Au dernier jour de la campagne électorale, Vladimir Poutine s'est dit sûr que la majorité des Russes va l’élire dimanche au poste de président. Et ce malgré la vague de contestation qui frappe son pays, notamment dans les grandes villes et au sein de la classe moyenne.
Dans un entretien vendredi à des médias étrangers publié sur le site du gouvernement russe, Vladimir Poutine a reconnu avoir moins de partisans mais a souligné que ceux-ci restaient majoritaires.
Poutine félicite l’opposition
Confiant, l’homme fort de la Russie a même félicité la protestation contre son régime. "Je suis, par exemple, très content que cette situation ait lieu", a-t-il dit, interrogé sur la vague de manifestations déclenchée par les fraudes présumées aux législatives de décembre. Pour le Premier ministre, il s’agit "d'une bonne expérience pour la Russie".
Le Premier ministre s'est efforcé ces derniers mois de diaboliser ses détracteurs, les accusant d'être à la solde des Etats-Unis, de préparer des fraudes électorales pour mettre en cause le pouvoir et même de vouloir assassiner l'un des leurs pour pouvoir en accuser le régime. Ce que l'opposition dénonce.
Durcissement réfuté
Vladmir Poutine a par ailleurs exclu tout durcissement du régime, assurant même aller dans le sens inverse. Pour sa campagne, le Premier ministre a indiqué vouloir mettre l'accent sur la politique sociale et a promis des investissements de milliards d'euros dans le réarmement du pays.
Dimanche, le Premier ministre sera confronté à quatre concurrents, qui se sont gardés d'attaquer frontalement le régime tandis que les critiques du pouvoir n'ont pas pu présenter de candidat.
L'opposition prévoit une nouvelle manifestation dès lundi, après celles sans précédent de décembre et février.
afp/bri
Poutine quatre fois président?
L'ex-agent du KGB, au pouvoir depuis 2000, a par ailleurs clairement laissé entendre qu'il qu’il n’excluait pas d'être candidat à la présidentielle de 2018.
Vladimir Poutine, qui ne pouvait effectuer de troisième mandat consécutif après ceux de 2000 à 2008, avait laissé la présidence à Dmitri Medvedev, un proche qui s'est effacé pour permettre le retour au Kremlin de son mentor, et qui deviendra son Premier ministre en cas de victoire dimanche.
Pas de "relation particulière" avec la Syrie
Concernant la Syrie, Vladimir Poutine a affirmé que la Russie n'avait "aucune relation particulière" avec ce pays.
"Ce qui se passe là-bas, c'est une guerre civile. Notre objectif, c'est (...) qu'une solution soit trouvée entre Syriens", a souligné le Premier ministre russe.
La Russie est allié de la Syrie depuis la période soviétique. Elle l'un des seuls pays au monde qui continue à vendre des armes au régime de Damas, en dépit des critiques de certains pays occidentaux, notamment les Etats-Unis.
L'opposition se dit muselée
L'opposition estime que le scrutin de dimanche ne peut être libre, Vladimir Poutine ayant bénéficié dans sa campagne du soutien de tous les médias d'Etats et organes du pouvoir.
Plusieurs "documentaires" affirmant que des défenseurs des droits de l'homme sont à la solde de gouvernements étrangers ont effectivement marqué la campagne.
Vendredi, la chaîne NTV a annoncé renoncer à la diffusion d'un documentaire réalisé par l'Allemand Hubert Seipel et intitulé "Moi, Poutine", à la suite de plaintes selon lesquelles le film ne respectait pas "l'esprit" de la législation électorale.