Le président syrien Bachar al-Assad s'est dit mardi résolu à combattre le "terrorisme", au moment où les troupes lançaient des assauts sur plusieurs villes. Des combats ont eu lieu notamment à la frontière avec le Liban où des milliers de civils fuyant les violences ont trouvé refuge.
A la veille de l'arrivée de la cheffe des opérations humanitaires de l'ONU
L'annonce de Bachar al-Assad est intervenue à la veille de l'arrivée dans le pays de la responsable des opérations humanitaires de l'ONU Valerie Amos pour tenter d'obtenir un accès humanitaire "sans entrave".L'émissaire conjoint de l'ONU et de la Ligue arabe Kofi Annan se rendra lui samedi à Damas. Le régime a salué cette visite, la première de Kofi Annan qui veut délivrer un "message clair": "les massacres et la violence doivent cesser et les agences humanitaires doivent avoir accès" à la population.
Dans la matinée, l'armée a bombardé un pont par lequel transite la majorité des réfugiés et blessés vers le Liban voisin, le rendant impraticable, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) sans faire état de victimes.
Quelque 2000 réfugiés ont afflué au Liban depuis ce week-end, d'après le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), qui a recensé 7058 réfugiés syriens au Liban depuis le début de la révolte il y a un an. L'OSDH a rapporté d'autres violences, qui ont fait douze tués à travers le pays.
D'autres bastions de la rébellion attaqués
Après la prise jeudi de Baba Amr, quartier rebelle de Homs dévasté par un mois de bombardements, les forces du régime assaillent désormais d'autres bastions de l'Armée syrienne libre (ASL) dans cette région, notamment Rastane, déclarée ville "libre" le 5 février et régulièrement pilonnée depuis. A Baba Amr même, le régime dit avoir saisi, outre des armes, "un avion de reconnaissance" utilisé par "les groupes terroristes".
Une autre ville de la province de Homs, Qousseir, contrôlée en majorité par les rebelles et assiégée depuis des semaines, est également bombardée, selon un responsable local de l'ASL, Anas Abou Ali. "C'est une question de vie ou de mort, nous allons résister de toutes nos forces. Le monde entier nous a lâchés mais nous ne lâcherons pas la révolution", a-t-il promis.
Le général Adnan Kassem Farzat a lui annoncé dans une vidéo diffusée sur YouTube qu'il avait déserté pour rejoindre l'ASL. Il est le second général de brigade à rallier l'insurrection après Moustafa Cheikh.
Pendant ce temps, aux portes de Baba Amr, la Croix-Rouge internationale (CICR) négociait pour le 5e jour consécutif l'entrée d'un convoi d'aide d'urgence bloqué à l'extérieur, a indiqué Saleh Dabbakeh, son porte-parole à Damas.
agences/hof
Appels internationaux pour l'ouverture de couloirs humanitaires pour les civils
A l'étranger, le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé Damas à autoriser l'ouverture "immédiate" de couloirs humanitaires pour les civils.
Lundi, l'influent sénateur américain John McCain a de nouveau plaidé pour un soutien militaire aux rebelles et des frappes aériennes, rejoignant l'idée d'une zone d'exclusion aérienne soutenue par de nombreux militants anti-régime.
Le président américain Barack Obama s'est dit mardi "bouleversé" par la violence, tout en prévenant aussi que les Etats-Unis ne lanceraient aucune action militaire unilatérale contre Damas.
Les Occidentaux ont profité de la victoire de Vladimir Poutine en Russie, alliée de longue date de Damas, pour demander "un nouveau regard sur la tragédie en Syrie", selon les termes de Washington.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a répliqué que le nouveau projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU actuellement discuté à New York, réclamant un cessez-le-feu humanitaire, n'était toujours pas "équilibré".
Moscou a déjà bloqué avec Pékin deux résolutions condamnant la répression en Syrie, où les violences ont fait plus de 7500 tués selon l'ONU.
L'Espagne a elle annoncé qu'elle suspendait ses activités diplomatiques en Syrie, près d'un mois après avoir rappelé son ambassadeur dans ce pays, en raison d'une "augmentation de la répression contre la population civile".