Publié

La légitimité de Poutine est mise à mal, selon la presse russe

Séquences choisies - Poutine remercie ses partisans
Séquences choisies - Les larmes de Vladimir Poutine devant ses partisans. / L'actu en vidéo / 2 min. / le 4 mars 2012
Même s'il a été aisément élu à la tête de la Russie, Vladimir Poutine sera confronté à une perte de légitimité durant son troisième mandat, estiment les journaux russes de lundi.

La victoire du Premier ministre russe Vladimir Poutine lors de la présidentielle de dimanche, avec 63,9% des voix, ne convainc pas totalement les médias russes, notamment à cause des nombreux soupçons de fraudes (voir Vladimir Poutine élu dès le premier tour de la présidentielle russe ).

"Vladimir Poutine a remporté la présidentielle avec un bon écart", mais le pouvoir "n'a pas réussi à augmenter sa légitimité" mise à mal par le mouvement de contestation de ces derniers mois, écrit le quotidien économique Vedomosti, faisant allusion au déroulement de la campagne électorale et la façon dont ont été sélectionnés les candidats.

Toutefois, pour le quotidien officiel Rossiïskaïa Gazeta, "l'élection a été un moment de vérité" pour la Russie. Voir aussi le portrait de Vladimir Poutine: Vladimir Poutine s'est imposé comme un dirigeant autoritaire. Portrait

"On ne peut pas tromper le peuple"

nullPour le journal d'opposition Novaïa Gazeta, "la récréation est finie". "On peut tenir les élections, mais on ne peut pas tromper le peuple", écrit-il. "L'élection a été menée selon un procédé qui n'assure pas la légitimité du vainqueur", souligne le chroniqueur.

Le quotidien Novye Izvestia souligne que la société civile, qui s'est opposée au retour de Vladimir Poutine au Kremlin, peut aussi "fêter sa victoire" jugeant que l'ex-agent du KGB "devra désormais tenir compte de l'opinion de la minorité". "Nous nous sommes réveillés dans un autre pays. La société a pour la première fois depuis 2000 forcé le pouvoir à se faire entendre", ajoute le journal.

"Pour empêcher le pays d'éclater, le futur président va devoir dialoguer avec toutes les forces politiques qui exigent un changement et rêvent d'une autre Russie, plus libre, plus réussie et plus ouverte", selon le quotidien.

afp/boi

Publié

Victoire avec 63,9% des voix

Vladimir Poutine a remporté la présidentielle de dimanche avec 63,9% des voix, selon les résultats portant sur la quasi-totalité des bureaux de vote.

Le communiste Guennadi Ziouganov arrive en deuxième position avec 17,18% des voix.

Suivent le milliardaire libéral Mikhaïl Prokhorov (7,7%)(, le populiste Vladimir Jirinovski (6,24%) et le centriste Sergueï Mironov (3,84%).

Comme à l'accoutumé, Vladimir Poutine a obtenu son meilleur score dans la république caucasienne de Tchétchénie où le futur chef du Kremlin a raflé 99,73% des voix pour une participation de 99,59%.

A 59 ans, l'ancien colonel du KGB a déjà été président de 2000 à 2008, enchaînant deux mandats de quatre ans.

La Constitution ne lui permettant pas de briguer un troisième mandat consécutif, il a ensuite servi comme Premier ministre, laissant la présidence à son dauphin, Dimitri Medvedev, qui devrait désormais le remplacer à la tête du gouvernement.

Poutine pourrait s'il le désire passer encore 12 années au Kremlin, ce qui lui octroierait au total 24 années au pouvoir.

Félicitations chinoises

Le président de la Chine Hu Jintao a rapidement félicité Vladimir Poutine après "le succès" de l'élection présidentielle par la voix de l'un de ses porte-parole: "Nous pensons que la Russie va maintenir la stabilité sociale et politique, le développement économique et jouer un rôle plus important dans les affaires internationales".

La Grande-Bretagne a dit attendre "avec intérêt" le rapport de la mission d'observation de l'OSCE, affirmant être convaincue de "l'importance d'élections démocratiques en Russie, comme partout ailleurs dans le monde".

Révision de l'affaire Khodorkovski ordonnée

Dmitri Medvedev a chargé le procureur général d'analyser la légitimité et le bien-fondé de jugements concernant 32 personnes condamnées, dont Mikhaïl Khodorkovski, qui purge une peine de 13 ans de prison.

Le président sortant réagit ainsi à la demande de l'opposition qui lui a transmis une liste de personnes considérées comme des "prisonniers politiques".

Emprisonné depuis 2003, Mikhaïl Khodorkovski a été condamné pour fraude fiscale, blanchiment et détournement de pétrole, dans une affaire considérée par de nombreux observateurs comme un règlement de comptes entre le pouvoir et l'homme d'affaires qui avait tenu tête au Kremlin et finançait l'opposition.