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Risques croissants d'une surchauffe immobilière

Le marché immobilier se dirigerait vers une surchauffe. [Ennio Leanza]
Une crise de l'immobilier comparable à celle des années 1980 n'est pas envisagée. - [Ennio Leanza]
Le marché de l'immobilier se dirige de plus en plus vers une surchauffe en raison notamment de la course aux appartements en propriété.

Le marché immobilier va continuer sur sa lancée en 2012, selon une étude du Credit Suisse publiée mardi. Les taux d'intérêt bas et l'immigration soutiennent la demande et, si les risques vont croissants, les facteurs déclencheurs d'une crise sont encore absents.

Le ralentissement conjoncturel en cours est trop modéré pour tempérer la tendance à la surchauffe dans le secteur de la propriété du logement, a affirmé Sara Carnazzi, responsable au Credit Suisse de la recherche économique pour la Suisse romande.

Le secteur de la construction va continuer de travailler à la limite de ses capacités et l'établissement bancaire ne prévoit pas de retournement de tendance cette année avec 47'000 logements construits en Suisse contre 46'000 en 2011.

Un marché de plus en plus tendu

Mais le marché est de plus en plus tendu, surtout en Suisse romande. Il montre des signes croissants d'une surévaluation liée à une demande excessive. La course effrénée aux appartements en propriété a généré des augmentations de prix préoccupantes, a expliqué Sara Carnazzi. Ces prix vont continuer à augmenter de 5 à 6% cette année.

La stabilité du marché est "trompeuse", car toute augmentation de prix arrive un jour ou l'autre à son terme, a prévenu la responsable. "Il faut faire de plus en plus attention".

La situation du marché est la plus tendue à Genève, où la spécialiste n'hésite pas à parler de bulle immobilière, sans pouvoir fixer une échéance pour l'éclatement de cette bulle. Les régions voisines du canton de Vaud servent de soupape.

ats/hend

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Surfaces de bureau: saturation du marché

Co-auteur de l'étude du Crédit Suisse, Philippe Kaufmann souligne "le pic" atteint par le marché des surfaces de bureaux. D'ici la fin 2012, plus de 8000 postes de travail supplémentaires devraient être disponibles dans les bureaux en Suisse. L'évolution régionale est à cet égard différente. Les surfaces vacantes sont à la hausse en Suisse alémanique depuis 2009, alors qu'elles ont atteint un niveau plancher en Suisse romande.

Le marché des bureaux est particulièrement tendu à Lausanne et Genève. Le marché des surfaces de vente a, lui, souffert du mauvais climat de consommation, en particulier dans les régions frontalières à cause du franc fort (tourisme d'achat). Le développement de grands projets de surfaces commerciales, en particulier, semble terminé.

L'endettement hypothécaire inquiète peu

Selon l'étude du Crédit Suisse, les facteurs de déclenchement d'une crise comparable à celle de la fin des années 1980 - début des années 1990 ne sont pas réunis. La surchauffe est induite par la demande, et non par la spéculation, et il n'y a pas d'accroissement démesuré des volumes de crédits hypothécaires.

L'endettement hypothécaire n'est pas inquiétant, selon le Credit Suisse. Par contre, le découplage entre les prix immobiliers et l'évolution des revenus pose problème. Sara Carnazzi explique les mises en garde de la Banque nationale suisse (BNS) par son souci de freiner le marché, en l'absence de possibilité de faire remonter les taux d'intérêt à cause du franc fort.