Benjamin Netanyahu, reçu lundi à la Maison blanche, a assuré à Barack Obama qu'Israël n'avait pas encore pris la décision de détruire les installations nucléaires iraniennes, a-t-on appris de sources proches de leurs discussions. Il a toutefois refusé d'exclure un recours à la force.
Le président des Etats-Unis a quant à lui invité le Premier ministre à laisser les sanctions faire leur effet et les deux hommes se sont engagés à poursuivre leur coopération sur le sujet. Ils ne sont toutefois pas parvenus à masquer leurs divergences sur les moyens à mettre en oeuvre pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme atomique.
Israël doit rester "mâitre de son destin"
En répétant à plusieurs reprises que l'Etat hébreu entendait rester "maître de son destin", le chef du gouvernement a clairement refusé d'exclure un recours à la force. A huis clos, il a donc confirmé qu'aucune décision n'avait été arrêtée, mais a revendiqué le droit d'intervenir unilatéralement, ajoute-t-on de sources proches de leurs discussions.
Comme il l'avait fait la veille devant les représentants de l'AIPAC, un puissant lobby pro-israélien, Barack Obama a assuré que les Etats-Unis n'excluaient pas la solution militaire et qu'ils resteraient garants de la sécurité d'Israël, tout en plaidant la patience. "Nous sommes convaincus qu'il reste possible de résoudre cette crise par des moyens diplomatiques", a-t-il souligné.
Crainte d'annihilation
Le Premier ministre israélien, selon lequel Washington n'a pas le même sentiment d'urgence, s'est félicité de la fermeté des positions américaines. Mais "je ne laisserai jamais mon peuple vivre dans la crainte d'une annihilation", a-t-il par la suite déclaré devant les membres de l'AIPAC. Et de brandir une copie de la lettre de 1944 dans laquelle le département américain de la Guerre déclinait la demande du Congrès juif mondial en faveur du bombardement d'Auschwitz.
En privé, Barack Obama et Benjamin Netanyahu, qui entretiennent des relations parfois tendues, n'ont pris aucune décision concrète. Mais ils ont évalué les conséquences d'un éventuel recours à la force, notamment sur le prix du pétrole, comme celle du statu quo, qui pourrait entraîner le Moyen-Orient dans une course aux armements.
ats/cab
Un cadeau lourd de sens
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a offert à Barack Obama un exemplaire du rouleau d'Esther, tiré de la bible hébraïque.
Le document raconte comment aurait été déjoué un complot visant à exterminer les Juifs de Perse. "A cette époque-là aussi, ils voulaient nous faire disparaître", a-t-il déclaré en le lui remettant, selon un membre de la délégation israélienne.
Des passages du Rouleau d'Esther sont lus dans les synagogues à l'occasion des Pourim, que la communauté juive célèbre mercredi.
"Les Juifs frappèrent à coups d'épée tous leurs ennemis, ils les tuèrent et les firent périr; ils traitèrent comme il leur plut ceux qui leur étaient hostiles", dit l'un des versets.
S'adressant à la presse après son entrevue avec Barack Obama, Benjamin Netanyahu a insisté sur son cadeau.