Sorties CD: Katie Melua chante une symphonie secrète maîtrisée

"Secret Symphony", le nouvel album de Katie Melua, est un hymne à
l'amour. Pour son retour en studio, la Britannique a refait confiance à
son mentor Mike Batt. Une
complicité qui manque peut-être d'originalité, mais qui garantit de
retrouver cette voix magique dans les meilleures conditions.

Dès "Better
than a Dream", Katie Melua utilise d'ailleurs sa voix d'une manière à
la fois tendre et expressive. A faire fondre les coeurs, même endurcis.
Cette force expressive se retrouve dans "The Bit that I don't get", dont
la mélancolie n'est pas sans rappeler les sonorités acoustiques de ses
débuts.

Un hommage à ses chanteurs préférés

Mais
la particularité de "Secret Symphony" réside dans les reprises. Katie
Melua voulait d'ailleurs faire de cet album celui de "ses" chanteurs.
Sur les onze titres du disque, elle s'est au final contentée de quatre
hommages. Ron Sexsmith, Jimmie Cox et Fran Healy sont ainsi revisités.
Mais c'est surtout sa reprise de "All over the world" de Françoise Hardy
qui restera dans les mémoires, par sa puissance symphonique et son
intonation intime.

"Secret Symphony" affirme le retour de la voix unique
de Katie Melua, tout en offrant des expériences de reprises
intéressantes. Une réussite, donc.

The Fray, un peu trop "comme d'habitude"

Pour leur troisième album, The Fray ont décidé d'appliquer à la lettre la recette de leur deux précédents opus. De
l'émotion, une voix authentique et des accompagnements mélodieux,
limites suaves. "Scars & Stories" (cicatrices & histoires) ne
surprendra donc personne.

L'album commence avec "Heartbeat", une
histoire d'amour on ne peut plus conventionnelle. Difficile d'ailleurs
de comprendre pourquoi le groupe a décidé d'en faire son single
promotionnel. Car avec un peu de patience, l'album offre d'agréables
surprises. Comme ce "The Wind", un voyage lyrique dont le rythme
changeant est plaisant.

Des idées, mais un manque de punch

Mais
sans conteste, la réussite de ce nouvel album est "48 to go". Un hymne à
l'esprit d'aventure américain, incluant un riff de guitare prenant en
ouverture et des choeurs imposants. De quoi faire naître des envies
d'évasion. Pour le reste, hormis peut-être "Here we are" aux accents
très Coldplay, l'album manque trop de punch pour parvenir à ancrer la
profondeur de sentiments née de la voix d'Isaac Slade.

Au final, malgré
les - ou à cause des attentes placées en lui, "Scares & Stories"
laisse un arrière-goût de déception que ne parviennent pas à masquer les
rares coups d'éclat. Dommage.

Amos Lee offre un album relaxant

Avec "As the crow flies", Amos Lee opte pour une douceur mélodieuse.
L'auteur-compositeur-interprète,
qui a notamment travaillé avec Bob Dylan ou Merle Haggard, revient avec
de somptueuses ballades au rythme agréablement relaxant. "The
Darkness", "Simple Things" ou "Say Goodbye" sont l'illustration parfaite
de la langueur délassante et dépaysante de ce nouvel opus. Les accords
de guitare touchants de "May I Remind You", eux, apportent une émotion
bienvenue.

Seul regret, de taille, le nombre trop restreint de titres:
six. Car pour apprécier pleinement son travail, il faudrait l'écouter en
boucle. Dommage.

Victorien Kissling