une seule voix pour que sa voix soit forte". Sinon, les Syriens pourraient être tentés de jouer un médiateur contre l'autre.