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Les conservateurs grands gagnants des législatives iraniennes

Le président Ahmadinejad a fustigé les organisateurs des premières manifestations anti-gouvernementales depuis un an. [Atta Kenare]
Malgré la victoire des conservateurs iraniens, le président Ahmadinejad n'est pas assuré du soutien du Parlement. - [Atta Kenare]
Les conservateurs ont largement remporté les législatives de vendredi en Iran. L'opposition réformatrice, qui avait boycotté le scrutin, disparaît quasiment du Parlement.

Le Parlement iranien élu vendredi restera comme le précédent largement dominé par les conservateurs se réclamant du Guide suprême Ali Khamenei, les réformateurs n'y disposant plus que de 19 sièges, selon des résultats du premier tour du scrutin.

Sur les 290 sièges du Parlement, 224 avaient été attribués lundi matin, tandis que 63 sièges devront faire l'objet d'un second tour, probablement en avril, selon les chiffres publiés par le site du Majlis. Trois sièges restaient à pourvoir. Avec 19 sièges seulement contre 60 dans le précédent Parlement, l'opposition réformatrice qui avait largement boycotté le scrutin disparaît quasiment de la scène parlementaire.

Incertitude au Parlement

Pourtant, le fort renouvellement du Majlis, l'élection de nombreux candidats "indépendants" et la complexité des alliances politiques rendent difficile toute prédiction sur le poids des différentes factions et l'équilibre entre partisans et adversaires du président Mahmoud Ahmadinejad dans la future assemblée.

Aucune des deux principales coalitions conservatrices en compétition, le "Front Uni des conservateurs" rassemblant les opposants au président Mahmoud Ahmadinejad et le "Front de la Persistance" réunissant ses défenseurs, n'a réussi à s'imposer, selon une compilation des résultats faite à partir des nombreuses informations disparates publiées par les médias.

Sur les élus du premier tour identifiés, le "Front uni" dirigé par le président du Parlement sortant Ali Larijani n'a obtenu que 43 sièges et le "Front de la persistance" 10. Cinquante-quatre candidats qui figuraient simultanément sur les listes de deux coalitions - une particularité de la vie politique iranienne - ont été élus, sans qu'il soit possible de savoir quel parti ils choisiront d'appuyer.

Petites formations

La même incertitude prévaut pour 89 députés "indépendants" aux allégeances souvent inconnues qui sont parvenus à se faire élire contre les candidats des principaux mouvements lors de ce scrutin, qui a également envoyé plus d'une moitié de nouveaux élus au Majlis.

La petite coalition conservatrice anti-Ahmadinejad de la "Voix de la nation" obtient deux sièges. Cinq sièges reviennent enfin aux trois principales minorités religieuses reconnues par la République islamique (chrétiens, juifs et zoroastriens).

agences/dk

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Forte participation annoncée

Plus de trente millions d'Iraniens - sur 48 millions d'électeurs - ont participé selon les autorités à ces législatives, les premières élections générales depuis les troubles et la grave crise politique ayant suivi la réélection contestée du président Ahmadinejad en juin 2009.

Le pouvoir s'est félicité de cette forte participation qu'il avait annoncée par avance, estimant qu'elle confortait le régime au moment où il est soumis à des menaces militaires d'Israël et à une pression économique croissante des Occidentaux en raison de son programme nucléaire controversé.